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H24 info | Maroc | 08/12/2021
La vaccination connaît un ralentissement ces dernières semaines particulièrement pour l’administration de la troisième dose, reçue par seulement 8% des personnes doublement vaccinées. Explications avec trois experts du comité scientifique de la vaccination.
Près de 92% des personnes doublement vaccinées contre le covid-19 n’ont pas encore reçu leur troisième dose. Certains ont déjà reçu un message du ministère de la Santé les avertissant que leur pass vaccinal vient d’expirer. Selon L’Economiste, cela concerne quatre millions de personnes.
Au 7 décembre, sur 22.733.883 personnes doublement vaccinées, seulement 1.854.193 ont reçu leur troisième dose, soit un peu plus de 8%. Rappelons que 24.443.245 de personnes ont reçu leur première dose de vaccin anticovid à la date du 7 décembre 2021.
Pour Dr. Said Afif, membre du comité scientifique de la vaccination, ce ralentissement s’explique par le relâchement de la population due aux bonnes conditions sanitaires actuelles : « Quand les choses s’arrangent, les gens ont tendance à penser que l’épidémie est finie, mais il faut rester à l’affût surtout avec ce nouveau variant ».
L’expert rappelle à titre d’exemple que la France vaccine actuellement un million de personnes par jour et que les rendez-vous de vaccination sont saturés. Pour les sceptiques, Dr. Afif explique que, selon les chiffres ministériels des des décès survenus pendant la dernière vague, 83% des personnes décédées du covid-19 n’avaient pas reçu de vaccin ou reçu qu’une seule dose. Sur les 17% restants, qui avaient donc reçu une double dose, le délai après la deuxième avait dépassé six mois, avec en tête les personnes diabétiques et obèses. « Des chiffres qui corroborent ceux diffusés ailleurs dans le monde », souligne Afif.
Par rapport au mystère qui plane encore autour de l’efficacité des vaccins actuels contre Omicron, Dr. Afif se veut rassurant. « Vous allez voir, contre les formes graves de la maladie, les vaccins seront efficaces car même se ce variant est plus contagieux, il n’y a pas de décès et les personnes vaccinées voient leurs symptômes disparaître en 72 heures », abonde-t-il, rappelant qu’au Maroc, aucun cas d’Omicron n’a été détectée pour le moment.
Le médecin rappelle également que si les vaccins actuels avaient été analysés comme environ 30% moins efficaces contre le variant Delta, il s’agit des formes bénignes de la maladie. « Sur les formes graves, les quatre vaccins utilisés au Maroc (Sinopharm, AstraZeneca, Pfizer et Johnson&Johnson, ndlr) sont efficaces à 90% ».
De son côté, Pr. Moulay Taher Alaoui souligne l’importance de « la responsabilité citoyenne et individuelle » dans cette question de vaccination, en particulier pour l’inoculation de la troisième dose qui suscite quelques résistances chez la population. « Le gouvernement a fait le nécessaire en mettant à disposition des vaccins gratuits, des équipes, une communication. On a beau informer sur toutes les chaînes et les réseaux, ce sont des adultes. S’ils ne veulent pas se faire vacciner, c’est leur responsabilité qui est engagée », explique le président du comité scientifique de la vaccination.
Si la vaccination de la troisième dose a été ralentie, elle semble depuis quelques jours reprendre une courbe ascendante, met en exergue Pr. Yahia Cherrah, autre membre du comité scientifique de la vaccination. « Hier, on a eu 47.000 troisièmes doses administrées, alors qu’on en enregistrait les semaines précédentes 20.000 à 10.000 », soulève le spécialiste. Est-ce dû à la menace de voir son pass vaccinal désactivé, comme c’est arrivé déjà à plusieurs milliers de personnes ? « En partie, il y a certainement un lien entre les deux, mais c’est toujours multifactoriel. Ce qui compte, c’est le résultat », répond Pr. Cherrah.
Par ailleurs, les autorités ont décidé de renforcer les contrôles de validité des pass vaccinaux dans l’administration (fonctionnaires et usagers) et dans les entreprises, rapporte ce matin Le360. Depuis lundi 6 décembre, des vérifications ont eu lieu dans plusieurs usines de textiles par les agents de la gendarmerie royale de Aïn Atiq. Ces contrôles émanent d’une circulaire émanant des walis des 12 régions du royaume adressée aux différents agents d’autorité.
Emilie Taillandier
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