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Le matin | Maroc | 05/01/2022
La pression commence déjà à se faire sentir dans les hôpitaux du Maroc, notamment dans ceux de Casablanca. D’après les spécialistes contactés par « Le Matin », cette pression est observée particulièrement au niveau des services des urgences qui enregistrent quotidiennement une forte demande de consultations. La situation au niveau des services de réanimation reste encore maîtrisée, rassurent les responsables.
Comme c’était prévu, le Maroc enregistre de plus en plus de cas de la Covid-19 avec une dominance progressive du variant Omicron. Le dernier bilan bimensuel du ministère de la Santé fait état d’une augmentation de plus de 200% cas dans la semaine du 27 décembre 2021 au 2 janvier 2022, ce qui est inquiétant. Sans nul doute, cette situation met sous pression les hôpitaux du Maroc qui doivent faire face à un autre phénomène, tout aussi inquiétant, à savoir le retour en force de la grippe saisonnière pour cette année.
Contacté par « Le Matin », Dr Moulay Saïd Afif, membre du Comité scientifique et technique de la vaccination, confirme que les hôpitaux du Maroc subissent actuellement une grande pression. « Cela était d’ailleurs prévu compte tenu de la transmissibilité élevée du variant Omicron qui sera bientôt dominant dans notre pays », explique-t-il. Et d’ajouter que la situation demeure encore plus difficile à Casablanca qui figure en tête des villes qui enregistrent quotidiennement le nombre le plus élevé de cas de contaminations. Une précision de taille : Dr Afif tient à souligner que, pour le moment, la pression est observée essentiellement au niveau des services des urgences et que la situation est encore maîtrisée dans les services de réanimation. D’ailleurs, précise-t-il, le taux d'occupation des lits se situe aux alentours de 3%.
Ce constat a été confirmé par une autre source autorisée et qui préfère garder l’anonymat. Celle-ci affirme qu’au niveau du Centre hospitalier universitaire (CHU) de Casablanca, la situation est toujours sous contrôle avec « une quinzaine de malades admis en réanimation, dont des enfants et des femmes enceintes ». En revanche, précise notre source, les services des urgences connaissent une forte croissance des demandes de consultations, ce qui est tout à fait normal compte tenu de deux facteurs importants : D’abord, la montée en flèche des cas de la Covid-19 dans notre pays, et ensuite, le changement constaté dans les symptômes du variant Omicron. « Les symptômes observés chez les patients de la Covid actuellement sont quasi similaires à ceux de la grippe saisonnière et il est très difficile de faire la différence entre les deux.
Ceci pousse les patients à se diriger vers les services des urgences pour faire des consultations », affirme-t-on. D’après notre source, le problème se pose essentiellement chez les sujets qui ne sont pas vaccinés et qui présentent des symptômes plus difficiles à gérer. Ces personnes, rappelle-t-il, sont plus à risque de développer des formes graves de la maladie, et le cas échéant, d’être admises en réanimation. D’ailleurs, notre-t-il, la quasi-totalité des patients admis en réanimation au niveau du CHU de Casablanca est soit non vaccinée, soit n’a pas reçu sa troisième dose. Autant dire que la vaccination, particulièrement la troisième dose, reste un facteur déterminant de la gravité et de l’évolution des symptômes liés à une infection à la Covid-19. Notre source nous apprend que les personnes vaccinées avec les trois doses se rétablissent au bout de deux ou trois jours seulement après l’apparition des premiers symptômes, ce qui n’est pas le cas pour les personnes non complètement vaccinées.
Sur ce point, une autre source autorisée nous confie que le premier décès d’Omicron était une femme âgée de 67 ans et qui n’a pas reçu sa troisième dose. « Elle présentait deux facteurs de risque, à savoir l’obésité et le diabète et c’est ce qui explique sa non-résistance à Omicron », note-t-on. Sur un autre registre, Dr Afif met l’accent sur l’importance de la vaccination contre la grippe saisonnière qui revient en force cette année à cause, notamment, du phénomène de la dette immunitaire. Ce phénomène, explique-t-il, implique que faute à l’exposition aux virus de l’hiver courant les deux dernières années en raison des mesures sanitaires mises en place face à la Covid-19, les individus sont devenus moins immunisés. Cela explique d’ailleurs la multiplication des cas de la grippe cette année.
L’expert estime que le vaccin contre la grippe saisonnière reste incontournable cette année. Parallèlement, il insiste sur la vaccination contre la Covid-19 qui demeure, aux côtés des mesures barrières, notre véritable alliée face à la pandémie. La vigilance doit rester de mise et les efforts doivent converger pour maintenir sous contrôle les services de réanimation.
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