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H24 info | Maroc | 08/11/2021
Le ministre de la Santé, Khalid Ait Taleb, affirme dans la presse qu’il n’y aura pas de quatrième dose de vaccin anticovid. Mais selon les experts, elle n’est pas non plus exclue, et il y aura sans doute des rappels saisonniers.
Les Marocains s’interrogent sur le nombre de doses vaccinales qu’ils devront s’injecter pour bénéficier, une bonne fois pour toutes, du pass vaccinal, dont l’obtention est actuellement conditionnée à une troisième dose administrée dans les six mois suivants la deuxième.
Dans la livraison ce jour du quotidien Assabah, Khalid Aït Taleb a déclaré qu’« il n’y aura pas de quatrième dose » et a souligné que « la situation est rassurante ». « Il faut veiller à maintenir ce niveau par une prise de conscience de l’importance de respecter les mesures de précaution et de prévention pour faire face au covid-19 », recommande-t-il.
Il a expliqué au quotidien arabophone que la vague de froid à venir nécessite de prendre des précautions accrues, en particulier pour les porteurs de maladies chroniques, de maladies cardiaques et pulmonaires, c’est-à-dire pour les différents groupes de population vulnérable. Il invite ainsi ces personnes à prendre la troisième dose de vaccin anticovid six mois après la deuxième pour éviter les complications que pourrait leur causer l’infection du virus.
Peut-on se baser sur cette déclaration, alors même que le port du masque, la vaccination des enfants, l’instauration du pass, et même l’entrée du covid au Maroc avaient été mis en doute dans un premier temps par le gouvernement ?
Dr. Saïd Afif, membre du comité scientifique de vaccination, nous répond que « ce virus nous a appris la modestie scientifique ». Ce virus va-t-il être saisonnier ? C’est la question qui se pose aujourd’hui pour le pédiatre. Si oui, « il faudra faire un vaccin tous les ans », explique-t-il.
« Nous sommes en présence du sous-variant Delta qui est 10% plus contagieux mais on ne sait pas encore l’efficacité du vaccin par rapport à ce sous-variant ; les études n’ont pas encore été faites », abonde-t-il, précisant qu’à l’heure actuelle, « le comité n’a préconisé ni de quatrième, ni de cinquième dose, ni la vaccination des enfants de cinq ans et plus ».
Aujourd’hui, de nombreux Marocains doublement vaccinés expriment leur réticence quant à l’injection d’une troisième dose dans un laps de temps si court. « C’est une dose de rappel, comme pour l’hépatite B par exemple dont le schéma vaccinal comporte trois doses », poursuit le médecin qui souligne que « le problème avec le covid-19, c’est qu’il n’y a pas d’immunité naturelle de longue durée, donc la vaccination est beaucoup plus immunogène que la maladie naturelle ».
Il note également que des personnes vulnérables, âgées ou présentant des maladies chroniques, bien que doublement vaccinées, sont tombées malades du covid-19 jusqu’à intégrer les services de réanimation. « Donc c’est pour les protéger », conclut-il.
D’ailleurs, si le ministre de la Santé a instauré la troisième dose sans différencier les populations, le comité a préconisé quant à lui, à ce jour, l’injection d’une troisième dose ciblée aux personnes âgées, présentant des maladies chroniques, des comorbidités et celles en premières lignes des populations comme le personnel de santé.
« Pour la troisième dose, nous avons travaillé pendant trois réunions (…), nous avons limité ça d’abord à un âge, 65 ans et plus, aux gens avec comorbidités quel que soit leur âge, et les personnels de santé, de l’Intérieur, etc. qui sont en contact direct avec les populations, qu’on appelle les frontliners« , a indiqué Moulay Taher Alaoui, président du comité scientifique de vaccination, dans un webinaire organisé par la Société marocaine des maladies respiratoires il y a une semaine. « Nous ne savons pas quelle est la durée de protection de la troisième dose », précise l’expert.
« Cette troisième dose est arrivée à un moment où on s’est rendu compte qu’il en fallait une au niveau international », a dit Pr. Marhoum, chef du service des maladies infectieuses au CHU de Casablanca.
« Jusqu’à présent la quatrième dose n’est pas mentionnée par le comité. Elle n’est pas exclue vue l’évolution internationale et mondiale », a dit de son côté Dr. Abdelhakim Yahiane, directeur de la Direction de la population du ministère de la Santé.
Le comité scientifique de vaccination attend les résultats des différentes études en cours dans ce sens au niveau international.
Aux Etats-Unis, une quatrième dose est recommandée six mois plus tard par le service de santé CDC dans ses directives et pour les personnes dont le système immunitaire est affaibli. Israël a également annoncé à sa population en septembre dernier de se préparer à une quatrième dose de vaccin anticovid. En France aussi, le ministère de la Santé indique qu’une quatrième dose peut être administrée aux « personnes sévèrement immunodéprimées ayant déjà reçu trois doses sur avis médical au cours de leur schéma vaccinal initial ».
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