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Le matin | Maroc | 04/05/2022
Deux injections dans l’année contre l’hypertension au lieu des pilules quotidiennes. C’est le nouveau traitement que proposent les chercheurs de l'Université Queen Mary de Londres. Les premiers essais de ce traitement sont prometteurs et de l’avis de Dr Tayeb Hamdi, médecin chercheur en politiques et systèmes de santé, le Maroc gagnerait à l’avoir, « encore faut-il que son prix soit raisonnable ».
Un nouveau traitement contre l’hypertension vient d’être proposé par les chercheurs de l'Université Queen Mary de Londres. Il s’agit de deux injections dans l’année au lieu des pilules quotidiennes. Fabriqué par la société biopharmaceutique Alnylam Pharmaceuticals, ce nouveau traitement a donné de bons résultats lors des premiers essais et de l’avis de plusieurs chercheurs, il améliorerait fortement le quotidien des malades dans le monde. Contacté par « Le Matin », Dr Tayeb Hamdi, médecin chercheur en politiques et systèmes de santé, confirme que ce nouveau traitement constitue une révolution dans le domaine de la recherche médicale. « Il viendrait faciliter la vie aux patients qui souffrent de cette pathologie et qui se voient obligés de prendre leurs pilules tous les jours, et à heure régulière », explique-t-il. Et d’ajouter que malheureusement, nombreux sont les patients qui ne respectent pas strictement les consignes du médecin en matière de prise des pilules, ce qui entraîne des problèmes d’observance et, par conséquent, d’efficacité de la prise en charge de la pathologie. « Le problème se pose avec acuité pour les patients qui habitent dans le milieu rural, ce qui se répercute négativement sur leur état de santé », regrette-t-il. Partant de ces constats, Dr Hamdi déduit que l’administration du traitement seulement deux fois par an dans l’année permettrait de résoudre ce problème et de sauver des vies.
« L’acquisition de ce traitement après sa mise sur le marché international serait d’une grande valeur ajoutée pour le suivi de ce type de maladie qui concerne aujourd’hui près de 30% de Marocains », souligne Dr Hamdi. Toutefois, précise-t-il, encore faut-il que son prix soit raisonnable. À cet égard, l’expert souligne que le traitement pourrait être coûteux au départ, mais son prix va certainement baisser au fil du temps, notamment grâce aux génériques et à d’autres molécules. Toutefois, l'on ne connaît pas encore le prix qui sera adopté pour ce nouveau traitement.
Sur un autre registre, l’expert tient à souligner que l’hypertension artérielle est la maladie chronique la plus fréquente dans le monde dont l’origine n’est pas identifiée. Elle est, en revanche, favorisée par des facteurs de risque comme l’âge, le stress, l’excès de consommation de sel ou encore des anomalies du cholestérol sanguin. D’autres facteurs sont à surveiller, d’après Dr Hamdi. Il s’agit notamment du dysfonctionnement des reins, le surpoids ou l’obésité ainsi que l’hérédité. « Plus rarement, l’hypertension est due à la prise de certains médicaments comme les corticoïdes, les anti-dépresseurs ou les anti-inflammatoires non stéroïdiens », note-t-il.
Soulignons, par ailleurs, qu’après le succès du premier essai du nouveau traitement basé sur les deux injections par an, l’Université Queen Mary de Londres étudie encore les effets du traitement. L’étude est en cours et vise, d’après les chercheurs, à examiner la « sécurité des injections et leur efficacité » chez les patients souffrant d'hypertension légère à modérée.
L’hypertension est diagnostiquée lorsque les lectures effectuées à différentes reprises indiquent constamment une tension artérielle supérieure ou égale à 140/90 mmHg. Elle augmente le risque d’infarctus, d’accidents vasculaires cérébraux et d’insuffisance rénale. Non maîtrisée, l’hypertension peut également provoquer la cécité, des anomalies du rythme cardiaque et une défaillance cardiaque. Le risque de développer ces complications est plus élevé en présence d’autres facteurs de risque cardiovasculaire comme le diabète. Un adulte sur trois dans le monde souffre d’hypertension. La proportion augmente avec l’âge, d’une personne sur 10 dans la vingtaine et la trentaine, à 5 personnes sur 10 dans la cinquantaine. Néanmoins, l’hypertension peut être prévenue et traitée. Le risque de contracter une hypertension artérielle peut être réduit notamment en diminuant la consommation de sel, en mangeant équilibré, en s'adonnant à une activité physique régulière et en évitant de fumer.
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