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Hespress | Maroc | 21/06/2021
Une grande polémique accompagne la décision du gouvernement d’ouvrir la voie aux médecins étrangers pour travailler au Maroc. Une décision qui a suscité de nombreuses critiques de la part de l’Ordre national des médecins qui dénonce sa non-implication dans le dossier comme étant l’instance habilitée à recommander l’équivalence des diplômes de docteur.
Une source de l’Ordre national des médecins et médecins a indiqué à Hespress, que son exclusion par le gouvernement dans l’élaboration de la décision d’ouvrir la voie aux médecins étrangers pour travailler au Maroc était une erreur, notant que d’autres problèmes surgiront à l’avenir, notamment en ce qui concerne l’équivalence des diplômes ou la compétence et la valeur professionnelle des médecins étrangers.
Les pays développés, à l’image du Canada, délèguent la question de l’équivalence des diplômes aux corps de médecins, qui examinent le parcours scientifique du médecin depuis son début jusqu’à l’obtention de son diplôme, afin d’examiner sa compatibilité avec le parcours des médecins du pays d’accueil, et par la suite, le médecin étranger est soumis à une formation afin d’améliorer ses compétences, a ajouté notre source.
En modifiant la loi n°131.13 relative à l’exercice de la médecine au Maroc, qu’il a ratifiée le 27 mai, le gouvernement cherche à attirer des médecins étrangers pour travailler au Royaume afin de combler la pénurie énorme en ressources humaines dont souffre le système de santé marocain, qu’il s’agisse des médecins, des infirmières ou encore des techniciens de santé.
Avant que la loi ne fasse l’objet d’une modification, le ministère de la Santé avait sondé l’opinion du Conseil de l’Ordre national des médecins en 2019 en ce qui concerne la pratique des médecins étrangers au Maroc. Cependant, l’ordre a affirmé dans un communiqué de presse qu’il a publié lundi dernier, que la forme du projet de loi approuvé par le conseil de gouvernement est « complètement différente de la formule présentée au Conseil en 2019« .
Alors que certains considéraient que la position de l’Ordre des médecins était motivée par la crainte des propriétaires de cliniques privées d’une certaine concurrence si le gouvernement ouvre la voie aux médecins et investisseurs étrangers pour faire leur entrée dans ce secteur, la même source de Hespress a relevé que la crainte de la concurrence existe certes, mais le problème de l’acceptation des médecins étrangers ne se pose pas seulement dans le secteur privé, mais aussi dans le secteur public.
Les pays d’Europe de l’Est, à titre d’exemple, n’enverront pas leurs médecins éminents au Maroc, mais plutôt des médecins peu formés, estime notre l’interlocuteur, avant d’ajouter un brin ironique : « On pense souvent que les médecins étrangers ont une bonne formation. Mais c’est tout à fait le contraire (…) Un médecin étranger travaillait avec nous dans un hôpital public. Tous ceux qui l’ont rencontré pensent qu’il était un spécialiste des plantes et non un médecin ».
Un autre problème subsiste, estiment les médecins marocains réticents à l’entrée des médecins étrangers au Maroc sans confier au Conseil de l’Ordre des médecins la tâche de l’équivalence de leurs diplômes. Il est lié à la difficulté de communiquer avec les patients, d’autant plus que la plupart des patients qui vont dans les hôpitaux publics appartiennent à la classe sociale dont l’éducation reste moyenne ou faible, et ne peuvent donc pas communiquer en langues étrangères.
Il est clair ainsi que l’Ordre national des médecins ne refuse pas le fait en lui-même d’autoriser les médecins étrangers à exercer au Maroc, comme confirmé par la source de Hespress. Ils sont les « bienvenus », soutient-elle, ils doivent tout de même remplir les conditions fixées par l’Ordre national des médecins, et qui s’appliquent aux médecins marocains.
De plus, fait-elle observer, « les médecins d’Europe de l’Est venaient au Maroc pour travailler et se former, et ils faisaient des erreurs désastreuses parce que leur niveau était faible (…) Le gouvernement affirme aux citoyens qu’il fournira des médecins en les faisant venir de l’étranger. Mais il n’indique pas le coût en termes de santé qu’engendrera cette décision ».
Khadija KHETTOU
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