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Le matin | Maroc | 27/10/2021
"Nous disposons aujourd’hui de plusieurs preuves et arguments scientifiques qui prouvent que le mixage des vaccins est possible, qu’il n’aggrave pas les effets secondaires chez les individus et surtout qu’il n’affaiblit pas l’efficacité vaccinale". Cette confirmation de Dr Tayeb Hamdi, médecin et chercheur en politiques et systèmes de santé, est la réponse scientifique aux rumeurs qui ont repris sur le mélange des vaccins anti-covid et notamment par rapport à l'administration de la troisième dose du vaccin Pfizer pour les personnes vaccinées avec d'autres produits.
La stratégie de la vaccination anti Covid-19 au Maroc continue à être l’objet de rumeurs qui circulent sur les réseaux sociaux. Cette fois-ci, c’est le mélange des vaccins qui fait réagir la toile remettant en question son efficacité et son lien avec les effets secondaires constatés chez certaines personnes. Des effets qui ont d’ailleurs poussé « le Maroc à suspendre l’utilisation du vaccin Pfizer en première et deuxième doses », comme l’indique clairement le ministre de la Santé et de la protection sociale, Khalid Aït Taleb, dans un entretien accordé au quotidien Assabah.
Interpellé sur ce sujet, Dr Tayeb Hamdi, médecin et chercheur en politiques et systèmes de santé précise que le mélange des vaccins est une stratégie adoptée par différents pays, notamment le Maroc où certaines personnes se sont vues administrer différents types de vaccins, entre la première, la deuxième et la troisième dose. « Nous disposons aujourd’hui de plusieurs preuves et arguments scientifiques qui prouvent que le mixage des vaccins est possible, qu’il n’aggrave pas les effets secondaires chez les individus et surtout qu’il n’affaiblit pas l’efficacité vaccinale », explique-t-il. Mieux encore, l’expert tient à souligner que les expériences menées jusqu’à date d’aujourd’hui ont montré que le mélange des vaccins renforce l’efficacité vaccinale, et par conséquent, l’immunité contre la maladie, ce qui est important dans la lutte contre la pandémie. Cela dit, estime l’expert, le recours au mélange des vaccins est recommandé d’autant plus que d’autres vaccins seront développés dans le monde et que peut-être on en aura besoin dans le futur. En tout cas, la pandémie n’est pas encore finie ! Bien qu’il soit rassurant dans sa réponse accordée à « Le Matin », Dr Hamdi ne manque pas de souligner que d’autres études sont en cours de réalisation pour vérifier l’utilité du mixage des vaccins et que les données obtenues jusqu’à date d’aujourd’hui restent valables jusqu’à preuve du contraire.
« Les vaccins sont mis sur le marché ont été développé avec plusieurs technique certes, mais, pour le même but qui est celui de la vaccination contre la Covid-19 », rappelle Dr Hamid. Pour lui, il y a deux grandes raisons qui poussent un pays à opter pour le mélange des vaccins. Tout d’abord, cela peut-être dû à une contrainte ou un problème logistique. « Le mélange permet d’avoir une certaine fluidité dans la campagne de vaccination, surtout qu’il n’y a pas assez de vaccins disponibles dans le monde », explique-t-il. Et d’ajouter que si un pays détient deux types de vaccin et qu’il arrive à une rupture de stock dans un type précis, les gens peuvent continuer leur processus vaccinal en obtenant la deuxième ou la troisième dose avec l’autre type du vaccin qui est encore disponible en stock. Ensuite, « théoriquement et avec l’expérience, on sait qu’en mélangeant les vaccins, on pourrait avoir une efficacité plus élevée, mais cela reste une hypothèse », note Dr Hamdi.
Pour lui, l’expérience du Royaume Uni pourrait-être le bon exemple à citer dans ce sens. « Avec trois types de vaccins, l’AstraZeneca, le Pfizer et le Moderna, le pays était le plus apte à essayer le mixage en faisant des études dans ce sens », note le chercheur en politiques et systèmes de santé. Et d’ajouter qu’en matière d’effets secondaires, il n’y avait pas de différence entre le fait de donner le même vaccin ou de mélanger. Sur le plan efficacité, précise-t-il, on a constaté que celle-ci a été renforcée : « Les personnes qui ont reçu l’AstraZeneca/Pfizer ont produit des anticorps six fois plus que les personnes qui ont reçu les doses du vaccin du même type. », explique-t-il. Cela a donc poussé le pays à recourir au mixage des vaccins.
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