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Le matin | Maroc | 20/04/2007
Mohamed Chahbi : Il faut savoir que le kératocône est une maladie de la cornée. Cette pathologie est une dystrophie cornéenne non inflammatoire. Elle peut être congénitale et se manifeste, au début, par un astigmatisme qui risque de passer inaperçu. Normalement, le diagnostic se fait par une topographie de la cornée. L'examen va montrer que la cornée est déformée au centre au début.
Laquelle déformation peut se déplacer vers le bas et entraîner une baisse de la vision qui ne se corrige pas avec les lunettes. Il arrive souvent que des patients soient corrigés au début par des lunettes alors que, normalement, ils devraient l'être par des lentilles rigides pour aplatir la cornée. Ces lentilles vont avoir un double rôle : d'abord elles vont stabiliser cette cornée et améliorer ensuite la vision.
Quelle est la nouveauté de ce traitement ?
La nouveauté c'est que ce traitement permet de renforcer la cornée lors d'une séance d'ultraviolet combiné à la vitamine B2 en collyre, à l'aide d'une machine qui focalise ces rayons sur l'organe malade. Et ce, sans aucune atteinte ni destruction interne de l'œil, qu'il s'agisse du cristallin ou de la rétine. Les doses administrées sont faibles mais suffisantes pour réduire l'astigmatisme. Ce qui permet de retarder le stade de greffe de la cornée.
Vous savez, nos cornées sont très minces. Ce qui en fait un terrain allergique. Ce sont justement ces deux facteurs qui entraînent l'apparition du kératocône. L'importance de ce traitement est d'abord de rendre les lentilles beaucoup plus tolérables voire même de s'en passer. Le patient peut porter uniquement des lunettes puisque la cornée n'est plus aussi fragile et ne va plus évoluer de façon continue jusqu'à susciter une greffe de la cornée. Cela permet, donc, de stopper la maladie, de réduire même l'astigmatisme et d'augmenter l'épaisseur de la cornée malade.
Qui sont les patients qui peuvent bénéficier de ce traitement ?
On ne peut pas traiter tout le monde par le «Cross Linking». On
l'appelle ainsi parce que cette technique consiste à créer des
liens supplémentaires entre les fibres de collagènes de manière
à augmenter la force mécanique des tissus
et donc de rendre la cornée rigide. Mais pour avoir un effet bénéfique,
il faut un minimum de matière qui permet de la
renforcer.
Comment savoir si cette matière existe en quantité suffisante chez le patient ?
On y parvient grâce à la pachymétrie, un appareil qui permet
de mesurer l'épaisseur de la cornée. Pour les personnes qui ont
des cornées très minces, le traitement ne sera pas efficace. Le
UV Cross Linking peut également être utile pour soigner des ectasies
cornéennes iatrogènes.
Il est, également, approprié aux personnes qui ont une structure
instable de la cornée et qui n'ont pas été soignés
d'un kératocône fruste (mineur).
L'UV Cross Linking coûte-t-il plus cher que le traitement classique ?
Ce nouveau traitement offre une alternative que nous n'avions pas. Le patient n'a pas le choix entre une technique et une autre. Nous sommes en train de nous interposer entre la phase de port de lentilles et celle de greffe de la cornée, qui ne donne pas obligatoirement une récupération totale.
Il s'agit, en plus, d'une cure chirurgicale qui nécessite une intervention
et la présence de greffon, sachant que nous avons toujours ce problème
d'autorisation, de centres greffeurs, dans le secteur privé qui n'est
pas encore résolu. Cela permet, donc, à des patients de s'ajouter
à ceux qui sont en attente de greffe. Cela dit,
il coûte 5.000 DH l'œil.
Un mot sur le déroulement du traitement ?
L'intervention dure 45 minutes et se fait œil par œil. L'effet de
ce traitement est perceptible au bout de 4 à 6 mois. Jusqu'à présent,
on ne sait pas si cet effet va durer 3 ans ou 10 ans. C'est très variable
en fonction des écoles.
INTERVIEW • mohamed chahbi, ophtalmologue
Propos recueillis par Kenza Alaoui
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