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Le matin | Maroc | 03/09/2021
Jusqu’à date d’aujourd’hui, aucune étude crédible n’a démontré le lien direct entre la vaccination anti Covid-19 et les fausses couches. Ces dernières peuvent être dues à plusieurs facteurs. C'est la confirmation de Dr Taher Berrada, gynécologue obstétricien en réponse aux interrogations soulevées sur les réseaux sociaux quant à un risque de fausse couche lié à la vaccination de la femme enceinte. Les détails.
L’élargissement de la campagne de vaccination anti Covid-19 aux femmes enceintes continue de soulever plusieurs interrogations, et ce malgré les efforts qui ont été déployés pour sensibiliser et surtout rassurer cette catégorie de la population. Depuis quelques jours, certaines femmes enceintes expriment clairement sur les réseaux sociaux leur inquiétude surtout que des informations circulent actuellement faisant état de fausses couches détectées dans certains pays juste après l’administration du vaccin.
Contacté par « Le Matin », Dr Taher Berrada, gynécologue obstétricien estime que toutes les informations qui circulent relèvent encore une fois de fake news. « Plusieurs personnes pensent que la vaccination de la femme enceinte augmente le risque de fausse couche mais ceci ne peut pas être prouvé par des constations personnelles », souligne notre expert. Pour lui, « jusqu’à date d’aujourd’hui, aucune étude crédible n’a démontré le lien direct entre la vaccination anti Covid-19 et les fausses couches ». La seule étude qu’on peut citer dans ce sens, souligne-t-il, est celle qui a été réalisée en avril dernier et qui a été publiée sur la revue scientifique The New England Journal of Medicine (NEJM). Il en ressort, entre autres, que sur 3.958 femmes enceintes aux Etats-Unis, 115 ont eu une fausse couche, soit 13,9% de la population cible. Ce taux, estime Dr Berrada, est similaire à celui retrouvé dans la population générale des femmes enceintes. Effectivement, ajoute-t-il, loin de cette crise sanitaire, 15% des grossesses dans le monde n’aboutissent pas au terme et se terminent par une fausse couche au premier trimestre. « 70% des œufs fécondés avortent avant six semaines d’aménorrhées (quatre semaines de grossesse) et sur 100 avortements, 58 sont infra cliniques c’est-à-dire que les femmes ne ressentent même pas l’avortement sur le plan clinique », note-t-il.
Au vu de toutes ces données scientifiques, le gynécologue note que le risque du vaccin dans une fausse couche serait peu probable, voire nulle. Toutefois, Dr Berrada n’exclut pas l’importance de réaliser plusieurs études pour en savoir davantage sur ce sujet.
De façon générale, la fausse couche constitue un phénomène très fréquent. Cela peut être dû, selon Dr Berrada, à plusieurs facteurs. Il s’agit, entre autres, des malformations chromosomiques, les infections maternelles soit d’origine génitale ou générale, les antécédents de fausses couches, le diabète et le tabac, les malformations utérines. Autres facteurs, et non des moindres : Les conditions de travail défavorable et les problèmes psychologiques et familiales. Partant de sa propre expérience en tant que gynécologue, Dr Berrada estime que ces deux éléments sont très présents et peuvent effectivement causer une fausse couche.
Par ailleurs, Dr Berrada tient à attirer l’attention sur l’importance de vérifier et de s’assurer de la crédibilité de toutes les informations qui circulent sur internet au sujet de la vaccination qui, rappelle-t-il, demeure notre véritable allié face à la pandémie aux côtés des mesures barrières désormais connues de tous : Le port du masque, l’hygiène et la distanciation physique.
Sur les réseaux sociaux, plusieurs femmes évoquent également des changements sur leurs menstruations après avoir reçu le vaccin anti Covid-19. A cet égard, le professeur Omar Sefrioui, spécialiste en obstétrique-gynécologie et président de la Société marocaine de médecine de la reproduction et de médecine fœtale, précise que de nombreux pays ont effectivement annoncé quelques cas de femmes ayant remarqué des modifications au cours d'un ou deux cycles après le vaccin ou encore de douleurs anormales pendant la menstruation. Toutefois, ajoute-t-il, le nombre de cas annoncés reste faible.
Pour Pr Sefrioui, au cours de leur vie, les femmes sont exposées à de nombreux facteurs qui peuvent affecter leur cycle menstruel, notamment le stress, les crises de grippe ou encore les voyages. Par conséquent, note-t-il, il est difficile d'être sûr que le vaccin affecte directement le cycle menstruel. Les hypothèses qui ont été développées à cet égard, ajoute Dr Sefrioui, parlent de l’effet du vaccin sur le système immunitaire humain, de sorte que certaines cytokines sont sécrétées pouvant entraîner des infections dans le cerveau, en particulier dans l'axe de la glande pituitaire responsable de la régulation du cycle menstruel. Cela pourrait en soi affecter et produire des déséquilibres dans le système du cycle.
Nabila Bakkass
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