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Le matin | Maroc | 04/01/2022
Avec la propagation d’Omicron et surtout la multiplication des clusters familiaux, le recours à l’automédication est devenu le premier réflexe une fois que l’on a été testé positif et même avant. Cette pratique a tendance à s’amplifier notamment avec le changement des symptômes qui s'apparentent plus à des cas de grippe saisonnière. Bien que l'usage de certains traitements soit approuvé par la majorité des médecins, il est indispensable de consulter un spécialiste pour éviter toute complication notamment pour les personnes à risque.
La dernière mise à jour du protocole national de prise en charge des malades atteints par le coronavirus date du mois d’août 2021. Pourtant, la situation épidémiologique dans notre pays, comme partout dans le monde, a connu un grand changement lié à la propagation du variant Omicron. Un variant, certes plus transmissibles, mais dont les symptômes restent à 50% moins sévères que le Delta. Joint par « Le Matin », Jaâfar Haïkal, épidémiologiste et spécialiste des maladies infectieuses, confirme que la stratégie thérapeutique n’a pas changé et que le principe de la lutte contre les infections aiguës virales reste toujours le même. « Cette stratégie est basée essentiellement sur des médicaments symptomatiques, de la vitaminothérapie, une antibiothérapie si nécessaire, une corticothérapie lorsqu’il y a un phénomène inflammatoire important et des anticoagulants lorsqu’il y a un risque thrombotique », note-t-il.
Bien éventuellement, insiste l’expert, ce protocole doit être adapté au patient en fonction, notamment de l’âge, du poids ou encore des antécédents de maladies chroniques. L’expert appelle ainsi les patients, et leur entourage, à rester absolument et extrêmement prudents, notamment en évitant, coûte que coûte, de recourir à l’automédication qui pourrait être très coûteuse. « Beaucoup de personnes, une fois testées positives, commencent à prendre des médicaments sans consulter un médecin. Elles se contentent de suivre le même protocole prescrit à quelqu’un d’autre, ce qui pourrait être extrêmement dangereux », alerte Haïkal. Même son de cloche auprès de Dr Tayeb Hamdi, médecin chercheur en politiques et systèmes de santé, qui met en garde contre l’utilisation, à tort et à travers, de certains médicaments qui ne sont administrés que dans des cas bien précis, allusion faite, entre autres, aux corticoïdes. Ces derniers, ajoute-t-il, peuvent avoir un effet inverse s’ils sont pris dans la phase virale, transformant ainsi une infection banale en sévère.
De son point de vue, Dr Hamdi estime que « les personnes qui n’ont pas de facteurs de risque, en l’occurrence l’âge, n’ont pas besoin de traitement et que le repos et l’alimentation équilibrée restent suffisants, à condition d’avoir chez soi un oxymètre pour mesurer le taux de saturation d’oxygène ». En revanche, Dr Hamdi note que la prise en charge devient nécessaire en cas de complications. Ceci laisse à penser qu’il serait inutile d’être bourré de médicaments, si l’on ne présente pas de symptômes difficiles à gérer. Ce raisonnement trouve tout son intérêt du fait qu’aujourd’hui, on est quasi convaincus que les symptômes d’Omicron restent légers et limités à la fatigabilité, le nez qui coule, la gorge qui est prise et avec très peu de fièvre et de céphalées. Des symptômes qui paraissent difficiles à gérer, mais encore faut-il savoir si l’on a été infecté par le variant Omicron ou le Delta, chose qui n’est pas toujours facile, nécessitant un criblage.
Soulignons, par ailleurs, que le protocole thérapeutique national anti-Covid a été jugé efficace, selon une étude réalisée par des chercheurs marocains sur un échantillon représentatif composé de 108 patients. À ce jour, le ministère de la Santé n’a pas encore indiqué si des médicaments antiviraux, notamment celui de Merck et celui de Pfizer, vont être intégrés prochainement à ce protocole. Les deux médicaments ont d’ailleurs prouvé leur efficacité et certains scientifiques au Maroc estiment qu’on gagnerait à les avoir. Pour le moment, et partant du principe que mieux vaut prévenir que guérir, les experts contactés par « Le Matin » mettent l’accent sur l’importance du respect des gestes barrières et de la vaccination. Ces deux éléments restent effectivement notre principal allié face à la pandémie.
Nabila Bakkass
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