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Aujourd'hui Le Maroc | Maroc | 12/05/2022
La Commission nationale des étudiants en médecine, en médecine dentaire et en pharmacie du Maroc (CNEMEP) vient de dévoiler les résultats de son enquête sur les conditions financières et sociales des étudiants en médecine des facultés publiques. Cette enquête a connu la participation de 5.000 étudiants à travers le pays. A noter que la majorité des étudiants qui ont participé à l’enquête étaient des étudiants marocains (97%), étudiants internationaux (2,7%) dont 91% en médecine générale, pharmacie (4,7%) et médecine dentaire (4,2%).
Il ressort de cette étude que 92% des étudiants se trouvent dans l’obligation de se diriger vers leurs familles pour participer au financement de leurs études. La majorité des étudiants se sont retrouvés au cours de ces 12 derniers mois dans l’obligation de demander de l’aide à leurs familles (78%), ou bien à un ami (38%), de diminuer l’épargne (30%), difficulté de payer le loyer (16%), impossibilité de le payer (6%), et autres. L’enquête révèle que le manque de financement nécessaire et le retard des bourses/indemnités de fonction poussent presque 60% des étudiants à sauter des repas, à renoncer à des soins, et diminue leur hygiène de vie (30%). Près de 64% des étudiants ont déclaré qu’ils ne peuvent pas partir en vacances et se trouvent dans l’obligation de renoncer à leurs loisirs. Par ailleurs, l’enquête met en exergue les difficultés de logement et de transport des étudiants.
50% des étudiants qui paient le loyer y trouvent des difficultés pour en assurer le budget sachant que les frais du loyer à eux seuls coûtent en moyenne 2.584 DH. 42,3% se sont trouvés contraints d’éloigner leur logement du lieu d’études pour des raisons financières. En outre, 65% des étudiants estiment que la distance entre le lieu de logement et celui de formation entraîne de sérieuses répercussions sur leur rendement au service hospitalier/faculté. Concernant l’alimentation, l’enquête indique que près de 64% des étudiants sont contraints de sauter un repas pour des raisons financières. Ainsi, 37% des étudiants estiment que leurs ressources financières ne leur permettent pas de manger à leur faim. Et parmi l’ensemble des participants, 54,36% trouvent que leur budget ne leur permet pas de manger équilibré. A noter que 58% ont modifié leurs habitudes alimentaires depuis qu’ils sont étudiants pour des raisons financières.
Dans son enquête, la Commission note que les restaurants universitaires dont les prix sont abordables sont très loin du lieu des études médicales. Cette situation délicate impose aux étudiants de rester presque totalement dépendants de leurs parents et familles en termes de financement (surtout à travers les provisions alimentaires, paiement des transports et logement ainsi que les factures d’eau, électricité, Internet…). Seulement 2,75% des étudiants sont complètement indépendants. La quasi-totalité des étudiants (96%) affirment que les indemnités de fonction actuelles ne sont pas suffisantes pour subvenir à leurs besoins.
Les étudiants en médecine, en médecine dentaire et en pharmacie cherchent d’autres sources et possibilités de financement. 55% ont déjà recherché une activité rémunérée en parallèle avec leurs études et stages. Seuls 11% ont pu trouver un travail. Selon l’enquête, 89% des étudiants n’ont pas pu trouver un emploi part time pour plusieurs raisons : absence d’offres de travail part time adaptées (36,5%) ; impossibilité de concilier avec les études (41,3%), absence de statut permettant de travailler en parallèle (21,2%). Plus de 95% des étudiants estiment que la rémunération des gardes constitue une obligation et revendiquent d’urgence sa mise en place. Signalons que 91,2% des étudiants exigent la mise en place d’offres d’emploi part time adaptées aux profils et aux stages. Face aux difficultés financières, les étudiants demandent l’accès à la restauration du CHU pour les externes qui constitue selon eux un droit légitime. 98,9% estiment que plus d’efforts doivent être faits pour soutenir l’étudiant dans ses dépenses. Ainsi tous les étudiants (97%) trouvent un besoin urgent et imminent à revoir la valorisation et la compensation, ainsi que le statut légal.
Laila Zerrour
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