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Revue de presse

Pr Saad Chaacho : "Le Maroc pourrait devenir un exportateur technologique et d’expertise dans le domaine de la e-santé"

Maroc Hebdo | Maroc | 13/04/2022

ENTRETIEN AVEC PR SAAD CHAACHO, co-auteur du livre blanc sur la e-santé au Maroc

A l’occasion de la présentation du livre blanc sur la e-santé, dû au Centre d’innovation en e-santé relevant de l’Université Mohammed-V de Rabat, un de ses auteurs, Pr Saad Chaacho, explique pour Maroc Hebdo l’impératif qu’il y a à développer le secteur de la e-santé au Maroc.

C’est ce vendredi 8 avril 2022 que doit être présenté le livre blanc sur la e-santé au Maroc, dont vous avez participé à la réalisation. Quels en sont pour vous les points saillants ?

Je tiens tout d’abord à rappeler que la finalité première de ce livre blanc, réalisé par une équipe multidisciplinaire d’experts nationaux du Centre d’innovation en e-santé relevant de l’Université Mohammed V de Rabat sous la coordination du Pr Anass Doukkali, ancien ministre de la Santé, est de présenter objectivement l’état des lieux de la e-santé dans notre pays, de répertorier ses différents leviers de développement ainsi que les principaux freins quant à son adoption effective et d’émettre des recommandations pour la promotion de ce secteur avec une approche inclusive et culturelle appropriée.
En somme, notre idée était d’élaborer un document d’orientation, sous forme d’un référentiel, à la disposition de tous les décideurs publics et privés de l’écosystème. Je pense que l’originalité de ce travail réside dans l’approche adoptée par les experts, basée sur trois éléments complémentaires qui sont le recours au Big Data et à l’intelligence artificielle pour collecter tous types de données en rapport avec notre thématique et de les exploiter à des fins décisionnelles et de benchmarking, une analyse documentaire portant sur l’actualité et les perspectives et de la e-santé dans le Maroc et dans le monde, ainsi qu’une série d’entretiens et d’enquêtes auprès des professionnels et des usagers.

Qu’est-ce qui peut faire que selon vous le Maroc puisse devenir un acteur majeur de la e-santé en Afrique ?

J’estime tout d’abord qu’en vertu de son positionnement géographique et culturel, le Maroc pourrait être un hub entre l’Europe et l’Afrique en matière de santé digitale, et devenir un exportateur technologique et d’expertise dans le domaine.
À l’échelle africaine, le Maroc dispose d’atouts sérieux, notamment une infrastructure télécom dense couplée à un fort taux de pénétration de l’usage de l’internet au sein des ménages et des organismes, qui sont par ailleurs extrêmement sensibles aux atouts de la transformation digitale de leurs activités. Notre pays est également reconnu pour être un formateur et un exportateur de compétences IT de haut niveau, qui accèdent aujourd’hui à des postes clés, y compris à l’international. Par ailleurs, la digitalisation est une composante bien ancrée au sein des visions stratégiques des départements ministériels.

Pour ne citer que quelques exemples, le ministère de la Santé et de la Protection sociale a inscrit la e-santé dès 2008 dans le cadre de ses stratégies sectorielles, et la télémédecine est désormais une réalité au Maroc et tend à se généraliser progressivement. La stratégie “e-Maroc 2010”, suivie du plan “Maroc numérique 2013”, puis de “Maroc Digital 2020” et finalement de “Horizon 2025” sont d’autres exemples qui soulignent l’ambition du pays de se positionner comme destination numérique de choix en Afrique et à l’international, et de créer une dynamique globale qui profitera à l’ensemble des écosystèmes marocains dans leur transformation numérique, dont naturellement le secteur de la santé.

Le livre blanc met en exergue le fait que les start-ups marocaines n’aient pu lever que 3 à 4 millions de dollars, contre 300 millions par exemple au Nigeria ou, au plan maghrébin, 10 à 18 millions en Tunisie. Sans acteurs privés puissants, peut-on selon vous vraiment aspirer à mettre en place un secteur de la e-santé dynamique ?

Je pense que la transformation digitale de la santé ne peut se concevoir en dehors d’une véritable synergie entre les deux secteurs public et privé, et d’une politique patient-centrique intégrée et transversale à laquelle prennent part l’ensemble des acteurs, sans exception. Il serait donc illusoire d’espérer asseoir la e-santé de manière effective si l’un des deux secteurs ne dispose pas des ressources ni des incitations nécessaires.
Bien entendu, les acteurs privés auront tout intérêt à s’orienter vers la e-santé au Maroc dès que celle-ci bénéficiera du cadre propice à son essor (législation, réglementation) et qu’elle représente un marché potentiel et pourvoyeur de richesses. Nous avons par exemple tous été témoins de l’intérêt subit des grands groupes IT pour la télémédecine, les solutions connectées ou l’internet des objets à l’occasion de la pandémie de la Covid-19, voire même des reconversions d’activité vers le secteur de la e-santé. Il est donc fort à parier que le même scénario puisse être reproductible à grande échelle dès que les conditions seront réunies et qu’elles soient susceptibles de générer de la richesse.

Le livre blanc fait à maintes reprises référence au nouveau modèle de développement (NMD). Comment voyez-vous concrètement l’insertion de la e-santé dedans ?

Le nouveau modèle de développement (NMD), initié par Sa Majesté le Roi, considère la transformation numérique comme un levier primordial du changement pour apporter des solutions innovantes au contexte national, notamment la promotion de la santé des citoyens et la lutte contre l’iniquité sociale, deux objectifs qui figurent parmi les priorités de la e-santé.
Le NMD a par ailleurs identifié l’accès aux services de santé de qualité, d’une part, et la protection sanitaire des citoyens, d’autre part, comme des droits fondamentaux de ses choix stratégiques. Plus précisément, le NMD préconise la généralisation de l’accès à la couverture médicale, à renforcer la résilience du système de santé face au risque de crises sanitaires futures, de renforcer l’hôpital public et de réorganiser le parcours de soins. Dans le même contexte, le NMD a également recommandé la promotion des formations aux nouvelles carrières du digital, qui englobent évidemment le secteur de la santé (informatique médicale, data scientistes, ingénierie des systèmes d’information en santé…etc.).

Vous êtes vous-même directeur de l’information médicale au sein de la Fondation Cheikh Khalifa, qu’on a vu déployer au sein de l’Hôpital universitaire international Cheikh Khalifa d’un dossier patient informatisé permettant de gérer les différentes étapes de prise en charge du patient. Combien cela peut-il nécessiter selon vous de temps et de moyens pour disposer d’un tel système dans l’ensemble des institutions hospitalières nationales ?

Aujourd’hui, de nombreuses solutions marocaines ont vu le jour, portées par des entreprises nationales crédibles et professionnelles, qui ont développé des systèmes spécialement adaptés aux exigences et contraintes locales à des tarifs plus compétitifs, et qui disposent de l’expertise requise pour accompagner de tels projets dont le facteur humain demeure le maillon le plus décisif.
Si je ne puis fournir d’estimation concrète en termes de moyens financiers pour arriver à couvrir l’ensemble des établissements hospitaliers nationaux, chaque entreprise ayant son propre système commercial de licences et de dimensionnement, je peux par contre reprendre une recommandation du livre blanc de proposer à l’échelle nationale une solution universelle à caractère obligatoire portée par une instance centrale, matérialisant le dossier patient partagé de nos concitoyens et s’interfaçant avec les éventuelles solutions existantes au sein des structures hospitalières qui ont fait le choix préalable d’acquérir un système tiers.
Cette approche permettra à mon sens de généraliser les systèmes d’information à l’échelle nationale dans des délais raisonnables (à l’horizon 2030), à la condition expresse de former les profils et les ressources humaines capables de piloter, de gérer et d’accompagner la mise en œuvre de tels projets qui réclament en moyenne trois ans de mise en place pour une exploitation effective. La piste des solutions libres et open source peut également être étudiée pour réduite drastiquement les coûts, à condition de fournir toutes les garanties en termes de pérennité et d’accompagnement.

Wissam El Bouzdaini

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