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Hespress | Maroc | 23/11/2021
Le cancer a été au centre du débat et du partage, lors du 1er congrès national de l’Association marocaine d’Oncologie médicale du Secteur Libéral (OMM), cette fin de semaine à Marrakech.
Sous le thème de « L’optimisation de la 1re ligne métastatique », le 1er congrès de l’OMM a été l’occasion de débattre sur de nombreuses questions liées au cancer (traitement, dépistage, prise en charge, hausse des cas ….), en présence de nombreux(e) experts(e) nationaux et internationaux.
Hespress Fr a pu s’entretenir justement avec Pr. Marc Spielmann, cancérologue à l’Institut Français du sein de Paris, sur les raisons de la flambée des cas de cancer, en particulier auprès des femmes âgées de moins de 40 ans ou encore sur l’importance du dépistage précoce.
« Si on regarde la réalité, on a une augmentation du nombre du cancer du sein dans toutes les tranches d’âge, pas uniquement les femmes âgées de moins de 40 ans. Si on prend les tranches d’âges entre 50, 60 et 70 ans, on observe cette augmentation très significative chez toutes les tranches d’âge » , nous explique l’expert. Après, la question qui se pose aujourd’hui, selon lui, c’est de connaître les raisons derrière cette augmentation du cancer du sein chez toutes les femmes.
On a toujours avancé que l’environnement joue un rôle important dans le développement d’un cancer. D’après Pr. Spielmann, « la discussion sur l’environnement peut se faire. Mais on n’a pas une certitude absolue. Mais c’est possible » . Il estime pourtant » qu’il y a une augmentation du temps de vie des femmes qui pourrait expliquer que les plus âgées aient plus de cancer aussi. Mais on n’a toujours pas une idée précise » , dit-il.
« Aujourd’hui, le temps de vie pendant lequel on est fertile et ont produit des œstrogènes n’a pas augmenté dans les pays développés ou en cours de développement. Les règles vont entre 11-12 ans jusqu’à 52 ans. Je ne pense pas que cette histoire d’oestrogènes ait un effet très important aujourd’hui. Mais bon, les discussions sur tout ce qui est environnement restent des discussions dont on n’a pas de preuves » , soutient le cancérologue.
Aujourd’hui, les campagnes de sensibilisation sur le dépistage précoce du cancer du sein ne manquent pas. Que ce soit au Maroc ou au niveau international, autorités compétentes et associations sensibilisent en masse sur la question afin de permettre aux patientes atteintes d’être prise en charge rapidement et très tôt.
Selon Pr. Marc Spielmann, cancérologue à l’Institut Français du sein de Paris, « le dépistage doit commencer à partir de l’âge de 50 ans, si on prend la population générale », et en partant du principe que « le nombre de cancers avant 50 ans et avant la ménopause est de l’ordre de 20 à 25%, explique-t-il. Cependant, « si on est d’une famille où il y a eu un cancer du sein ou de l’ovaire, c’est bien de commencer le dépistage à 40 ans », recommande l’expert.
Après, Pr Spielmann imagine un autre scénario, cette fois-ci, d’une femme qui a un cancer du sein en plus d’une mutation, « là c’est différent », alerte-t-il.
« Dans ce cas de figure, il faudra rechercher chez les filles en particulier, âgée de moins de 5 ans avant la découverte du cancer chez cette femme qui a une mutation. Après, on peut aussi noter que si la maman a une mutation, aujourd’hui on fait systématiquement, à partir de l’âge de 18 ans une recherche de mutation chez les filles qui ne sont pas malades », détaille le cancérologue.
Interrogé sur le taux de mortalité auprès des patientes atteintes du cancer du sein, Pr. Spielmann avance que le cancer du sein aujourd’hui peut-être traité, comme le démontre le taux de guérison qui a augmenté, notamment au Maroc.
« Est-ce qu’on a augmenté les taux de guérisons. Ça, on peut l’affirmer de façon certaine. Aujourd’hui, si vous prenez l’ensemble des cancers du sein en Europe de l’ouest, je pense que chez vous au Maroc, les progrès ont été très importants. Si vous n’êtes pas au même taux que l’Europe de l’Ouest, vous n’êtes certainement pas loin. Et on peut estimer qu’on peut guérir aux environs de 85% du cancer du sein au moment du diagnostic » , a conclu l’expert.
Khadija KHETTOU
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