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Aujourd'hui Le Maroc | Maroc | 02/12/2021
Le Maroc a célébré, hier mardi 1er décembre, la Journée mondiale de lutte contre le sida sous le slogan « Mettre fin aux inégalités. Mettre fin au sida. Mettre fin aux pandémies ». A cette occasion, le ministère de la santé et de la protection sociale a lancé une campagne nationale de sensibilisation et de dépistage des infections sexuellement transmissibles-sida en milieu universitaire. Cette campagne qui s’étale jusqu’au 3 décembre vise à sensibiliser les étudiants et les impliquer dans la promotion de la santé sexuelle et reproductive, et dans la prévention des infections sexuellement transmissibles et du sida. Selon les dernières statistiques du ministère de la santé, le nombre cumulé des cas notifiées s’élève à 18.670 à fin juin 2021, dont 64% au stade asymptomatique VIH. Notons que 64% des cas ont été notifiés dans trois régions, à savoir Souss-Massa, Casablanca-Settat et Marrakech-Safi.
Le ministère signale que 22.000 personnes (adultes et enfants) vivent avec le VIH à fin 2020. Les nouvelles infections se chiffrent à 730 et les décès à 420 au cours de l’année 2020. Le ministère fait remarquer qu’en deux décennies, des progrès remarquables dans la lutte contre le VIH ont été réalisés. Les décès imputables au sida ont diminué de 46% en 20 ans. En l’absence de prévention et d’antirétroviraux, les décès liés au Sida au Maroc auraient augmenté de 473% en 20 ans. Selon les données du ministère de la santé, 27.743 décès ont ainsi été évités.
La valeur monétaire gagnée grâce à ces décès évités en tenant compte du PIB par habitant, l’espérance de vie à la naissance et des bénéfices accumulés actualisés, est de presque 1,8 milliard de dollars. Il faut également relever que 52.000 nouvelles infections liées aux VIH ont été évitées. Là aussi, sans traitement et prévention, les infections au VIH auraient enregistré une hausse de 340% en deux décennies. La valeur monétaire gagnée grâce à la baisse de ces nouvelles infections est de plus 93 millions de dollars. L’investissement de 321 millions US $ dans les programmes de lutte contre le VIH/sida effectuée par le ministère de la santé et ses partenaires au cours de la période de 2002 à 2020 a permis d’économiser plus d’1,8 milliard US $.
Les données du ministère révèlent une faible prévalence du VIH qui se situe autour de 0,08%. Elle reste plus élevée chez les populations les plus exposées aux risques d’infection, à savoir les professionnelles du sexe (1,7%), les homosexuels (4,1%) et les personnes qui s’injectent des drogues (7,1%). 67% des nouvelles infections se produisent parmi les populations clés les plus exposées aux risques d’infection et leurs partenaires. La tutelle fait remarquer que la proportion des personnes qui connaissent leur statut sérologique a augmenté en passant de 22% en 2010 à 81% en 2020. Par ailleurs, il est important de relever que près de 114.310 personnes parmi les populations clés et vulnérables sont couvertes par les programmes de prévention combinée en 2020. Au total, 2.098 usagers de drogues, dont 434 injecteurs, ont été sous traitement de substitution à la méthadone.
L’offre de dépistage a été élargie dans plus de 1.600 structures de santé, 59 centres fixes et mobiles d’ONG et 70 établissements. Le nombre annuel des tests VIH réalisés a augmenté de 45.700 en 2010 à plus de 300.000 tests en 2020. Le ministère fait aussi savoir que le nombre de femmes enceintes testées pour le VIH en consultation prénatale a augmenté de 3.000 en 2010 à presque 140.000 en 2020. La couverture des femmes enceintes vivant avec le VIH par la prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant (pTME) a progressé de 24% en 2011 à 54% en 2020. S’agissant du diagnostic et de la prise en charge, le nombre des personnes vivant avec le VIH (PVVIH) ayant reçu un traitement antirétroviral a été multiplié par plus de 5, en passant de 3.205 à 16.527 entre 2011 et 2020, soit une augmentation de la couverture de 24 à 75% en 2020. Il est à noter que le nombre des PVVIH sous ARV a atteint 17.456 en septembre 2021
Le plan stratégique national de lutte contre le sida 2020-2030 est destiné à accélérer la riposte nationale au sida pour atteindre 0 nouvelle infection et 0 décès lié au sida. En 2023, l’objectif est de réduire les nouvelles infections par le VIH de 50% et de réduire également de 50% la mortalité liée au VIH. Le budget total pour la mise en œuvre du plan est estimé à 511 millions DH pour la période 2020-2023. La prévention de proximité représente 28%, le dépistage et la prise en charge représentent 54%, la lutte contre la discrimination et le respect du genre représentent 3%, la gouvernance de la riposte nationale représente 15%.
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