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Le matin | Maroc | 21/09/2021
Avec plus de 55 millions de personnes touchées au niveau international, dont plus de 200.000 au Maroc, la maladie d’Alzheimer est la forme de démence la plus répandue dans le monde. Le diagnostic précoce permet au patient d’anticiper sur l’évolution de la maladie avec son entourage.
Le monde entier a célébré hier mardi 21 septembre la Journée mondiale de la maladie d’Alzheimer. Il s’agit d’une occasion de sensibiliser le public à cette forme de démence, et à l’importance du diagnostic précoce, de l’accompagnement thérapeutique ainsi que le soutien du malade et les personnes qui l’accompagnent.
Il est donc important de bien connaître les symptômes de cette pathologie neurodégénérative pour pouvoir assurer une prise en charge rapide. Il faut savoir que la maladie d’Alzheimer évolue en plusieurs stades qui peuvent s’étaler sur 10 ou 15 ans, à savoir le stade prédémentiel ou prodromal, le stade 1 : démence légère, le stade 2 : démence modérée et le stade 3 : démence sévère. « Lors du stade prodromal, le malade ne présente que des troubles de la mémoire avec des oublis des faits récents, mais il reste autonome pour les activités de la vie quotidienne. C’est à ce stade que le diagnostic doit être fait pour pouvoir ralentir l’évolution de la maladie.
Au stade 1, celui de la démence légère, nous sommes face à des troubles cognitifs constitués de troubles de la mémoire, mais aussi de troubles du langage, des difficultés à trouver les mots, ainsi que des troubles du raisonnement, du jugement et de l’orientation temporelle. On trouve aussi de l’indifférence, de la dépression et de l’apathie », explique Mustapha El Alaoui Faris, professeur en neurologie et neuropsychologie et président de l’Association Maroc Alzheimer dans un entretien accordé à la MAP. Et de poursuivre : « Au stade 2, les troubles de la mémoire vont intéresser en plus des faits récents la mémoire ancienne et celle des connaissances générales. Le langage devient très réduit et la communication et la compréhension sont altérées. L’autonomie est perdue et le malade a besoin de quelqu’un pour s’habiller ou pour aller aux toilettes. Et au stade 3, la détérioration intellectuelle est profonde, la communication avec le malade devient impossible. Il n’arrive plus à marcher et il est grabataire et incontinent ».
D’après l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la maladie d’Alzheimer touche plus de 55 millions de personnes dans le monde. Ce nombre devrait presque doubler tous les 20 ans, pour atteindre les 78 millions en 2030 et 139 millions en 2050, d’après les calculs de l’OMS.
Au Maroc, le nombre des personnes atteintes de cette pathologie neurodégénérative est estimé à 200.000 cas. De même, les projections épidémiologiques nationales donnent 280.000 cas en 2030 et 400.000 cas en 2050. « Les démences sont la septième cause de décès parmi toutes les maladies et l’une des principales causes d’invalidité et de dépendance chez les personnes âgées dans le monde. D’ailleurs, 80% patients sont âgés de plus de 75 ans. Cela dit, cette maladie peut atteindre des personnes âgées de moins de 65 ans, mais avec un faible pourcentage dans 5% des cas », souligne le président de l’Association Maroc Alzheimer. « Au niveau mondial, les démences ont un impact disproportionné sur les femmes qui constituent 65% du total des décès dus à la maladie d’Alzheimer. Elles sont plus atteintes de cette pathologie, étant donné qu’elles vivent plus longtemps que les hommes et en raison de prédispositions biologiques hormonales », a-t-il ajouté.
D’après l’OMS, en 2019, le coût économique mondial total estimé des démences s’élevait à 1,300 milliards de dollars américains, et ces coûts devraient dépasser 2,800 milliards de dollars d’ici 2030, en raison de l’augmentation du nombre de personnes atteintes de démence et des coûts de soins. « La démence a des implications sociales et économiques importantes en termes de coûts directs de soins médicaux et sociaux et de coûts des soins informels », a déploré Mustapha El Alaoui Faris.
En effet, le coût des médicaments prescrits pour les personnes atteintes d’Alzheimer (environ 1.200 dirhams par mois) demeure inabordable pour la majorité des familles au Maroc.
Pour ce qui est de la prévention contre la maladie, le directeur du Centre Alzheimer de Rabat a conseillé de traiter les facteurs de risque (l’hypertension, le diabète, l’augmentation du cholestérol…), d’arrêter le tabac, de réduire l’excès du poids, d’avoir une alimentation saine et de pratiquer une activité physique régulière. M. El Alaoui Faris a, par ailleurs, plaidé pour un environnement législatif approprié et favorable, fondé sur les normes internationales en matière de droits de l’Homme, pour protéger les personnes atteintes de démence et leur garantir des soins adéquats.
D’après le Rapport mondial de situation sur l’action de santé publique contre la démence, publié il y a quelques jours, par l’Organisation mondiale de la santé, seul un quart des pays du globe disposent d’une politique, d’une stratégie ou d’un plan national pour soutenir les personnes atteintes de démence et leurs familles. La moitié de ces pays se situent dans la Région européenne de l’OMS. Pourtant, même en Europe, de nombreux plans arrivent, ou sont déjà arrivés, à leur terme, d’où la nécessité d’un engagement renouvelé de la part des gouvernements.
Le rapport souligne qu’il est nécessaire de renforcer de toute urgence le soutien, tant en termes de soins aux personnes atteintes de démence que d’aide aux personnes qui dispensent ces soins, que ce soit dans un cadre formel ou informel.
Les personnes atteintes de démence ont besoin de soins primaires, de soins spécialisés, de services communautaires, de réadaptation, de soins au long cours et de soins palliatifs. Si la plupart des pays (89%) qui communiquent des données à l’Observatoire mondial de la démence de l’OMS déclarent fournir certains services de proximité, l’offre est plus importante dans les pays à revenu élevé que dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. Les médicaments contre la démence, les produits d’hygiène, les aides techniques et les aménagements du logement sont en outre plus facilement accessibles, et bénéficient d’un meilleur niveau de remboursement, dans les pays à revenu élevé que dans les pays à plus faible revenu.
Par ailleurs, le rapport note que sous l’impulsion de la société civile, les pays de toutes les régions ont bien progressé dans la mise en œuvre de campagnes de sensibilisation visant à améliorer la compréhension de la démence par le grand public.
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