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Le matin | Maroc | 21/01/2022
Le protocole de prise en charge des personnes déclarées positives à la Covid-19 a été mis à jour au début de cette semaine. Pourtant, les traitements prescrits par les médecins peuvent être différents d’un cas à l'autre. D’après Pr Kamal Marhoum El Filali, Chef de service des maladies infectieuses au CHU Ibn Roch à Casablanca, cela dépend des convictions de chaque médecin et de l’état des patients qu’il reçoit.
Le nombre de contaminations au variant Omicron augmente chaque jour au Maroc. Mais la prise en charge des patients infectés n’est pas toujours la même. Celle-ci peut être très différente d’une personne à l’autre. Pourtant, le ministère de la Santé et de la Protection sociale vient d’actualiser le protocole de prise en charge des personnes déclarées positives à la Covid-19. Il inclut désormais l’utilisation du Molnupiravir pour les plus de 18 ans, ayant au moins un facteur de risques, et présentant des symptômes depuis moins de cinq jours. « Le protocole qui doit être suivi est clair, et ce quel que soit le variant. Pour les patients qui développent une forme bénigne ou modérée et qui ne souffrent pas de problèmes respiratoires, il faut suivre le traitement qui dure 7 jours à la maison. Il s’agit de l’hydroxychloroquine, l’antibiotique Azithromycine, le zinc, la vitamine C et la vitamine D.
L’introduction du Monulpiravir viendra nous aider à faire face aux risques de complications dont peuvent souffrir les personnes qui ont un ou plusieurs facteurs de risque », explique au « Matin » Pr Kamal Marhoum El Filali, Chef de service des maladies infectieuses au CHU Ibn Roch à Casablanca. Ce dernier précise également qu’il ne faut absolument pas présenter le médicament de Merck comme le remède miracle et le réserver uniquement aux personnes qui ont en vraiment besoin.
« Le Monulpiravir doit être prescrit seulement à certaines personnes telles que les diabétiques mal équilibrées, les immunodéprimés, les personnes souffrant de maladies cardiaques, d’une insuffisance rénale, d’obésité ou d’une hypertension artérielle mal équilibrée. Il est à noter qu’il présente de nombreuses contre-indications, notamment pour les enfants et les femmes enceintes ainsi que les couples souhaitant avoir des enfants », détaille le médecin. Si le protocole thérapeutique est si clair, comment peut-on expliquer que les traitements prescrits soient si différents ? Selon Pr Filali, cela dépend des convictions de chaque médecin et de l’état des patients qu’il reçoit. « On peut effectivement trouver beaucoup de différence dans les ordonnances. Certains médecins ne suivent pas le protocole thérapeutique du ministère à la lettre. Certains, par exemple, ne sont pas convaincus par l’efficacité de l’hydroxychloroquine et évitent alors de la prescrire. D’autres estiment que l’état de leur patient qui développe une forme bénigne n’a pas besoin de prendre l’antibiotique et se contentent alors de lui donner de la paracétamol, la vitamine C et le zinc », souligne-t-il. Par ailleurs, Pr Filali a alerté sur les dangers de l’automédication. En effet, depuis le début de la saison hivernale, les pharmacies sont prises d’assaut. De nombreuses personnes courent acheter des médicaments pour se soigner parfois sans même avoir fait le test. Elles se contentent de suivre le même traitement prescrit à quelqu’un d’autre, ce qui pourrait être extrêmement dangereux. « Des fois, dans une famille de 6 ou 8 personnes où tout le monde présente des symptômes grippaux, une seule personne fait le test et s’il s’avère positif, elle part prendre le traitement adéquat qu’elle partage ensuite avec les autres membres de la famille. Or là, il y a un grand risque de se tromper de diagnostic. Certaines personnes peuvent également prendre un médicament qui est contre-indiqué chez elles. Les conséquences de l’automédication sont parfois très graves », avertit notre interlocuteur.
Hajjar El Haïti
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