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Revue de presse

Santé mentale : Les troubles bipolaires toujours perçus comme un tabou

Le matin | Maroc | 29/03/2021

Nous célébrons ce mardi 30 mars la Journée mondiale des troubles bipolaires. L’occasion de faire connaître un peu plus ce trouble qui touche plus de 60 millions de personnes dans le monde, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Il s’agit, en effet, d’une pathologie perçue comme taboue par les personnes atteintes qui ont souvent du mal à avouer à leurs proches qu’elles ressentent des émotions démesurées et peuvent passer rapidement d’un état d’excitation intense à un état dépressif sans aucune raison valable.

Questions au Dr Hachem Tyal, psychiatre et psychanalyste, fondateur de la clinique psychiatrique la Villa des Lilas
« La maladie mentale, en général, est quelque chose qu’on a du mal à voir dans notre pays »

Quelles sont les particularités du trouble de la bipolarité ? Et quels sont les symptômes qui pourraient alerter l’entourage d’une personne bipolaire ?

Tout d’abord, il faut savoir que la maladie bipolaire est un trouble mental qui commence en général vers la fin de l’adolescence. Elle est parfois déclenchée un peu avant, vers l’âge de 14 ou 15 ans. Mais le diagnostic de cette maladie se fait malheureusement tard autant chez les hommes que chez les femmes. En effet, le plus souvent, lorsqu’elle est diagnostiquée, on constate qu’elle avait commencé environ 10 ans plus tôt.
Parmi les principaux symptômes de la maladie bipolaire, on trouve des troubles graves de l’humeur qui est responsable de la joie et de la tristesse. On commence alors à avoir des pics de joie excessive ou à vivre des moments de tristesse intense sans qu’il y ait d’événement particulier qui suscite ces sentiments.
Pour le premier pôle, celui de l’excitation maniaque, les personnes bipolaires ont le sentiment d’être capables de tout et la conviction que rien ne peut les arrêter. Elles ont une énergie débordante et jouissent de chaque instant de la vie, et cela peut durer des semaines ou même des mois. Les personnes souffrant de bipolarité ont aussi tendance à faire des projets excessifs non adaptés à la réalité ou à faire des achats inconsidérés. Elles souffrent également de troubles du sommeil, car elles ont l’impression qu’en dormant elles vont perdre du temps… Chez certaines personnes bipolaires, la maladie peut passer inaperçue, car tous ces symptômes existent mais de façon minimale.
Le second pôle de la maladie concerne l’état dépressif. Ce sentiment se déclenche sans raison particulière chez ces personnes qui commencent à être ralenties dans leur fonctionnement psychique et moteur et à se sentir dévalorisées au point de penser au suicide.
Parfois, les patients ont, en même temps, des symptômes de l’excitation maniaque et de l’état dépressif, ce qui rend la pathologie encore plus complexe. D’autant plus que son origine n’est pas connue.

Est-ce qu’on peut dire que la bipolarité est un trouble qui se soigne ?

La bipolarité est une maladie chronique qui peut durer pendant plusieurs années. Mais heureusement, de nos jours, les traitements existent que ce soit pour les états maniaques ou dépressifs. Il existe aussi des traitements préventifs ainsi que d’autres produits qui sont parfaitement maîtrisés par la psychiatrie actuellement.

Afin de mieux lutter contre cette pathologie qui touche plus de 2,5% de la population mondiale, il faut d’abord faire le diagnostic le plus tôt possible et avoir un suivi régulier chez un psychiatre qui donnera ses recommandations thérapeutiques aussi bien en ce qui concerne le traitement médicamenteux que la psychothérapie. Cela permettra aux personnes bipolaires de pouvoir se développer dans la vie de façon convenable.
Il est, toutefois, important de souligner que toute personne qui a des troubles de l’humeur n’est pas bipolaire. On passe tous par des moments variables qui nous font changer d’humeur rapidement, mais cela ne dure généralement pas beaucoup de temps contrairement aux personnes souffrant de bipolarité.

D’après vous, comment la société marocaine perçoit-elle ce type de trouble ?

Je ne pense pas qu’il y ait de particularité concernant la bipolarité dans la société marocaine. La maladie mentale, en général, est quelque chose qu’on a du mal à voir dans notre pays. On ferait tout juste pour ne pas la voir, car elle continue de faire peur. Et c’est pour cela que le diagnostic se fait de manière tardive. Il est donc important de reconnaitre ce type de maladies et de mettre à disposition des citoyens des lits d’hospitalisation dans les institutions publiques ou privées nécessaires pour certaines pathologies telles que la bipolarité. En effet, dans le cas où le patient souffre d’un état dépressif, le risque suicidaire est très important et si on ne protège pas le patient contre lui-même, il peut facilement perdre la vie. Il faut aussi faire en sorte que les maladies mentales soient automatiquement prises en charge par les assurances maladies.

Causes et facteurs déclenchant

Les chercheurs et scientifiques n’arrivent toujours pas à comprendre l’origine des troubles bipolaires. On sait toutefois qu’il existe, chez les personnes malades, des troubles biologiques dans le fonctionnement et la communication des cellules du cerveau. Les spécialistes pensent également que ces pathologies sont liées à la génétique. Il existe une forte prédisposition familiale qui se traduit par une vulnérabilité de l’humeur et une incapacité à réguler ses émotions.

Chez les personnes prédisposées, un trouble bipolaire peut débuter sous l’action d’éléments déclencheurs comme :

  • Un stress causé par un événement marquant,
  • La consommation d’alcool, tabac, drogues…
  • Un manque de sommeil,
  • La survenue d’une maladie comme l’hyperthyroïdie,
  • La prise de certains médicaments tels que les corticoïdes, les anti-inflammatoires, antidépresseurs...

Parfois un trouble bipolaire peut également se développer sans élément favorisant ni déclenchant.

Le programme « Profamille », pour aider les familles à mieux soutenir leurs proches malades

Initialement développé au Québec, le programme « Profamille » se veut un programme psycho-éducatif structuré, destiné aux proches d’un malade souffrant de troubles psychiatriques. Le Réseau « Profamille » regroupe l’ensemble des équipes qui proposent ce programme. Aujourd’hui, le Réseau compte plus de 65 équipes sur le territoire français, et plus de 70 équipes dans l’ensemble des pays francophones. Le Maroc est le premier pays africain et arabe à avoir mis en œuvre ce programme depuis 2009.

En proposant un programme sur deux ans, permettant d’accompagner les proches des malades atteints de schizophrénie, en leur donnant les clés pour mieux comprendre la maladie et leurs proches, le Réseau « Profamille » permet aux aidants familiaux de mieux réagir face à la maladie et mieux accompagner leur proche malade.

Actuellement de loin le plus utilisé dans le monde francophone et le seul à bénéficier d’une validation scientifique internationale, « Profamille » fait l’objet d’évaluations régulières et son efficacité est démontrée. Il réduit les ré-hospitalisations des malades, favorise leur accès à l’emploi et améliore la qualité de vie et la santé des familles. En outre, de récentes analyses montrent l’impact du suivi du programme « Profamille » sur le nombre de tentatives de suicide des malades.

Des conséquences graves sur la vie des personnes bipolaires

Placée au sixième rang mondial des handicaps par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la maladie bipolaire fait alterner, dans sa forme la plus typique, des périodes d’exaltation de l’humeur (épisode maniaque) et de tristesse intense (épisode dépressif). Elle se traduit par une perte de contrôle extrême dans le comportement, le discours et les pulsions et par l’impossibilité de pouvoir gérer ses émotions.
Les troubles bipolaires sont malheureusement souvent confondus avec une dépression, ce qui retarde le diagnostic et pénalise les patients.
La maladie devient ainsi contraignante et peut avoir de graves conséquences sur la vie des personnes atteintes. Elle donne souvent lieu à des troubles anxieux et des troubles cognitifs et du sommeil.

Par ailleurs, les troubles bipolaires s’accompagnent d’une forte comorbidité où d’autres troubles se greffent à la maladie, tels que l’alcoolisme, le diabète, dysthyroïdie…, faisant par exemple encourir aux patients le risque de succomber à d’autres pathologies, comme une maladie cardiovasculaire par exemple. D’ailleurs, d’après l’OMS, les bipolaires présentant une espérance de vie réduite de 10 ans en moyenne par rapport à la population générale. De plus, les épisodes dépressifs peuvent fréquemment déboucher sur des tentatives de suicide : 20% des patients bipolaires non traités décèdent par suicide.
Enfin, les personnes bipolaires sont sujettes des conduites à risque (sexualité, addictions, dépenses) qui deviennent fréquentes et associées au handicap.

La stigmatisation, un frein redoutable à la prise en charge

Malgré une large médiatisation au cours des dernières années, les personnes bipolaires, tout comme les autres malades psychiatriques, sont souvent victimes de stigmatisation. Les personnes bipolaires sont généralement perçues comme des personnes dangereuses qu’il faut fuir ou des gens faibles incapables de se contrôler. D’après les témoignages des personnes atteintes de maladie mentale, cette stigmatisation peut être pire que la maladie elle-même. Malheureusement, il est toujours difficile de changer le regard de la société sur la maladie psychiatrique ce qui représente un obstacle au traitement et à la prise en charge.
En effet, selon l’OMS, la stigmatisation est l’obstacle le plus important à surmonter dans la communauté pour la prise en charge des maladies mentales. Différentes campagnes de santé publique tentent depuis plusieurs années de déconstruire la stigmatisation publique des maladies psychiques, en s’appuyant notamment sur les médias.

Mais le problème est que les personnes souffrant d’une maladie psychique finissent aussi par s’approprier les stéréotypes liés à leur maladie. D’après les spécialistes, ce phénomène d’autostigmatisation, souvent sous-évalué, a des conséquences tout aussi délétères que la stigmatisation publique elle-même, sur le fonctionnement et la qualité de vie des patients. Ainsi, l’anxiété sociale chez les patients souffrant d’un trouble bipolaire serait la conséquence directe de cette autostigmatisation et des sentiments chroniques de honte et de baisse de l’estime de soi qu’elle engendre.

Si une bonne alliance thérapeutique est corrélée à des symptômes moins sévères, elle est insuffisante pour l’amélioration du vécu d’autostigmatisation, ce qui illustre toute la complexité des liens entre stigmatisation, symptômes, adhésion au traitement et prise en charge de la maladie.

Questions à Fouad Mekouar, de l’Association marocaine pour l’appui, le lien, l’initiation des familles des personnes souffrant de troubles psychiques (Amali)

« Les personnes bipolaires sont aussi exposées à la stigmatisation que les autres malades psychiques avec en plus des risques de se faire avoir par des personnes malintentionnées »
Comment peut-on décrire la situation de la santé mentale au Maroc ?

Le gouvernement a placé la maladie mentale ainsi que la toxicomanie comme priorité dans son programme de santé. Le plan stratégique du ministère de la Santé tend vers une ouverture de la psychiatrie par une désinstitutionnalisation, une régionalisation et le développement d’une médecine de proximité. Les hôpitaux psychiatriques constituent une réponse de plus en plus critiquée, une désinstitutionnalisation de la psychiatrie est, par conséquent, recherchée en proposant des soins en dehors de l’hospitalisation.

Sur le plan de la régionalisation, plusieurs régions seront nouvellement dotées de structures hospitalières régionales et des efforts sont faits pour arriver à une régionalisation des ressources humaines et matérielles.
Toutefois, les besoins en soins sont importants. Selon les chiffres présentés par le ministère de la Santé en 2007 suite à l’Enquête épidémiologique nationale, établie en collaboration avec OMS, sur la prévalence des troubles mentaux et les toxicomanies au Maroc, on apprend que 40% de la population marocaine âgée de 15 et plus souffre ou a souffert d’un trouble mental, 26,5% des Marocains souffrent de troubles dépressifs, 9% de troubles anxieux, 5,6% de troubles psychotiques, 1% de schizophrénie, 2% d’abus d’alcool et 1,4% de dépendance alcoolique.

En face de ces besoins en soins, le déficit en ressources humaines et matérielles reste important. En effet, le Maroc compte uniquement 306 psychiatres dans le secteur public et privé et 2.225 lits pour la santé mentale répartis sur 34 structures de soins psychiatriques et addictologiques soit 0,7 lit pour 10.000 habitants alors que la norme est de 1 lit pour 10.000 habitants.
Aussi, la répartition régionale est inégale puisque l’axe Kénitra-Casablanca accapare 60% des ressources. Côté médicament, le budget de 90 millions de DH alloué aux médicaments psychotropes reste insuffisant et les médicaments de nouvelle génération se font rares.

Et la situation du patient bipolaire dans notre pays ?

Les personnes bipolaires sont aussi exposées à la stigmatisation que les autres malades psychiques avec en plus des risques accrus de se faire avoir par des personnes mal intentionnées, d’où la nécessité d’une protection juridique.

Comment l’association Amali accompagne-t-elle les patients et leurs familles, en particulier ceux qui souffrent de bipolarité ?

L’association Amali entreprend de nombreuses actions pour accompagner les patients souffrant de maladies mentales et leurs familles. Nous organisons ainsi plusieurs conférences pour sensibiliser le public aux méfaits de la stigmatisation, la marginalisation et l’exclusion.
Amali organise également un cycle de psycho éducation pro-famille. Il s’agit d’une formation qui s’adresse aux familles et proches afin de les aider à connaître la maladie, mieux communiquer avec le patient et éviter ainsi les crises à répétition avec le risque d’hospitalisation. Cette année nous organisons un cycle de formation en collaboration avec le Centre psychiatrique universitaire (CPU) de Casablanca Quartier des hôpitaux à partir du mois de mai.

Depuis 2018, nous sommes partenaires du ministère de la Santé, de la Fondation Mohammed V et de l’Initiative nationale pour le développement humain (INDH) pour la gestion du Centre médical psychosocial (CMPS) de Tit Mellil. Ce Centre a la particularité de travailler sur une démarche thérapeutique intégrée permettant aux patients de sortir de leur isolement et de retrouver le contact avec la société à travers l’organisation d’ateliers animés par des professionnelles de la psychothérapie et un suivi psychiatrique. Le CMPS où on organise des réunions de coordination pour le suivi des patients est un espace convivial où se rencontrent les patients autour d’activités ludiques et de détente en présence d’un pair aidant sous l’encadrement du staff médical. Il est ouvert à tous les patients stabilisés du grand Casablanca. C’est le deuxième Centre du genre après celui de Hay Moulay Rachid. Les deux Centres ont été inaugurés par Sa Majesté respectivement au mois du Ramadan 2017 et 2018.

Comment obtenir des améliorations de l’état des personnes en souffrances psychiques, notamment les personnes bipolaires ?

Pour le côté médical, il est important de suivre son traitement médicamenteux sans faille et consulter d’une manière régulière son psychiatre. En ce qui concerne la famille, il faut suivre le programme psycho-éducatif pro-famille pour les familles qui ont un proche malade, avoir de l’empathie pour le patient et ne pas le juger (paresseux, ne veut pas travailler, etc.)
Enfin, pour le côté psychothérapeutique du patient, il faut l’aider à sortir de son isolement en l’encourageant à communiquer avec la famille et les amis et en suivant des ateliers psychothérapeutiques ainsi que des séances de thérapie individuelle. Pour les patients en état de crise, dès l’apparition des premiers signes, la famille doit consulter son psychiatre. L’hospitalisation peut s’avérer comme solution nécessaire pour le patient et la famille.

Quels conseils pouvez-vous donner aux familles pour mieux accompagner un proche malade ?

La famille a un rôle important à jouer quant à la santé mentale de son proche, elle doit être en situation de vigilance notamment à partir de l’adolescence. Dès l’apparition des premiers signes de trouble, le proche doit consulter un généraliste qui peut apprécier sa situation pour éventuellement l’orienter vers un spécialiste.
Pour les patients qui sont sous traitement, les familles doivent veiller à les aider à prendre leurs médicaments d’une manière régulière afin d’éviter l’aggravation de la maladie. Il ne faut pas hésiter à consulter son psychiatre en cas d’aggravation des troubles psychiques même en dehors des visites régulières.
Aussi, il ne faut surtout pas changer de médecin espérant trouver un jour un traitement miracle, la maladie mentale est une maladie chronique. Toutefois, des améliorations sont possibles.

Enfin, quelles sont les revendications d’Amali pour améliorer la situation de la santé mentale au Maroc ?

Nous espérons que les personnes démunies pourront avoir les médicaments psychiatriques gratuitement et que l’hospitalisation sera également gratuite pour les personnes qui n’ont pas de prise en charge. Nous revendiquons aussi une augmentation de la capacité litière en psychiatrie et du nombre de psychiatres, d’infirmiers, de psychologues et d’éducateurs, ainsi que le développement des soins en addictologie, en pédopsychiatrie et en psycho-gériatrie. Nous souhaitons également généraliser la psychoéducation des patients et des familles et prendre des mesures incitatives et juridiques pour faciliter l’insertion des patients stabilisés à retrouver du travail.

Il faut aussi améliorer l’accueil et le traitement des patients ayant des troubles psychiques dans les centres de soins publics et privés. Et pour les cliniques spécialisées en psychiatrie appliquer des tarifs supportables, normalisées et sous contrôle de l’État.

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