Et ce, grâce au renforcement des liens de coopération avec les associations locales. Aussi, cette rencontre, a vu la participation de 12 associations qui travaillent dans le Moyen-Atlas de El Hajeb à Beni Mellal. «Le programme de cette action avait trois objectifs principaux : présenter les expériences des associations dans le domaine du travail avec les "professionnelles du sexe", former ces associations et les initier à l'étique de travail avec cette population vulnérable.

Quant au troisième objectif, il consistait à définir les besoins primordiaux dans le domaine de la prévention, du dépistage et des consultations IST», affirme Mustapha Yamine, président de l'ALCS Fès.

A l'instar des autres sections de l'ALCS, celle de Fès travaille avec les ex-travailleuses de sexe qu'elle forme de manière à ce qu'elles interviennent sur le terrain auprès de leurs cadettes avec un langage qu'elles comprennent. Des ateliers ont permis de mettre le doigt sur les besoins de la région. « Le Moyen-Atlas a besoin d'actions pour parer au manque relatif à la sensibilisation, au diagnostic, au dépistage et au plaidoyer de la cause de la vulnérabilité des travailleuses de sexe qui souffrent de stigmatisation et de marginalisation », précise Mustapha Yamine.

Les questions récurrentes concernant ces volets étaient afférentes à la manière de préparer cette sensibilisation et d'adresser des messages ciblés à une population déterminée. Dans ce sens, la section de Fès souhaite élargir son action aux chauffeurs de camion qui sont souvent en contact avec les travailleuses de sexe, et constituent, de par leur mobilité, une population à risque. Le volet médical de la lutte contre le SIDA/VIH était également au programme. Des interventions médicales, des explications sur la manière d'effectuer des tests de dépistage et les endroits où les pratiquer ont été fournies par des médecins du privé et ceux de la délégation du ministère de la Santé.

Elles étaient accompagnées de consultations et renforcées par des tests sur place, effectués dans les SIDAG mobiles qui ont sillonné la région durant ces deux jours.

Un troisième atelier a été consacré au plaidoyer pour défendre les droits des travailleuses de sexe. Deux moyens ont été identifiés. En effet, selon les intervenants, cette défense peut être effectuée par les associations ou par ces travailleuses elles-mêmes. Mais c'est l'ALCS qui va les préparer à se défendre par leurs propres moyens. Il s'agit d'une formation à long terme qui sera effectuée à travers des modules. A la fin de la rencontre, un comité de pilotage a été composé pour assurer le suivi des recommandations.

Il comprend trois associations, l'ALCS, l'AMSED, l'association Wad Srou et la délégation de la Santé. « L’ALCS accompagne toutes les associations de développement local dans les actions de prévention et d'intervention médicales. Toutefois, nous estimons que cette rencontre nous a permis de rendre notre travail plus structuré et donc plus pérenne. C'est justement le rôle du comité de pilotage qui va assurer la coordination entre toutes les associations du Moyen-Atlas et qui va planifier nos actions dans le futur», concluera Mustapha Yamine.

Le SIDA en chiffres

Le premier cas de SIDA a été déclaré au Maroc en 1986 ; depuis, 2169 cas de SIDA ont été déclarés au 31 décembre 2006. Ces chiffres proviennent de la Division d'épidémiologie et de lutte contre les maladies (DELM) au ministère de la Santé qui les publie régulièrement. Aujourd'hui au Maroc, seuls les cas de SIDA déclarés sont répertoriés.

Il n'existe aucun chiffre exact concernant le nombre de personnes séropositives. Cependant, selon une estimation du ministère de la Santé, il y aurait eu entre 16.000 et 20.000 personnes infectées par le VIH à la fin 2005. Toujours selon la même source, ces porteurs pourraient être à l'origine de 2.000 à 2.500 nouvelles infections par an.

Source : Site de l'ALCS

Kenza Alaoui