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Hespress | Maroc | 13/09/2021
L’humanité tout entière suit avec un grand intérêt l’évolution de la pandémie dans le monde. La découverte d’un vaccin avait redonné espoir au plus pessimiste, mais il semblerait qu’il ne soit pas LA solution pour mettre fin à la pandémie.
Selon Pr El Mustapha El Fahim, directeur de la plateforme génomique fonctionnelle (CNRST) relevant du ministère de la Santé, » le vaccin est une arme parmi tant d’autres contre le Covid-19, et on ne peut pas s’y fier à lui seul. Si le vaccin était efficace à 100%, cela signifie que toutes les personnes vaccinées acquerront des anticorps neutralisants. Mais il n’existe à ce jour aucun vaccin qui ait une efficacité totale », dit-il.
Depuis le début de la pandémie, plusieurs nouveaux variants du coronavirus sont apparus. Dans une interview accordée à Hespress Ar, Pr El Fahim explique justement, comment ses variants émergent. Il explique ainsi que « lorsque le virus se reproduit, des mutations se produisent. Sachant que le coronavirus est caractérisé par un certain nombre de caractéristiques, dont la première est que, lorsque des mutations se produisent, il retient la mutation qui le qualifie pour se multiplier, adhérer aux récepteurs et pénétrer facilement dans les cellules du corps. Et si le génome ne l’aide pas à le faire, il le modifie ».
La deuxième caractéristique du coronavirus, poursuit le spécialiste, est que les mutations qui en découlent se font aux dépens de l’organisme récepteur. Si ce dernier à des anticorps normaux, à savoir l’immunité, en plus d’anticorps acquis via la vaccination ou anticorps acquit à travers les médicaments, le virus cherche à se développer afin d’échapper à tous ces antigènes par le biais de mutations.
Pour le variant Delta, qui est presque dominant au Royaume, Pr El Fahim précise que ce qui le distingue des autres variants, » c’est qu’il a acquis la capacité d’intégrer les cellules avec une facilité inimaginable. Si on le compare au variant Alpha, on constate que la quantité de virus, qui provient de la trachée (nez et gorge), est 1000 fois plus que le mutant Alpha, c’est pourquoi que nous trouvons une charge virale énorme lorsque nous faisons les analyses en laboratoire » , dit-il.
Ce cas signifie que le virus s’est multiplié en grande quantité, précise le spécialiste, et donc la possibilité de transmettre l’infection à d’autres personnes augmente et peut même descendre très facilement aux poumons. Dans ce cas, le système immunitaire travaille pour y résister, mais la vitesse de propagation du virus précède la vitesse de résistance du système immunitaire, souligne Pr El Fahim.
Quelle est donc la solution ? D’après Pr El Mustapha El Fahim, des recherches sont toujours en cours pour trouver d’autres armes pour contrer le virus fantôme. Parmi ses armes, il y a le vaccin nasal (découvert par l’équipe de recherche française BioMAP de l’université de Tours et l’Institut national de recherche pour l’agriculture, NDLR). Ce nouveau vaccin, dévoilé le 9 septembre, neutraliserait non seulement les variants actuels du virus, mais bloquerait aussi la contagiosité. Il est administré deux fois par voie nasale, avec un espace de 3 semaines. La caractéristique de ce vaccin est qu’il possède la capacité à couper la transmission entre individus, en agissant directement sur la muqueuse nasale.
La deuxième arme, poursuit le spécialiste, reste le médicament tel que la chloroquine, ou encore des antibiotiques spéciaux sur lesquels Pfizer et d’autres sociétés travaillent. Pour que ces médicaments soient efficaces, ils doivent être faciles à utiliser, estime Pr El Fahim, avant de conclure sur ce point que l’arme la plus importante reste l’autoprotection via les différents outils pour se protéger contre le virus fantôme (distanciation, port de masque ….).
Khadija KHETTOU
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