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Aujourd'hui Le Maroc | Maroc | 18/05/2021
ALM : Quel bilan faites-vous de cette année universitaire exceptionnelle avec la pandémie de Covid-19 ?
Pr. Said Oulbacha : La crise sanitaire liée à la Covid-19 a plongé notre pays dans une situation très particulière qui a donné naissance à des conditions de vie hors du commun. Une situation qui nous a incités à déployer une série de mesures, afin d’assurer la continuité de nos enseignements en toute sécurité. Nous avons veillé, tout d’abord, à protéger notre communauté universitaire, en assurant une application rigoureuse des consignes gouvernementales. Nous avons également procédé à la création d’une cellule de crise spéciale Covid-19 pour organiser des réunions hebdomadaires ou même quotidiennes tout au long de la période de confinement, mobilisant ainsi toutes les équipes de l’université y compris les étudiants. Le but étant de produire des décisions à l’instar des directives ministérielles.
Pour notre cas, cette crise sanitaire nous a confortés dans notre choix, celui d’offrir à nos étudiants une pédagogie moderne basée sur l’innovation et le digital. Grâce à notre centre d’innovation et à l’engagement de toutes nos équipes, nous avons pu réussir notre projet de transformation digitale, à travers la mise en place d’une charte pédagogique qui mobilise toute l’université (enseignants, staff administratif et étudiants) et une plate-forme numérique de dernière génération.
Nous considérons que la crise sanitaire était une vraie opportunité pour accélérer notre processus de digitalisation qui est un axe stratégique de notre développement. Nous nous sommes fixés comme objectif d’assurer à nos étudiants une continuité pédagogique dans les meilleures conditions en améliorant la qualité pédagogique des formations dispensées, et ce grâce à l’implication de notre corps professoral et à l’excellente réactivité et capacité d’adaptation de nos étudiants.
La crise sanitaire a mis à nu notre système de santé. Le Maroc fait face à un manque crucial de ressources humaines dans le secteur. Comment l’UM6SS peut-elle remédier à cette situation ?
La pandémie actuelle nous a dévoilé l’importance cruciale des ressources humaines sur les plans quantitatif et qualitatif. Il s’agit de l’un des piliers majeurs qui constituent notre système de santé.
Notre mission fondamentale est de former des ressources humaines de qualité qui puissent parfaitement intégrer notre système de santé. Nous croyons profondément qu’il est important d’adopter une vision pluridisciplinaire et de prendre en considération l’intersection des différentes disciplines dans le milieu professionnel pour assurer une prise en charge de qualité à nos patients. C’est pour cette raison que nous prodiguons au sein de notre université plusieurs formations en dehors de celles liées à la médecine.
En plus de la médecine, la pharmacie, et la chirurgie dentaire, nous assurons des formations en génie biomédical, dont l’importance a été dévoilée lors de cette crise sanitaire. Aussi faut-il souligner que la gouvernance en matière de santé et la question de la santé publique sont aussi des éléments importants pour une gestion appropriée de nos établissements de santé. C’est pour cette raison que nous formons des gestionnaires et des cadres en santé publique afin de répondre aux différentes problématiques liées à ce sujet.
La technologie est plus que jamais nécessaire à la santé. Quelle place accordez-vous à ce volet dans vos formations ?
Tenant compte du rôle majeur de la technologie dans le processus de formation, nous nous sommes fixés comme objectif principal la transformation numérique de notre enseignement. Notre modèle s’appuie sur des méthodes et outils pédagogiques innovants, offrant à nos étudiants la possibilité d’acquérir des compétences par un apprentissage réflexif et expérientiel. L’efficacité de ce modèle repose sur la mobilisation d’une plate-forme numérique qui permet à l’étudiant d’être acteur de son apprentissage.
De plus, nos liens synergiques avec les hôpitaux universitaires affiliés nous sont d’un apport majeur, puisqu’ils constituent un véritable terrain d’exercice qui offre à nos étudiants la possibilité de mettre en pratique leurs apprentissages sur un matériel à la pointe de la technologie.
Notre modèle éducationnel innovant se concrétise également par la présence, au sein du campus Anfa City, d’un centre de simulation (International Medical Simulation Center), une plate-forme conçue architecturalement comme un mini-hôpital, pensé et organisé sur trois étages. Il offre un environnement de travail propice à un apprentissage de qualité, grâce à une représentation fidèle des conditions réelles d’exercice.
En quoi se distinguent les formations prodiguées à l’UM6SS ?
Outre les volets abordés ci-haut, nous ajoutons que les diplômes de notre université sont reconnus par l’Etat et équivalant à ceux du public. De plus, les diplômes délivrés par la Faculté de médecine sont reconnus par la World Federation for Medical Education, le répertoire mondial des écoles de médecine qui regroupe toutes les facultés de médecine reconnues à l’échelle internationale. Les lauréats de la Faculté de médecine de l’UM6SS pourront désormais passer les examens de spécialités aux États-Unis ainsi que dans plusieurs autres pays.
Aussi, l’Université s’est engagée, depuis son lancement, à nouer des partenariats stratégiques sur le plan local et international, en vue d’offrir à ses étudiants des opportunités de formation et de stages à l’international et de permettre aux professionnels de santé un développement de leur expertise et compétence. A travers ces accords de partenariats, l’UM6SS ambitionne également de créer des réseaux internationaux, permettant le montage de projets ambitieux, notamment en recherche, en formation et en organisation des soins.
Quelles sont les filières les plus plébiscitées par les étudiants ?
A la Faculté de médecine, en plus du cursus de médecine générale et de spécialités médicales et chirurgicales, nous proposons des masters dans différents domaines, à savoir : l’immunologie et stratégies immuno-thérapeutiques, l’inflammation, la biologie des cancers, la génétique et la e-health.
En ce qui concerne la Faculté de médecine dentaire, plusieurs spécialités pointues sont développées en dentisterie en s’appuyant sur des technologies numériques.
Au niveau de la Faculté de pharmacie, notre offre ne se limite pas uniquement à la formation au métier du pharmacien d’officine, nous disposons d’un large choix de filières en pharmacie industrielle, hospitalière, en biologie, etc. Nous disposons également de formations professionnalisantes dans le domaine de la « Fabrication et contrôle des produits de santé » et de « Préparateur en pharmacie ».
Pour ce qui est de Faculté des sciences et techniques de santé, nous proposons de plus en plus de formations spécialisées dans les métiers d’infirmier en anesthésie et réanimation et infirmier en néonatologie et pédiatrie. Des masters sont également proposés en pratiques infirmières avancées en oncologie, en nutrition clinique et en qualité sécurité, hygiène et environnement.
L’Ecole supérieure de génie biomédical, quant à elle, offre, en dehors de ses formations d’ingénieurs et techniciens dans le domaine du biomédical, des masters en physique médicale et en génie bio-informatique.
Enfin, l’Ecole internationale de santé publique a enrichi son programme pour répondre aux besoins du secteur en offrant des formations de haut niveau dans les métiers de la santé publique et du management.
Comment mesurez-vous aujourd’hui la qualité de l’enseignement dispensé par votre établissement ? Qu’en est-il des recrutements après l’obtention des diplômes ?
Aujourd’hui nous nous réjouissons de voir que tous nos lauréats ont été employés aussi bien au Maroc qu’à l’étranger et ça ne peut être qu’une fierté pour notre université. Ceci nous incite à nous investir davantage pour offrir à nos lauréats une formation de qualité qui leur permettra d’assurer une carrière dans le domaine de la santé.
Je tiens à préciser que nous sommes actuellement dans une approche d’amélioration continue de la qualité de notre enseignement en s’appuyant sur l’innovation, à travers notre charte pédagogique centrée sur l’étudiant dont l’objectif est d’adopter un modèle d’enseignement qui permet un apprentissage plus efficace basé sur trois phases importantes : avant le cours : il s’agit d’une étape qui consiste à donner à l’étudiant les bases et les fondements de son apprentissage, pendant le cours : c’est une phase d’interactivité et d’apprentissage par la pratique et la simulation, après le cours : elle permet de consolider les connaissances de l’étudiant et une évaluation de son apprentissage. L’efficacité de ce mode d’enseignement repose sur la mobilisation d’une plate-forme numérique sophistiquée et notre positionnement au cœur d’un écosystème dynamique doté d’un centre d’innovation, d’un centre de simulation, de deux hôpitaux universitaires, d’un laboratoire de pointe et d’un centre de recherche.
Vous proposez au sein de votre faculté plusieurs formations en cancérologie, y a-t-il un fort engouement pour ces formations ? Qu’offrent-elles concrètement aux lauréats ?
Au sein de la Faculté de médecine, nous disposons de plusieurs diplômes universitaires portant sur toutes les spécialités liées à la cancérologie, et notre politique est justement de renforcer cette formation continue au profit de nos médecins, chirurgiens oncologues et radiothérapeutes.
Il y a, en effet, un fort engouement pour ces diplômes, du fait de l’augmentation de l’incidence des maladies cancéreuses dans notre pays. Par ailleurs, nous avons créé au sein de notre université une école de chirurgie dédiée à la formation continue et à la recherche dans toutes les spécialités chirurgicales, notamment en oncologie, tout en utilisant les nouvelles technologies (chirurgie mini-invasive, chirurgie endoscopique, chirurgie laparoscopique, télé-chirurgie, robotique,…). Tout cet arsenal technologique est aujourd’hui mis à la disposition de nos médecins aussi bien marocains qu’étrangers.
Ces formations offrent aux apprenants l’opportunité d’actualiser leurs connaissances, de perfectionner leurs habilités techniques, d’améliorer leurs compétences et de participer à la recherche.
Quelles sont les nouveautés pour la prochaine rentrée ?
Nous prévoyons de consolider notre système de formation hybride basé sur l’outil numérique et aussi de poursuivre notre projet d’enseignement de la langue anglaise comme deuxième langue.
Comment voyez-vous la formation en médecine de demain ?
A l’ère des nouvelles technologies et de l’intelligence artificielle la formation en médecine est aujourd’hui en phase de mutation radicale. Nous pouvons dire qu’à l’heure actuelle l’amphithéâtre n’a plus de place en matière de formation, qui se fait désormais par petits groupes utilisant ainsi les nouvelles technologies. Ces technologies permettent à la fois de dispenser une formation numérique sous forme de cours, de travaux dirigés et pratiques, et aussi par simulation.
Il faut souligner que l’apprentissage aujourd’hui ne se fait plus au lit du malade mais plutôt sur un simulateur. Avant tout contact avec le patient, il est nécessaire que l’étudiant mette en pratique ses connaissances en passant par notre centre de simulation, qui dispose de mannequins intelligents ultra-modernes et de simulateurs de tous bords permettant d’une part un apprentissage plus rapide et plus performant et d’autre part une acquisition des habilités techniques de la part des étudiants et des médecins.
Laila Zerrour
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