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Libération | Maroc | 08/07/2021
En début de semaine, dans ces mêmes colonnes, on s'émouvait des quelques mille cas Covid+ recensés en 48 heures, le week-end dernier. Alors on vous laisse imaginer notre angoisse à la lecture du bilan épidémiologique de mardi, faisant état de la détection de 1.177 nouveaux cas en 24 heures.
Puis, on a pris connaissance des déclarations du ministère de la Santé britannique. Et là, tout est devenu un peu moins stressant et moins préoccupant. En fin, en partie. Certes, on grossit quelque peu le trait, mais quand on compare la quiétude avec laquelle le nouveau ministre britannique de la Santé, Sajid Javid, décrypte la flambée des infections dans son pays, et la situation épidémiologique dans le Royaume, difficile de voir la vie uniquement en noir et l’avenir en pointillé de ce côté-ci de la Méditerranée. D’autant que le Maroc et le Royaume-Uni ont opté pour le même vaccin (AstraZeneca).
En effet, Sajid Javid a maintenu lundi dernier l’objectif du gouvernement britannique de lever le 19 juillet les dernières restrictions face au coronavirus encore en vigueur en Angleterre, et ce en dépit de la hausse du nombre des contaminations. « Nous ne voyons pas de raisons d’aller au-delà du 19 juillet dans le maintien des dernières restrictions”, a déclaré Sajid Javid, lors de sa première intervention devant les députés en tant que ministre de la Santé, après avoir remplacé Matt Hancock, épinglé pour avoir enfreint les restrictions sanitaires après la révélation par la presse d’une liaison avec une conseillère.
Ainsi donc, le Royaume-Uni s'apprête à faire table rase du passé pour retrouver une liberté dont les prémices sont apparues lors des rencontres de l’Euro 2020 disputées dans le temple du football britannique, Wembley, avec des gradins quasiment pleins à craquer. La forte accélération de la propagation du variant Delta n’y a rien fait (22.000 nouveaux cas enregistrés). Mais ce scénario n’est pas gravé dans le marbre et il est encore moins transposable au Maroc où le civisme et le sens des responsabilités collectives ne sont pas l’atout premier de la population. Et la discipline dans l’application des gestes barrières et autres mesures préventives, encore moins. Sans oublier des états d’avancement disparates en termes de campagne de vaccination.
Si au Maroc, un peu moins d’un tiers des citoyennes et citoyens ont complété leur schéma vaccinal avec deux doses (9.194.976), le Royaume-Uni en est à plus de la moitié de sa population. En somme, il n’est pas totalement judicieux de comparer les deux pays. Mais en même temps, il est impossible de ne pas s’étonner de la légèreté avec laquelle les autorités sanitaires britanniques accueillent la flambée des cas Covid+. Un décalage qui fait jaser au Maroc. Et pas qu’un peu. Provoquant des débats endiablés qui ont le don de minimiser la gravité de la situation. Rappelons que 56 nouveaux cas sévères ou critiques ont été admis entre lundi et mardi. Parmi l’ensemble des cas sévères, 9 sont sous intubation et 141 sous ventilation non invasive. Sans oublier les sept vies envolées portant le total à 9.336 décès. Heureusement, les motifs de satisfaction ne manquent pas. A commencer par l’avancée de la campagne de vaccination, avec 10.160.373 personnes vaccinées en une dose et 9.194.976 en deux doses, mais aussi les 856 nouvelles guérisons annoncées. Une bonne nouvelle surtout depuis que la «Public Health England» a assuré que si le variant Delta est le plus contagieux de tous, il demeure moins létal que les variants anglais et sud-africain.
La fabrication de vaccin sur la planète est la chasse gardée d’une poignée de pays. Si l’on en croit les chiffres compilés par “Airfinity”, une entreprise britannique spécialisée dans les données scientifiques, sur près de 413 millions de doses produites dans le monde depuis le mois de mars 2021, la Chine tire clairement son épingle du jeu. Même si c'est le groupe Pfizer qui a fabriqué le plus de doses avec un total de près de 120 millions, devant Sinovac (plus de 90 millions) et AstraZeneca (environ 83 millions), l’Empire du Milieu demeure le premier producteur sur la planète et domine la fabrication de vaccins avec près de 142 millions (34 % du total) sur ladite période. En deuxième position, on trouve sans grande surprise les Etats-Unis, où le cap de 100 millions de doses produites a été largement dépassé (25 % du total).
De l’autre côté de l’Atlantique, et plus précisément sur le Vieux Continent, la Belgique et les Pays-Bas sortent du lot. Ensemble, ils ont fabriqué plus de 81 millions de doses, soit près de 20% du total mondial. Pour sa part, l'Inde n'a pas produit plus de 43 millions de doses jusqu’à présent. Mais c’est assez pour en faire l’un des plus grands fabricants de vaccins au monde, à la différence de plusieurs pays animés par la même ambition mais dont la réalisation se heurte à mille et un obstacles.
La mise au point d’un vaccin de grande qualité n’est pas une mince affaire. C’est un processus complexe, dont la production dure généralement entre “6 et 36 mois pour la production, le conditionnement et la livraison auprès des populations concernées”, comme indiqué sur le site web de Sanofi, dont le vaccin anti-Covid devrait être disponible en décembre. Le processus en question comprend l'analyse de chaque lot de vaccin à chaque étape de sa fabrication et certains contrôles qualité sont réitérés par différentes autorités du monde entier. Rien de bien surprenant tant l’enjeu sanitaire est de taille. De ce fait, la production des vaccins est un processus biologique qui ne doit souffrir d’aucune approximation. Il nécessite un très haut niveau d'expertise et une perpétuelle adaptation du processus de production pour répondre aux exigences réglementaires qui varient d'un pays à l'autre.
De plus, d’autres contraintes peuvent surgir, notamment pendant le procédé de fabrication, sur lequel la demande exerce une immense pression, tout comme la recrudescence de nouvelles maladies. Le Sars-Cov-2 en est le parfait exemple.
C.C
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