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Revue de presse

Les maladies graves, victimes de la focalisation sur la Covid : Ce qu'en pensent les experts

Le matin | Maroc | 09/11/2021

Avec la pandémie liée à la Covid-19, la gestion de l'urgence et des risques, la demande accrue en infrastructures sanitaires associée à la pénurie du personnel soignant ont retardé la prise en charge de certaines maladies graves. Cette concentration sur le coronavirus a non seulement concerné la prise en charge mais aussi la R&D. Selon les spécialistes contactés par « Le Matin », il est temps de rectifier le tir pour vaincre les maladies non transmissibles et autres infectieuses.

C'est un fait. La Covid-19 et l'obligation de limiter sa transmission ont mis à rude épreuve les systèmes de santé publique de par le monde et le Maroc n'échappe pas à la tendance. En effet, la gestion de l'urgence et des risques, la demande accrue en infrastructures sanitaires associée à la pénurie du personnel soignant ont retardé la prise en charge de certaines maladies graves. Jaafar Heikel, épidémiologiste et spécialiste des maladies infectieuses, rappelle en effet cette concentration, depuis le déclenchement de la pandémie, sur la lutte contre la Covid-19. « Depuis 20 mois exactement, le monde s’est focalisé sur la Covid aussi bien en matière de surveillance épidémiologique, de dépistage, de diagnostic que de traitement et de recherche scientifique », note-t-il. Et de préciser que c’est une réaction tout à fait normale en raison d'un événement imprévu et soudain qui a perturbé les écosystèmes politique, sanitaire et socio-économique. Toutefois, rappelle-t-il, les maladies non transmissibles (MNT), à savoir le diabète, l'hypertension artérielle (HTA), les cancers, l’insuffisance rénale chronique, les maladies neurodégénératives et autres sont responsables de près de 80% des décès à l’échelle mondiale.

« Au Maroc, 78% des décès sont dus à ces pathologies. Malheureusement, nous n’avons pas pu nous en occuper autant qu'on le voudrait », regrette Pr Heikel. Évidemment, ajoute le spécialiste en santé publique, les patients n’ont pas été abandonnés, ni laissés pour compte, mais l’accumulation des retards liés au diagnostic et à la réalisation des interventions chirurgicales, l’occupation des lits de soins par des patients atteints de la Covid-19, la pénurie des personnels soignants hospitaliers ont rendu leur prise en charge difficile. «L’accès aux services de santé a été pratiquement réduit puisque la majorité des centres de soins de base a été orientée vers la prise en charge de la Covid-19», explique-t-il avant de plaider pour une mise à jour, et en urgence, de la prise en charge, de la surveillance, du dépistage, du diagnostic et de la vaccination en faveur des autres maladies infectieuses et même non infectieuses qui demeurent une problématique majeure de santé publique, à travers le monde y compris dans le contexte marocain.

Même son de cloche auprès de Saïd Moutawakil, professeur en réanimation et membre du Comité scientifique et technique contre la Covid-19, qui confirme que « tous les services sanitaires ont été submergés par les malades Covid. Ils ont été réservés pour la prise en charge des patients. Comme corollaire, tous les autres patients ont eu leur prise en charge différée sur de grandes périodes avec un gros risque de leur aggravation et ceci pendant une longue période ». Pr Moutawakil assure toutefois que la tension sur le système de santé a beaucoup baissé actuellement, notamment au niveau des services de réanimation et de soins intensifs en raison de la fin de la dernière vague : « le taux de remplissage des services de réanimation tombe à 3% alors qu'il était de 60% en plein vague, voire à 100% dans les grandes villes. Cependant, la mobilisation reste de mise avec la menace de nouvelles vagues ». Et d’ajouter que ce répit laisse le temps de prendre en charge les autres malades qui sont restés dans l'expectative.

Faire avancer la recherche sur l'ensemble des maladies

Il ne faut pas nier, ni remettre en cause tout le travail effectué à grande échelle pour accentuer les recherches et produire des vaccins anti-Covid. Toutefois, il est important de souligner les risques liés à la concentration des efforts sur une seule problématique et négliger d’autres dont l'importance n'est pas moindre. « C’est extraordinaire et sans précédent le fait de développer des vaccins anti-Covid en un temps record », se réjouit Pr Heikel. Des vaccins, rappelle-t-il, qui ont permis de changer la donne, de sauver des vies, de réduire la transmission du virus et de reprendre une vie quasiment normale pour beaucoup de pays. Mais ce succès n’empêche pas de relever certaines réalités inquiétantes, à savoir le retard observé dans la mise en place de solutions pour vaincre d’autres maladies graves. « Malheureusement, nous n’avons pas pu concentrer plus d’efforts et plus de moyens financiers pour développer d’autres vaccins pour lutter contre d’autres maladies comme le VIH, le paludisme et le streptocoque du groupe B (SGB) ».

Le SGB, une infection qui inquiète

Il s’agit d’un type de bactérie pouvant provoquer une maladie grave chez les femmes enceintes. S’il est vrai que de grands laboratoires priorisent depuis à peu près deux ans la recherche et développement en lien avec la Covid-19, il ne faut pas pour autant délaisser les autres projets de recherche touchant ce type de pathologies graves. À titre d’information, un nouveau rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et de la London School of Hygiene & Tropical Medicine (LSHTM) révèle l’impact mondial alarmant du streptocoque du groupe B (SGB) entraînant environ 150.000 décès de nourrissons chaque année, plus d’un demi-million de naissances prématurées ainsi que des handicaps importants et de longue durée. Dans le rapport, un appel urgent est lancé pour la mise au point de vaccins maternels contre les SGB afin de réduire ces taux. Pour rappel, plusieurs vaccins candidats contre les SGB sont en cours de développement depuis plusieurs décennies, mais aucun n’est encore disponible. Pour Tayeb Hamdi, médecin et chercheur en politiques et systèmes de santé, le dépistage de la maladie à streptocoques du groupe B et son traitement par des antibiotiques, le cas échéant, restent des moyens possibles pour lutter contre cette pathologie en attendant le développement d’un vaccin. « Avant l’accouchement, il faut procéder au dépistage du streptocoque du groupe B chez les femmes enceintes avant l’accouchement. Si le test est positif, il faut prescrire à la personne malade un traitement par antibiotique administré par voie veineuse capable de réduire l’infection de 80% », recommande l’expert qui rappelle que le vaccin reste le seul moyen d'atteindre une protection suffisante et maîtriser efficacement cette infection.

Najat Mouhssine

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