Les spécialistes définissent cette affection comme étant «une " inflammation" des cellules du foie le plus souvent causée par des virus (hépatite virale). Cette inflammation peut également être provoquée par une consommation d'alcool dite " à risque ", certains médicaments, une surcharge en graisse, un trouble du système de défense de l'organisme». Au Maroc, on estime que 300.000 personnes sont porteuses du virus de l'hépatite C, mais ce chiffre est à coup sûr sous-évalué en l'absence de recensement et de dépistage.

L'hépatite est qualifiée d'aiguë au moment du contact de l'organisme avec le virus de l'hépatite. « Elle peut provoquer une " jaunisse " également appelée "ictère", c'est-à-dire fatigue. Elle peut aussi ne donner aucun symptôme et passer inaperçue. C'est le plus souvent le cas».

Et- c'est là où le bât blesse. «L'hépatite C est une maladie qui évolue à bas bruit.

Elle se manifeste souvent par un état d'étourdissement général, par ce qu'on appelle le syndrome grippal, rarement par des signes ophtalmologiques…Mais quand les symptômes commencent à apparaître c'est généralement pour annoncer des complications. Le meilleur moyen d'agir, en amont, contre cette maladie reste le dépistage précoce», affirme le Pr Driss Jamil, président de l'association S.O.S. Hépatites Maroc. Diagnostiquée à temps, cette pathologie peut être soignée et permettre au patient de survire longtemps. Ainsi 6 patients traités sur 10 guérissent complètement.

Plusieurs types de virus ont été identifiés comme étant à l'origine de dysfonctionnement du foie. On les désigne par les lettres A, B, C, D (ou delta), E et G, mais les plus fréquentes sont les 3 premières. Le mode de transmission relatif au premier type d'hépatite (A) est étroitement lié à l'hygiène de vie. Il est favorisé par les mauvaises habitudes alimentaires et par ce qu'on appelle communément la maladie des mains sales qui est à l'origine de la transmission féco-orale.

Les couches défavorisées sont les plus concernées par cette pathologie. Quant aux deux types restants (B et C), ils sont principalement chopés lorsque le sang d'une personne infectée par le VHC entre en contact avec le sang d'une personne indemne.

Les transfusions sanguines sont souvent désignées du doigt dans ce type de transmission. C'est ce qui explique toutes les mesures de sécurité prises lors de ces opérations. La contamination par voie sexuelle ou de la mère à l'enfant ne sont pas exclues. En effet, le risque de transmission du virus de l'hépatite C de la mère à l'enfant est d'environ 5%.

Il a lieu probablement lors de l'accouchement.
Les spécialistes mettent également en garde contre les instruments souillés ou non stérilisés qui constituent un véritable danger pour les personnes qui s'en servent et les partagent.

Encore plus contagieux, le virus de l'hépatite B est assimilé à celui du VIH/Sida dans son mode de transmission. Il est 50 à 100 fois plus infectieux. La prévention et le dépistage précoce constituent donc les règles d'or pour éviter le pire.
Cancer du foie et transplantation
Les personnes souffrant de cancer du foie dans le monde se chiffrent à 1 million. Au cours du 42è congrès de l'Association européenne des études du foie (EASL), de nouvelles techniques d'imageries ainsi que de nouveaux outils de diagnostic ont été présentés.

Aujourd'hui, ils permettent d'analyser les molécules des tissus cancéreux en vue de savoir lesquels des carcinomes sont les plus agressifs et ceux qui le sont le moins. Ce qui permet de mieux traiter cette pathologie. Les pronostics actuels ne sont pas très encourageants du fait que seulement 10 à 20% des cellules cancéreuses du foie peuvent être complètement éliminées grâce à la chirurgie.

Au cas où elles ne le sont pas, la maladie devient mortelle durant une période de 3 à 6 mois. Mais occasionnellement, on assiste à des cas de survie. En revanche, la chirurgie agressive de transplantation du foie peut se faire avec succès dans le traitement des petites tumeurs ou celles avec une lente croissance, si la maladie est diagnostiquée à temps.

En Espagne, en 2006, 1.054 transplantations ont été réalisées. Avec ce chiffre, ce pays arrive en seconde place après les Etats-Unis qui connaît la réalisation de plus d'opérations par an. D'une manière générale, la transplantation constitue une bonne alternative pour la majorité des patients.

Kenza Alaoui