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Aujourd'hui Le Maroc | Maroc | 23/07/2022
La vision stratégique de la réforme 2015-2030 préconisait dans ses recommandations de recruter 15.000 enseignants-chercheurs à l’horizon 2030, pour renforcer les structures de recherche et préparer la relève.
La recherche scientifique au Maroc avance à petits pas. Le Royaume ne consacre que 0,75% de son Produit intérieur brut (PIB) à la recherche scientifique. La vision stratégique de la réforme 2015-2030 avait déjà recommandé en 2015 d’atteindre 1% à court terme, 1,5% en 2025 et 2% en 2030. C’est ce que révèle l’Instance nationale d’évaluation du système d’éducation, de formation et de recherche scientifique (CSEFRS) dans un rapport publié cette année intitulé « La recherche scientifique et technologique au Maroc ». Les ressources de R&D par le secteur privé (entreprise) représentaient 30,2% des ressources totales en R&D au niveau national en 2016. C’est quasiment le même pourcentage qu’en 2010 (29,9%).
Le recensement des différents programmes d’appels à projets au Maroc de 2008 à 2017 montre qu’il y a eu 14 appels, totalisant un montant global de près de 968,8 millions de dirhams, soit un budget moyen par appel de 69,2 millions de DH. Un total de 1.417 projets ont été soumis durant 9 ans. On relève un taux de réussite de près de 26%, soit environ 4 projets soumis pour un seul retenu. Le budget moyen est de 2,58 millions de dirhams par projet retenu.
Au Maroc, le nombre des ressources humaines en recherche scientifique est encore faible. En effet, le nombre de chercheurs par million d’habitants est de seulement 1.508, soit environ trois fois moins que celui de la Malaisie (4.750) et environ six fois moins que celui de la République Tchèque (10.124). De plus, ce capital humain est peu renouvelable malgré les différentes initiatives publiques lancées pour son renforcement. Déjà, la vision stratégique de la réforme 2015-2030 préconisait dans ses recommandations de recruter 15.000 enseignants-chercheurs à l’horizon 2030, pour renforcer les structures de recherche et préparer la relève. La répartition du personnel de la recherche par type d’institution montre que 77% de ce personnel existe au niveau des universités publiques. Par ailleurs, il est important de signaler que la productivité scientifique des universités reste très faible avec une moyenne de 0,37 publication par enseignant-chercheur chaque année. Autre constat : le corps des enseignants-chercheurs vieillit. 60% d’entre eux sont âgés de plus de 50 ans, alors que 28% sont âgés entre 40 ans et 49 ans. 28% sont âgés entre 40 ans et 49 ans. « Si l’avancement dans l’âge traduit une longue expérience à la fois pédagogique et académique, il peut se traduire par un relâchement dans l’engagement vis-à-vis de la recherche dans un contexte faiblement favorable à la production scientifique. A ceci s’ajoute le fait que le critère de la recherche est, relativement, peu considéré comme une haute exigence dans l’avancement de la carrière de l’enseignant », note le rapport. La répartition des enseignants-chercheurs par domaine d’étude en 2018 révèle que 27% d’entre eux professent en sciences, 19% en lettres et sciences humaines, 14% en sciences juridiques, économiques et sociales, 11% en médecine et pharmacie, 9% en sciences et techniques et les 20% restants se partagent entre les autres domaines d’étude. Concernant le cycle doctoral, le ratio du nombre de thèses de doctorat soutenues par rapport au nombre de doctorants est assez faible (5,7% en 2017), par comparaison aux autres pays. À titre d’exemple, en France, quatre doctorants sur dix obtiennent leurs doctorats chaque deux ans. « Le cycle doctoral au Maroc devient visiblement un goulot d’étranglement, où les effectifs s’accumulent sans pour autant que le rythme des soutenances suive », déplore le Conseil.
Le Maroc fait face au défi d’élaborer des orientations stratégiques de la recherche. Cinq ans après l’adoption de la vision stratégique de la réforme 2015-2030, la promulgation de la nouvelle loi-cadre, l’adoption de la loi de création du Conseil national de la recherche scientifique, l’élaboration d’une feuille de route s’impose pour entrevoir les perspectives stratégiques pour le développement de la recherche scientifique et une planification de sa promotion au moins à l’horizon 2030. Les ressources et les compétences humaines hautement qualifiées sont le fer de lance de tout système de recherche. Ainsi, une refonte de leurs statuts s’impose ainsi que celle des référentiels de compétences et des dispositifs de gratification, afin d’attirer et fidéliser les talents nationaux de chercheurs. Pour assurer la relève des chercheurs, le Conseil estime que la qualité de la formation doctorale et un encadrement de proximité et de haut niveau sont primordiaux. Un des mécanismes pour redynamiser la production de la relève est la mise à contribution sanctuarisée de la coopération internationale dans la formation des doctorants dans les domaines prioritaires à développer dans les universités.
Laila Zerrour
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