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Revue de presse

Alimentation infantile : Les carences en micronutriments constituent toujours un problème de santé publique au Maroc

Le matin | Maroc | 24/09/2021

Un récent rapport de l’Unicef montre que des millions d’enfants en bas âge dans le monde ne bénéficient pas d’une alimentation appropriée. Au Maroc, les carences en micronutriments (fer, vitamine D, iode…) constituent un problème de santé publique malgré l’amélioration enregistrée ces dernières décennies.

Pendant les premières années de sa vie, l’enfant a besoin, pour un développement cérébral sain, d’une nutrition adaptée et équilibrée. En effet, les carences nutritionnelles survenant pendant la petite enfance peuvent entraîner d’importants retards de croissance. Pourtant, de nombreux enfants dans le monde souffrent toujours de malnutrition. D’après un récent rapport de l’Unicef, les enfants de moins de 2 ans ne reçoivent pas les aliments ou les nutriments essentiels à leur épanouissement et à leur croissance, ce qui risque de nuire de manière irréversible à leur développement.

Intitulé « L’échec dans l’assiette ? La crise de l’alimentation dans la petite enfance», ce rapport, rendu public à l’occasion de la tenue du Sommet des Nations unies sur les systèmes alimentaires (23 septembre), montre que la hausse de la pauvreté, les inégalités, les conflits, les catastrophes climatiques et les urgences sanitaires telles que la pandémie de la Covid-19 entretiennent une véritable crise de la nutrition chez les plus jeunes, crise qui n’a connu que peu d’amélioration au cours de la dernière décennie.

« Les conclusions du rapport sont sans appel : alors même qu’ils se trouvent à un stade crucial de leur développement, des millions d’enfants en bas âge ne bénéficient pas d’une alimentation appropriée», a déclaré Henrietta Fore, directrice exécutive de l’Unicef.

« Un apport nutritionnel insuffisant au cours des deux premières années de leur vie peut nuire de façon irréversible au développement de leur corps et de leur cerveau, alors en pleine croissance, et donc à leur éducation, à leurs perspectives d’emploi et à leur avenir. Ce constat est connu depuis des années, et pourtant, peu de progrès ont été réalisés pour que les jeunes enfants consomment des aliments adaptés à leur âge, nutritifs et sûrs. Une situation que la crise persistante de la Covid-19 risque de surcroît d’aggraver », a-t-elle ajouté.

À l’échelle nationale, en dépit de la régression de certaines manifestations de malnutrition comme le rachitisme et le kwashiorkor, il y a la persistance du retard de la croissance chez l’enfant et l’émergence du surpoids et de l’obésité qui constituent toujours des problèmes de santé publique dans notre pays touchant les enfants et les adultes à la fois. « L’allaitement maternel exclusif est un pilier pour assurer un bon développement et une meilleure santé aux enfants. Bien que la majorité des mères a tendance à allaiter naturellement, ces indicateurs de qualité sont encore inférieurs aux objectifs souhaitables, car l’allaitement exclusif n’est que de 35% et l’allaitement précoce est autour de 42,6% et les carences en micronutriments (fer, vitamine D, iode, etc.) restent un problème de santé publique malgré l’amélioration enregistrée ces dernières décennies», indique le ministère de la Santé.

En effet, selon les derniers chiffres officiels de l’Enquête sur la carence en micronutriments au titre de l’année 2019, un enfant sur quatre âgé de 6 mois à 12 ans présente au Maroc une carence en fer et souffre d’anémie et un enfant sur trois souffre d’une carence en vitamine D.

Afin de promouvoir les actions essentielles en nutrition tels que l’alimentation saine et équilibrée pendant la grossesse, l’allaitement maternel exclusif pendant les six premiers mois de l’enfant, la diversification de l’alimentation de l’enfant à partir du sixième mois ainsi que la continuité de l’allaitement au sein jusqu’à l’âge de deux ans, le ministère de la Santé a organisé, en juillet dernier, une campagne de sensibilisation intitulée «Les 1.000 premiers jours… La base d’un avenir meilleur !» Cette campagne, qui s’inscrit dans le cadre du Programme national de nutrition a été mise en place en partenariat avec l’Initiative nationale pour le développement humain (INDH) et l’Unicef. Elle sera déployée chaque année et permettra de renforcer les connaissances des femmes enceintes ou allaitantes, de leurs familles et des communautés sur les avantages de l’adoption de ces pratiques favorables à la bonne santé et nutrition de la mère et de l’enfant.
En outre, le ministère a préparé, en collaboration avec ses partenaires, un pack de supports audiovisuels et imprimés et des articles relatifs au thème qui sont mis à disposition du public et des acteurs sur le portail www.sehati.gov.ma.

Unicef : Le nombre d’enfants souffrant de malnutrition dans le monde continue d’augmenter

D’après une étude portant sur 91 pays, il apparaît que seule la moitié des enfants âgés de 6 à 23 mois bénéficient du nombre minimum de repas recommandé par jour, et à peine un tiers d’entre eux consomment le nombre minimum de groupes d’aliments nécessaires à leur développement. Une analyse plus poussée menée sur 50 pays à partir des statistiques disponibles montre que ces schémas d’alimentation défaillants ont perduré ces dix dernières années.
Dans un contexte où la Covid-19 continue de perturber les services essentiels et génère davantage de pauvreté, le rapport montre que la pandémie a une incidence sur la manière dont les familles nourrissent leurs enfants. Par exemple, d’après les résultats d’une enquête menée dans des ménages urbains à Jakarta, en Indonésie, la moitié des familles ont dû réduire leurs achats d’aliments nutritifs.
Par conséquent, la proportion d’enfants consommant le nombre minimum recommandé de groupes d’aliments a chuté d’un tiers entre 2018 et 2020.

Parmi les mesures clés proposées par l’Unicef pour que tous les enfants bénéficient d’une alimentation nutritive, sûre et abordable figurent le renforcement de la disponibilité et l’accessibilité financière des aliments nutritifs, la mise en place des normes et une législation à l’échelle nationale afin de protéger les jeunes enfants contre les aliments et les boissons transformés et ultra-transformés néfastes pour la santé, et l’augmentation de l’attractivité des aliments nutritifs et sûrs via l’utilisation de plusieurs canaux de communication.

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