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Le matin | Maroc | 07/01/2022
Face à la nouvelle vague du Covid-19, liée en grande partie à Omicron, plusieurs pays ont revu à la baisse la durée de l’isolement du professionnel soignant. Arguments avancés : D’une part, le variant actuel est moins agressif, et d’autre part, le personnel soignant est fortement sollicité avec un besoin criant. Selon Dr Tayeb Hamdi, médecin chercheur en politiques et systèmes de santé, une telle mesure permettrait au Maroc d’éviter de paralyser le système sanitaire, déjà en sous-effectifs.
Cela fait pratiquement deux ans que les professionnels de la santé militent en première ligne face à la pandémie du Covid-19. Aujourd’hui, et alors que le variant Omicron gagne du terrain au Maroc, ces combattants en blouse blanche sont encore plus sollicités mais aussi, et surtout, plus exposés au risque de contamination. Une réalité qui risque de chambouler la gestion de la pandémie dans les hôpitaux, déjà en sous-effectif, comme en témoigne une source autorisée qui préfère garder l’anonymat. « Le professionnel de la santé est sous pression en cette nouvelle vague, mais le problème devient encore plus difficile lorsque des médecins ou des infirmiers sont testés positifs et placés en isolement pendant une période de 10 jours. Leurs collègues, qui sont tout aussi exposés à tout moment au risque de contamination, subissent une surcharge énorme », alerte-t-on. Loin d’être rassurante, notre source prévoit une aggravation de la situation dans les prochains jours compte tenu de la forte transmissibilité du variant Omicron. Interpellé à ce sujet, Dr Tayeb Hamdi, médecin chercheur en politiques et systèmes de santé, nous confirme également cette situation alarmante. Pour lui, les médecins et toutes les autres personnes qui composent le corps médical ne sont pas à l’abri de la contamination du virus, même après avoir reçu la dose booster du vaccin. « Ils sont, certes, nettement mieux protégés que les non-vaccinés, contre les formes graves de la maladie, mais ils peuvent naturellement attraper le virus et, par conséquent, être placés en isolement », souligne-t-il. Le risque est encore plus présent, selon notre expert, si l’on se réfère aux données portant sur les âges des médecins, particulièrement ceux qui exercent dans le secteur public. « Au Maroc, 4 médecins sur 10 sont âgés de plus de 50 ans, ce qui laisse à penser qu’ils pourraient avoir des maladies chroniques liées, notamment à l’âge, ce qui constitue en soi un facteur de risque », souligne Dr Hamdi. Le débat est ouvert « Une fois testé positif, tout personnel de la santé dans le secteur public bénéficie de 10 jours de repos, sauf en cas de complications », assure une source autorisée. Celle-ci nous confirme que le débat porte actuellement sur une réduction de cette durée à 7 jours pour deux raisons : D’une part, le variant actuel est moins agressif, et d’autre part, le personnel soignant est fortement sollicité avec un besoin criant.
À propos de ce volet, Dr Hamdi estime que l’isolement des médecins est de leurs contacts constitue un vrai problème. « Étant exposés au risque de contamination, les professionnels de la santé ont développé ce réflexe de faire et de refaire le test anti-Covid-19. Cela dit, avec la transmissibilité élevée du variant Omicron, on va certainement se retrouver, soit avec des cas positifs à isoler, même s’ils sont asymptomatiques ou présentant de très légers symptômes, soit avec des cas contacts à confiner », note-t-il. Pour Dr Hamdi, compte tenu de la situation actuelle, il est fortement recommandé de réduire à 5 jours la durée de l’isolement, particulièrement pour les personnes qui sont complètement vaccinées, avec un test négatif à la sortie. « Pour le reste de la population, ce délai pourrait être amené à 7 jours, selon l’accessibilité des tests », souligne-t-il. En revanche, Dr Hamdi estime qu’il est inutile de confiner un personnel de la santé s’il est identifié comme cas contact. « Il faut juste lui faire un test et s’il est négatif, on peut le laisser travailler à condition de refaire ce test un jour sur deux pendant une semaine », détaille-t-il. Sur un autre registre, Dr Hamdi note l’importance de rendre la vaccination avec les trois doses obligatoire pour le professionnel de la santé, partant du principe qu’il n’y a aucune raison « pour qu’un professionnel de la santé ne soit pas protégé contre la Covid-19 via la vaccination alors qu’il peut facilement attraper et transmettre le virus », crie-t-il haut et fort. Par ailleurs, il convient de noter que la nouvelle vague du Covid-19 à laquelle fait face le Maroc coïncide avec le retour en force de la grippe saisonnière. Les symptômes des deux maladies sont quasi similaires et les patients se dirigent de plus en plus vers les services des urgences pour avoir des consultations et obtenir les soins nécessaires.
La pression se fait déjà sentir et l’heure est à la mobilisation de tous. Si les professionnels de la santé sont appelés à militer davantage en première ligne durant cette période, les citoyens doivent les aider en respectant les mesures barrières désormais connues de tous et en recevant la dose booster. Cette dose permet, selon plusieurs études, de se protéger des formes graves de la maladie.
Nabila Bakkass
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