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Libération | Maroc | 18/02/2022
Le professeur en urologie, Redouane Rabii, qui a conduit les études ayant débouché sur l'invention d'un dispositif qui permet un suivi précis des patients souffrant d'une hypertrophie bénigne de la prostate a livré, dans un entretien à la MAP, des explications sur cette invention. Le professeur Rabii, également président de l'Association marocaine d'endo-urologie (AMEU) a, dans ce sens, mis l'accent sur la coopération transversale pour promouvoir l'innovation dans le domaine de la médecine, tout en mettant en avant le progrès réalisé au Maroc en matière d’urologie.
Pouvez-vous nous livrer davantage d'explications sur cette invention ?
Le dispositif mis en place grâce à une coopération entre la Fondation de recherche, de développement et d'innovation en sciences et ingénierie (FRDISI), l'Université Mohammed VI des sciences de la santé (UM6SS) et l'hôpital Cheikh Khalifa, permet de calculer le débit urinaire pour les patients qui ont une prostate, ce qui aide le médecin traitant à prendre la décision de donner un traitement ou d'opérer. Cette invention, qui a vu le jour au bout d'un an de recherches et de tests cliniques, est le fruit d’une coopération transversale entre la médecine, le biomédical, les ingénieries, et les domaines de l’intelligence artificielle. Elle a été facilitée par l’expertise de la FRDISI en matière d’intelligence artificielle et d’expérience acquise par les médecins marocains dans le domaine du traitement des pathologies liées à la prostate. Ce dispositif est de nature à faciliter la prise de décision quant à la nécessité ou non d'une intervention chirurgicale, et à prévenir par conséquent les cas dans un stade avancé.
Comment ce dispositif peut-il contribuer à prévenir les pathologies liées à la prostate ?
Le dispositif inventé par les chercheurs marocains permet d’une part de réduire le coût dans la mesure où l’appareil qui procède à ce suivi existe sur le marché, mais il est trop cher et volumineux. D’autre part, le dispositif marocain sera utile pour la surveillance d’une pathologie fréquente dans les cabinets, mais aussi à distance, via l’installation d’une application sur le Smartphone. Cette invention qui permet d'archiver les données de chaque patient peut, à terme, être miniaturisée puis généralisée aux hôpitaux et cabinets, ce qui permet même au médecin généraliste de suivre un patient souffrant d’une hypertrophie bénigne de la prostate. Cette invention s’inscrit en droite ligne des efforts visant à promouvoir l'innovation dans le domaine de la médecine.
Comment évaluez-vous le progrès réalisé au Maroc dans le domaine de l'urologie ?
Le progrès réalisé au Maroc en matière de traitement de la prostate est un modèle en Afrique. Le Royaume est parmi les premiers pays du continent à recourir à la chirurgie endoscopique pour le traitement des pathologies liées à la prostate. Cette chirurgie a révolutionné le traitement de la prostate pour laquelle une personne de 60 ans sur trois est opérée au Maroc. Grâce à la chirurgie ambulatoire, le traitement de la prostate est de plus en plus banalisé, vu que les patients opérés peuvent quitter le même jour l’hôpital alors que jadis ce genre d'opérations nécessitait trois à quatre jours d’hospitalisation.
Propos recueillis par Jalal Chouhani (MAP)
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