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L'Opinion | Maroc | 31/05/2021
Une équipe multidisciplinaire, 100% marocaine, a réalisé avec succès une transplantation hépatique à partir d’une donneuse vivante au profit de sa soeur.
C’est à l’Hôpital Ibn Sina à Rabat, qu’une équipe marocaine a réussi, pour la première fois au Maroc, une opération chirurgicale des plus délicates. Cette transplantation hépatique ou transplantation du foie, d’une jeune donneuse vivante de 32 ans, en faveur de sa sœur de 26 ans, qui souffrait d’une cirrhose du foie mortelle.
Cette intervention chirurgicale qui a duré plus de 14 heures a été réalisée par l’équipe chirurgicale de l’hôpital Ibn Sina composée de professeurs en chirurgie viscérale, de spécialistes, de résidents et de l’équipe de réanimation dirigés par le professeur Belkouchi Abdelkader. Une intervention première de son type après plus de 16 opérations, dirigées par le même professeur, à partir de donneurs morts. Contacté par nos soins, un membre de l’équipe qui préfère garder l’anonymat, a affirmé que l’opération s’est déroulée dans de bonnes conditions.
Selon la même source, cette opération est le résultat de longs mois de préparation et de mobilisation entre bilans et réunions des différents spécialistes, surtout à la lumière de ce contexte sanitaire.
En effet, vu les mesures de restriction imposées par la situation sanitaire, la contamination des donneurs ou des receveurs, la surcharge des hôpitaux ou encore le fait que les hôpitaux marocains souffrent d’une grave pénurie en matière de sang qui est névralgique pour la réalisation de tout type d’opération, les opérations de transplantation ont connu une grande diminution. D’ailleurs, même les donneurs d’organes expriment leurs craintes face aux dons d’organes. « Beaucoup de familles se rétractent, puisque l’opération nécessite d’enlever une grande partie du foie du donneur, ce qui l’expose à de grands risques pouvant aboutir au décès », nous explique le spécialiste.
Par ailleurs, la donneuse et la receveuse sont actuellement prises en charge par les médecins de réanimation et d’anesthésie. L’étape post-opératoire, nous explique le chirurgien, revêt une très grande importance. En effet, « une surveillance très rapprochée est nécessaire avant d’éviter les complications qui pourraient se manifester en cas d’incompatibilité du foie avec l’organisme de la receveuse », ajoute-t-il. Dans ce cas, « le risque d’infections augmente et le patient doit prendre des médicaments antirejet, qui peuvent affecter grandement l’immunité de la personne », a-t-il indiqué.
Malgré la situation sanitaire actuelle qui rend la tâche délicate, le Maroc ne cesse d’enregistrer des avancées techniques notables dans le domaine de la médecine, précisément de la chirurgie. En témoigne, l’utilisation de la Réalité Augmentée testée récemment à l’Hôpital militaire de Rabat. La réalité virtuelle permet aux apprentis chirurgiens de se former grâce à des simulateurs en trois dimensions qui permettent la modélisation d’organes humains.
Ces progrès, en cours et à venir, pourraient bel et bien faire une rupture dans le monde de la santé et permettront une réduction considérable des coûts de santé, à bien plus courte échéance qu’on ne pourrait l’imaginer.
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