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Revue de presse

Faire face aux inégalités sociales : Mortalité maternelle

Albayane | Maroc | 13/10/2021

Au début des années 80 et 90, les enquêtes sur les décès lors de l’accouchement montraient que le Maroc était parmi les pays où la mortalité maternelle était élevée. Heureusement, la situation a changé depuis. Mais il reste beaucoup à faire car des points noirs persistent.
Quelle est la situation aujourd’hui ? Les accouchements sont-ils plus sûrs ? Quelles sont les causes qui pèsent encore sur l’accouchement ?

Aujourd’hui, l’accouchement représente toujours un risque pour la maman, mais la situation est en nette amélioration passant de 112 décès maternels pour 100.000 naissances vivantes en 2010 à 72,6 décès pour 100.000 naissances vivantes en 2018.
Un chiffre qui n’a pas énormément baissé depuis 2018 à ce jour, ce qui n’enlève en rien aux progrès qui sont réalisés dans la prise en charge des femmes enceintes en prénatal, au moment de l’accouchement et en postnatal, aussi bien en ce qui a trait au volet préventif, que celui relatif à la prise en charge des complications.

Au-delà des chiffres alarmants, la mortalité maternelle revêt un aspect social affectant l’individu, la famille et la communauté entière. En effet, souvent, le décès d’une mère peut entraîner le décès de l’enfant et/ou engendrer un orphelinat qui touche tous les membres de la famille en termes d’affection maternelle et d’organisation.
Notons qu’au-delà des chiffres, la mortalité maternelle revêt un aspect social qui affecte toute la cellule familiale et les petits enfants sont les premiers à pâtir, manque d’affection maternelle, désorganisation

Remédier aux disparités régionales

On ne peut nier tous les efforts qui sont consentis par le département de la santé pour assurer à chaque femme enceinte un bon suivi, et un accouchement sans aucun risque. Les chiffres parlent d’eux-mêmes, mais on ne peut accepter qu’une femme qui accouche puisse mourir.
Il est vrai que notre pays entreprend depuis plusieurs années des actions pour lutter contre la mortalité maternelle, afin de garantir à chaque femme qui accouche, de pouvoir le faire dans d’excellentes conditions de sécurité, d’hygiène et de propreté.
Il est incontestable que d’énormes progrès soient réalisés, ce qui a valu au Maroc d’être cité en exemple par des institutions internationales telles que l’OMS, l’UNICEF, le FNUAP.

En effet, au niveau régional et continental, le Maroc est un modèle en matière de lutte contre la mortalité maternelle. C’est là une réalité qui ne peut souffrir d’aucune équivoque. Mais malgré ces progrès, des obstacles, des écueils entravent la réalisation de certains objectifs.
Il y a malheureusement des iniquités qui persistent dans l’accès aux soins obstétricaux entre milieux urbain et milieu rural, entre régions et entre niveaux socio-économiques. En effet, le ratio de la mortalité maternelle est deux fois et demie plus important en milieu rural (111.1 décès pour 100.000 naissances vivantes) qu’en milieu urbain (44.6 décès pour 100.000 naissances vivantes).

Des inégalités également visibles au niveau de l’accès aux soins obstétricaux d’urgence. Les accouchements assistés par un personnel qualifié concernent surtout le milieu urbain avec 95 % contre seulement 70 % en milieu rural.
Il faut savoir que les premiers à pâtir de toutes les inégalités sont les citoyens démunis, les pauvres, les femmes enceintes qui habitent dans des zones enclavées, difficiles d’accès et où il y a souvent un désert médical, des femmes contraintes d’accoucher seules dans des conditions très difficiles.

Pénurie de sage-femmes

Il ne fait aucun doute que les accouchements sont de plus en plus sûrs en 2021. La preuve en est la mortalité maternelle qui était de 332 décès/100.000 naissances en 1992, alors qu’elle est de 72 décès pour 100.000 naissances vivantes en 2018.
Cette baisse trouve sa raison d’être dans un suivi régulier des grossesses, le dépistage précoce des complications, et une meilleure prise en charge des accouchements en milieu surveillé.

Mais c’est aussi en grande partie grâce aux sage-femmes, à leur implication directe, à leur mobilisation constante, continue aux cotés des femmes au moment de l’accouchement que notre pays a pu relever le défi de réduire la mortalité maternelle réalisant des avancées considérables dans ce domaine.

Mais ce travail remarquable a son revers de la médaille, puisque le nombre des sage-femmes au Maroc est de 4.371 reparties sur l’ensemble des régions. Un chiffre qui reste en deçà des besoins réels et des normes internationales. Actuellement, il y a 4 sage-femmes pour 1000 naissances au Maroc, alors que la norme définie par l’OMS exige 6 sage-femmes pour 1000 naissances.

Cette pénurie de sage-femmes pèse très lourd sur le rendement et la qualité des prestations, représente une surcharge de travail, éreinte les professionnels au niveau des maternités et maisons d’accouchements ou les sage-femmes assurent le service 24 H/24 H.
C’est parfois intenable, c’est pourquoi le ministère de la Santé se doit de remédier à cette anomalie en recrutant plus de sage-femmes.

Les causes de décès maternels

Il est très important de savoir quels sont les risques qui pèsent sur l’accouchement, et ce afin de connaître les causes et de pouvoir prévenir les complications qui sont lourdes de conséquences.

Les femmes décèdent par suite de complications survenues pendant ou après la grossesse ou l’accouchement. La plupart de ces complications apparaissent au cours de la grossesse et pourraient être évitées ou traitées grâce à un suivi de la grossesse. Surtout quand il s’agit de grossesses à risques. D’autres complications qui existaient auparavant, s’aggravent à ce moment-là. Surtout si elles ne sont pas prises en compte dans le cadre des soins. Les principales complications qui représentent 75% de l’ensemble des décès maternels, sont les hémorragies sévères (pour l’essentiel après l’accouchement), les infections (habituellement après l’accouchement), l’hypertension artérielle (HTA) durant la grossesse (pré éclampsie et éclampsie), les complications dues à l’accouchement. La dystocie ou travail prolongé) la tête du fœtus ne peut franchir le bassin de la mère ou par une présentation anormale (nécessité de pratiquer une césarienne).
D’autres causes sont à prendre en considération car elles sont fortement encrées dans notre société. C’est notamment le cas de l’ignorance, l’analphabétisme, la pauvreté, le statut faible des femmes, l’automédication et le traitement traditionnel, les avortements clandestins, les croyances et les tabous, les travaux pénibles que font les femmes au niveau des champs, les accouchements à domicile sans hygiène ni asepsie, forte fécondité…).

Une insuffisance d’Informations, Education et Communication (IEC).

La mortalité maternelle dépend donc d’une multitude de facteurs aussi bien économiques, politiques et sanitaires que sociaux, culturels.
De ce fait, notre pays doit s’inscrire dans un cadre plus global de politique multisectoriel et multidimensionnel intégrant tous les acteurs de la société sans discrimination, si nous voulons réduire davantage la mortalité maternelle et atteindre l’objectif ciblé (50 pour 100 000) et même et pourquoi pas 20 décès/100.000 NV, un défi qui est à notre portée, mais le Maroc doit encore faire des efforts.
Le Maroc est sur la bonne voie en ce qui concerne la lutte contre la mortalité maternelle. Il s’agit de continuer, de persévérer, d’exceller encore plus dans ce domaine et surtout de ne pas chambouler tout le travail réalisé dans ce domaine très sensible.

Ouardirhi Abdelaziz

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