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Hespress | Maroc | 24/11/2021
Le Maroc va lancer dans les prochaines semaines une campagne nationale de vaccination contre le papillomavirus humain (HPV) chez les jeunes filles. Le virus en question est responsable de la formation du cancer du col de l’utérus et le Maroc a le taux de prévalence le plus haut de ce type de cancer dans la région d’Afrique du Nord.
Le ministère de la Santé, se prépare à finaliser les derniers détails concernant une campagne jamais lancée auparavant au Maroc, a affirmé un responsable du programme national de vaccination lors d’un webinaire organisé par le Global Institute for Disease Elimination (GLIDE) et Global Health Strategies (GHS). Il s’agit de la vaccination contre le HPV, un virus considéré comme une IST, en d’autres termes, une infection sexuellement transmissible.
S’il est connu pour être responsable à 100% du cancer du col de l’utérus et des verrues génitales (qui se transforment en cancer), le HPV peut former d’autres cancers. Il est responsable à près de 40% du cancer de la vulve et entre 60 et 90% du cancer du vagin.
La date de lancement de cette campagne n’est pas connue avec exactitude, mais selon Dr. Mohamed Benazzouz, responsable du programme national de vaccination au ministère de la Santé et de la Protection sociale, elle devrait être lancée dans les prochaines semaines, probablement début 2022, et devrait concerner 60% des jeunes filles de 11 ans scolarisées ou non scolarisées pour cette première année.
Cette campagne a été préparée depuis longtemps, a-t-il affirmé et devait être lancée en 2020 sauf qu’avec l’apparition de la pandémie du coronavirus, elle a été retardée à cause de la priorité donnée à la vaccination contre la covid-19.
Alors que chez les hommes, ce virus disparait presque entièrement après une douche, chez les femmes, il se montre résistant et peut se transformer en cancer du col de l’utérus. Il n’empêche, le HPV peut être responsable de cancers chez les hommes aussi, notamment le cancer du pénis à 45% notamment pour les hommes non circoncis.
Il peut être responsable, autant chez les hommes que les femmes du cancer ORL dont il est responsable entre 12 et 70% et le cancer anal à plus de 80%.
Au Maroc, le cancer du col de l’utérus est la deuxième forme la plus prévalente après le cancer du sein chez les femmes, notamment à cause du manque d’information et de la méconnaissance de ce virus.
Selon une étude menée par le ministère de la Santé seuls 1% des interrogés ont cité le HPV comme étant responsable du cancer du col de l’utérus. Et bien que 37% ont fait le lien entre relations sexuelles et ce type de cancer, ils étaient néanmoins 26% à penser qu’il était déclenché par un manque d’hygiène, 12% pensaient qu’il s’agissait d’une maladie héréditaire, 10% le reliant à une mauvaise alimentaire et 10% le liaient au stress.Cette infection au HPV et le stade du cancer et la mort peuvent être évités, et cela grâce à la vaccination des filles dès leur plus jeune âge, et cette vaccination se fait obligatoirement avant qu’elles n’aient de relations sexuelles.
Selon l’enquête du ministère de la Santé sur l’acceptabilité de la vaccination contre le HPV, seuls 54% de la population interrogée l’envisagerait (34% l’envisagent sûrement, 20% l’envisagent probablement) malgré que le nombre de nouveaux cas porteurs déclarés, c’est à dire ayant fait le diagnostic, est estimé à 2165 nouveaux cas par an en 2020 au Maroc, soit une incidence de plus de 14 cas pour 100.000 femmes.
Pourtant, « si rien n’est fait » en termes de prévention contre cette IST, d’ici 2030, le pays connaitra une augmentation de 30% en termes de nombres de cancers du col de l’utérus, et augmentera de 60% en 2040, selon Dr. Youssef Chami Khazraji, Coordinateur de projets à la Fondation Lalla Salma.
A contrario, si le Maroc adopte un plan national de prévention en trois étapes, à savoir en vaccinant les jeunes filles, en faisant un suivi continu des femmes non vaccinées (qui doivent effectuer un frottis tous les 3 ans chez leur gynécologue, ndlr) et le traitement des femmes touchées par le virus ainsi que les cas de cancers du col de l’utérus, le Royaume pourra éliminer de façon complète et permanente ce cancer d’ici 2085 grâce à son plan national de prévention et de contrôle de la maladie.
« L’avantage c’est qu’il s’agit d’une maladie qu’on peut éviter », a déclaré Dr. Youssef Chami qui a indiqué par ailleurs que le Maroc, qui a adhéré au programme de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour l’élimination du cancer du col de l’utérus, va passer à un nouveau stade dans le dépistage de la maladie en passant de l’analyse cytologique vers le test ADN, plus performant pour déterminer la présence du virus.
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