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Libération | Maroc | 07/07/2022
Alors que le nombre de cas de Covid-19 ne cesse d’augmenter depuis quelques semaines, la barre des 4000 cas a de nouveau été franchie, mardi, à quelques jours de l’Aïd Al Adha, signe que la quatrième vague de contamination du virus SARS-CoV-2 (deuxième vague d'Omicron) est bien là. Les décès sont, quant à eux, toujours stables à un niveau bas, avec un total de 42 décès enregistrés au cours des six dernières semaines.
Le ministère de la Santé et de la Protection sociale a appelé à procéder d'urgence à une dose de rappel du vaccin, afin d'augmenter le niveau d'immunité. Le ministère exhorte toutes les personnes âgées de plus de 60 ans - en particulier - et de 18 ans et plus pour ceux qui souffrent de maladies chroniques à recevoir la dose de rappel, six mois après avoir reçu la 3ème dose. Après cinq semaines de hausse continue du taux d'analyses positives, cet indicateur s'est stabilisé au cours des deux dernières semaines à 22,6 %, et l'indice de reproduction des cas est aujourd’hui égal à un. Mais il est difficile de savoir quand le pic de la vague sera atteint. Les répercussions sur les hôpitaux sont elles aussi presque impossibles à anticiper, alors que les scientifiques manquent de moyens pour suivre l'épidémie.
Selon Mouad Mrabet, coordonnateur du Centre national des opérations d'urgence de santé publique, les nouveaux cas dangereux et critiques admis aux services de réanimation ont, eux aussi, connu une évolution sans atteindre le niveau de la 1ère vague d'Omicron. « Au cours des six dernières semaines, 422 patients ont été admis en soins intensifs et en réanimation, contre 1.925 qui ont été admis pendant la même période durant la 1ère vague d’Omicron », a-t-il souligné lors d'une rencontre avec la presse consacrée à la présentation du bilan mensuel de la situation épidémique (08 juin/04 juillet 2022).
Pour ce qui est du profil des personnes hospitalisées après avoir contracté le virus, Dr Redoine O., médecin anesthésiste-réanimateur, nous explique que comme lors des vagues précédentes, on trouve à la fois des personnes âgées ainsi que des personnes qui sont immunodéprimées ou présentant des comorbidités. « Ce sont surtout des personnes à risques. La tranche d’âge qui domine est celle des plus de 80 ans. On retrouve également des gens âgés de plus de 65 ans, même si leur proportion est un peu moindre », souligne-t-il, avant de rappeler que «la quasi-totalité des patients Covid admis en « réa » sous ventilation mécanique ont un schéma vaccinal incomplet ».
Le spécialiste estime également que la quatrième dose du vaccin réservée aux personnes fragiles et aux plus de 60 ans, est « indispensable pour au moins deux raisons ». « La première, c'est qu'en faisant un rappel, on va faire remonter ses taux d'anticorps pendant quelques semaines, et cela va réduire le risque de se faire contaminer. Alors, ce n'est pas négligeable parce que d'abord, on est en pleine vague épidémique », explique Dr Redoine.O. La quatrième dose du vaccin permet aussi d'éviter « les séquelles pour ceux qui font des Covid longs. Donc c'est important », affirme-t-il. « La deuxième raison, c'est aussi qu'en faisant ce rappel, on va encore réduire un peu plus son risque de Covid grave et d’hospitalisation », poursuit le spécialiste. Toujours selon lui, pour limiter les infections et les risques d'hospitalisation, il est impératif de « porter le masque dès lors que l'on est proche des autres, que l'on se parle à une distance très proche dans un lieu mal aéré », comme dans les marchés provisoires et permanents des moutons ou dans les transports en commun ou en voiture, sur la route des vacances notamment, qui plus est si l'on voyage avec des personnes âgées, à risques, pas forcément très bien vaccinées.
Le ministère appelle aussi les citoyens à respecter les mesures préventives notamment durant la période de l'Aïd Al Adha, exhortant les personnes qui présentent des symptômes respiratoires à porter le masque et à cesser toute activité professionnelle ou sociale tout en se rendant aux établissements de santé pour diagnostic et traitement approprié.
Quant à l'épidémie elle-même, le nombre de contaminations finira par s'essouffler, mais nous n'avons pas encore atteint le bout du tunnel, selon Redoine O. « L’histoire de la médecine et des épidémies dit qu'une épidémie dure environ quatre ans. Clairement, elle n'est donc pas totalement finie et ce sont toujours des soubresauts », a-t-il expliqué. Passé le premier, « un tsunami » correspondant à « la première et deuxième vagues », « progressivement les vagues sont moins fortes et plus étendues en durée ». « Et puis un jour, soit le virus disparaît, soit il devient notre quotidien, comme la grippe ou le rhume, autrement dit n'importe quel virus avec lequel on vit et avec lequel notre système immunitaire est en équilibre », a conclu le spécialiste.
Mehdi Ouassat
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