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Le matin | Maroc | 06/12/2021
Nouveau variant Omicron, mesures de restriction, vaccination… l'invité de l'Info en Face, le professeur Saïd Moutawakil, apporte son éclairage sur l’évolution de la situation épidémiologique au niveau mondial et ses répercussions au niveau national.
Interrogé premièrement sur la situation épidémiologique actuellement, avec l’émergence du nouveau variant Omicron, le professeur en réanimation et membre du Comité scientifique et technique contre la Covid-19, Saïd Moutawakil, a indiqué que «la situation est assez tendue dans les pays européens voisins, où on voit actuellement la recrudescence des cas d’infection à la Covid-19. On sait que quand nos voisins sont atteints, il y a un décalage de quelques semaines pour avoir peut-être la même chose ici ». Et de noter que le variant prédominant en Europe actuellement est le Delta.
Pour l’invité de L’Info en Face, les mesures prises pour lutter contre la pandémie au Maroc sont cohérentes. Car, si les systèmes de santé européens arrivent à s’en sortir, s’ils sont mis à rude épreuve, le système de santé marocain est ce qu’il est, malgré tous les efforts consentis par l’État et par les professionnels pour faire face à la pandémie. «
Nous avons un système de santé qui a ses limites et nous n’avons pas la possibilité d’échanges de malades graves avec les pays voisins ou européens », a-t-il remarqué, ajoutant que c’est le principe de précaution qui prévaut aujourd’hui afin de conserver les acquis.
« Quand il y avait le confinement total, on a eu un aplatissement de la courbe d’infection. Ce sont des mesures dures, avec des conséquences dures, mais c’est nécessaire », a déclaré Pr Saïd Moutawakil. Selon lui, le non-respect de la majorité des citoyens des mesures barrières et les expériences vécues par rapport aux clusters lors des manifestations culturelles et sportives et des funérailles expliquent, entre autres, les décisions de restriction mises en place par les autorités.
« Le durcissement des restrictions se justifie par la crainte d’une hypothétique arrivée du variant Omicron, qui a mis à terre pratiquement tous les systèmes de surveillance. Tout le monde a peur de ce variant, car c’est quelque chose de nouveau, que ça peut être beaucoup plus transmissible et probablement plus sévère. Mais jusqu’à maintenant, on constate que les symptômes de ce variant sont mineurs », a affirmé le membre du Comité scientifique et technique contre la Covid-19, qui précise que les informations qui vont être partagés sur ce variant vont permettre de trancher sur la question dans les prochains jours. « Si la situation épidémiologique au Maroc reste assez stable, on changera de fusil d’épaule et on va probablement aller vers un allègement des restrictions », a-t-il souligné.
Par ailleurs, l’invité de L’Info en Face a confirmé que les cas détectés au Maroc jusqu’à aujourd’hui sont liés au variant Delta et non pas Omicron, ce qui représente globalement un indicateur positif. S’agissant de la vaccination, le professeur en réanimation a fait observer que le vaccin protège contre la sévérité du virus et l’hospitalisation pour des manifestations cliniques graves et réduit les décès. « Aujourd’hui, nous devons aller vers plus de 80% de la population cible vaccinée. Les populations non vaccinées ont plus de 50 fois de chances d’entrer en réanimation et de mourir », a-t-il assuré. Et de rappeler que les autres fondamentaux sont tout aussi importants, à savoir tester, diagnostiquer, isoler, traiter rapidement et respecter les mesures barrières.
« La succession des vagues et des variants impose de changer de paradigme. On ne va pas rester enfermés indéfiniment, ce n’est pas logique. Les mesures prises aujourd’hui sont circonstancielles et temporaires. Ce qu’il faut c’est respecter les mesures barrières, tester, isoler, traiter et se faire vacciner, car le vaccin ne va pas faire disparaître dans l’immédiat ce virus, il faut qu’on apprenne à vivre avec », a conclu Pr Saïd Moutawakil, notant que plusieurs personnes vaccinées ou déjà infectées par le Delta ont été atteintes par le nouveau variant Omicron.
Mohamed Sellam
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