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Revue de presse

Amal Bourquia professeur de néphrologie et néphrologie pédiatrique, présidente de l’association REINS : « L’insuffisance rénale est une maladie qui reste silencieuse trop longtemps »

Albayane | Maroc | 14/03/2021

La Journée mondiale du rein qui se déroule chaque année en date du 12 mars, est pour nous une occasion idoine pour rappeler que l’insuffisance rénale chronique est une maladie encore trop souvent négligée, diagnostiquée tardivement. Le thème de cette année 2021 sera axé sur « La santé rénale pour tous et partout : Bien vivre avec une maladie rénale ». Sur un plan épidémiologique, on considère que la maladie rénale chronique (MRC) toucherait plus de 3 millions de Marocains dont beaucoup arrivent chaque année au stade terminal. On fait le point avec Amal Bourquia, professeur de néphrologie et néphrologie pédiatrique, présidente de l’association REINS.

ALBAYANE : Qu’est-ce que l’insuffisance rénale ?

Professeur Amal Bourquia : L’insuffisance rénale peut être définie comme la détérioration lente et progressive de la fonction rénale. Les mini-filtres du rein (néphrons) s’abîment progressivement et les reins n’arrivent plus alors à éliminer les déchets de l’organisme. Ce dernier s’intoxique petit à petit. A ce stade, il faut avoir recours à un traitement de substitution de la fonction rénale : Dialyse ou une greffe rénale. Les causes les plus courantes de l’insuffisance rénale chronique sont liées au diabète et à l’hypertension artérielle. Mais beaucoup de maladies peuvent toucher les reins et les abîmer, qu’elles soient d’origine malformatives et congénitales, héréditaires, ou encore acquises …
Les maladies rénales qu’elles entraînent affectent peu à peu les unités du rein qui filtrent le sang. Les reins ne sont alors plus en mesure de fonctionner correctement. Les complications rénales du diabète et de l’hypertension artérielle sont devenues les principales causes de traitement par dialyse au Maroc.

Parlez- nous des différents rôles du rein ?

Les reins sont deux petits organes qui ressemblent à des haricots de 180 g placées de part et d’autre de la colonne vertébrale. Leur rôle ? Filtrer les déchets toxiques produits par notre corps et qui sont transportés dans le sang. Objectif : purifier le sang pour qu’il ne contienne plus de déchets, et évacuer ces derniers par le biais de l’urine. Les reins sont importants car en bonne santé, ils remplissent entre autres trois rôles essentiels pour notre organisme. Ils filtrent et purifient le sang par l’élimination des déchets dans l’urine. Ils régularisent le contenu de l’organisme en eau et en divers minéraux. Ils contrôlent la tension artérielle et stimulent la formation des globules rouges. Assurent l’équilibre du bilan calcium et de nombreuses fonctions immunitaires.

Quels sont les symptômes qui doivent alerter ?

L’insuffisance rénale est une maladie qui reste silencieuse trop longtemps. Elle évolue souvent sans trop de symptômes spécifiques. Cependant, certains symptômes doivent attirer l’attention comme les œdèmes, la fatigue, l’anémie, l’hypertension artérielle, changement de la couleur des urines. Il est important de faire régulièrement un dépistage, surtout si on souffre d’une maladie chronique.

Quels sont les personnes les plus touchées par cette maladie ?

Il faut savoir que personne n’est à l’abri des maladies rénales : les jeunes, les adultes, les personnes âgées, les femmes comme les hommes. Mais il faut dire que les reins fonctionnent moins bien avec l’âge : à partir de 60 ans, on perd 10 % de fonction rénale tous les 10 ans. Seul un dépistage précoce permet de détecter à temps une diminution de la fonction rénale et de la traiter avec succès. Ce dépistage permet de reculer voire d’éviter le recours à la dialyse ou à la nécessité d’une greffe.

Qu’en est-il des traitements ?

Malgré les nombreux efforts déployés dans ce secteur, les problèmes pour offrir une thérapie de remplacement rénal persisteront dans l’avenir. Aussi, la prévention des maladies rénales et de la progression vers la phase terminale est donc déterminante et nécessaire.
Seul un traitement efficace peut ralentir la progression de la maladie et retarder l’heure des premiers traitements de suppléance rénale.

Comment éviter de développer une maladie rénale ?

Lorsque l’on est en bonne santé, certaines règles très simples permettent de préserver le bon état de ses reins. Elles contribuent également à la prévention des maladies cardiovasculaires et métaboliques : boire la quantité d’eau adaptée à ses besoins (au moins 1 litre par jour), répartie sur la journée, afin de faciliter le travail des reins; avoir une alimentation équilibrée afin d’éviter le surpoids et l’excès de cholestérol ; ne pas manger trop salé car l’excès de sel favorise l’hypertension ; arrêter de fumer ; pratiquer un exercice physique régulièrement pour lutter contre la sédentarité ; faire attention à certaines substances qui peuvent être toxiques pour les reins ; éviter l’automédication : les anti-inflammatoires non stéroïdiens, y compris l’aspirine, peuvent être toxiques pour les reins. Il en va de même pour certains analgésiques, comme le paracétamol, s’ils sont utilisés à fortes doses et à long terme ; être vigilant quant à l’abus de laxatifs ou de diurétiques, et à la consommation de produits dont la composition n’est pas clairement identifiée (herbes ou décoctions) ; se méfier des régimes hyperprotéinés, qui peuvent fatiguer les reins. Certains produits de contraste iodés injectés lors d’examens radiologiques peuvent endommager les reins de personnes fragiles. Toujours en parler à son médecin.

Quel regard portez-vous sur la situation actuelle de la maladie rénale chronique et comment expliquez-vous que le nombre de greffes rénales soit dérisoire dans notre pays ?

Sur un plan épidémiologique, on considère que la MRC toucherait plus de 3 millions de Marocains dont beaucoup arrivent chaque année au stade terminal. L’absence d’un registre national de IRCT rend difficile l’estimation des variables. Cependant, selon les quelques données disponibles, l’Incidence de l’IRCT serait de 4200 malades/an dont 40% de diabétiques (Nombre de cas apparus pendant une année au sein d’une population) et sa prévalence de 3400 malades /an (proportion de personnes malades à un moment donné). La prévalence concerne les cas existants, tandis que l’incidence concerne les nouveaux cas. Le Maroc dispose de 380 centres de dialyse. Le secteur libéral compte plus de 220 néphrologues sur un total de 460. Le nombre total des patients dialysés est environ 32000, L’âge moyen de nos patients reste jeune, aux alentours de 50 ans. Le diabète représentant la cause principale qui amène les malades à la dialyse. La greffe. Quant à elle, elle reste à un stade embryonnaire loin des aspirations et attentes de patients et du corps médical, avec moins de 600 greffes, la majorité à partir de donneurs vivants et 60 à partir de donneurs en état de mort cérébrale. Cette modalité représente à la fois, la meilleure et la moins coûteuse des techniques de traitement de l’IRCT.

Accroître la prise de conscience de l’importance des reins

Lancée à l’initiative de l’International Society of Nephrology, la journée mondiale du rein est instituée pour sensibiliser le grand public à l’importance des maladies rénales, affections silencieuses dont le diagnostic tardif multiplie les conséquences qui peuvent être très graves voire même dramatiques. Il arrive souvent que nombre de ces maladies rénales, ne soient dépistées qu’à l’approche du stade terminal. C’est-à- dire quand la dialyse (ou la greffe) va devenir obligatoire. D’où l’impérieuse nécessité de sensibiliser le grand public aux maladies rénales, ces tueurs silencieux.

A l’instar des autres pays de la planète, le Maroc célèbre la journée mondiale du Rein, l’occasion pour nous de rappeler si besoin est que près de 10% de la population mondiale présenterait une pathologie des reins, 900 millions d’individus seraient affectés par une insuffisance rénale chronique, soit une personne sur dix, l’ensemble de ces pathologies provoquerait environ 3 millions de décès par an. Une prévalence en constante augmentation en lien avec le vieillissement de la population et les changements de modes de vie.

En effet, il y a lieu d’insister sur cet aspect relatif à nos modes de vie actuels. Nous mangeons mal, nous avalons tout rapidement, notre alimentation est déséquilibrée, nous bougeons très peu, nous devenons de plus en plus sédentaires. Ce sont des facteurs aggravants de la maladie rénale.

En outre, nous relevons une augmentation du nombre de patients souffrant de diabète (2 millions) et d’hypertension artérielle (plus de 8 millions), ce qui entraîne une augmentation des cas d’insuffisance rénale.
La Journée mondiale du rein qui a lieu chaque année, vient à point nommé pour rappeler que les reins, des organes vitaux, nobles jouent un rôle essentiel dans notre organisme. Ces reins sont petits, à peine 12 cm de long, 6 cm de largeur et 3 cm d’épaisseur. Ils sont fragiles et fonctionnent 24 H/24 H, en filtrant notre sang et en le débarrassant des déchets et autres toxiques.
Pendant cette journée mondiale du rein, des centaines d’évènements sont organisés dans le monde entier, allant des conférences sur cette thématique, aux dépistages publics, des émissions de radio, des reportages de TV, des articles de presse écrite ….

Tout cela dans le but de sensibiliser un maximum de personnes à la prévention, aux facteurs de risque ainsi qu’aux conditions de vie lorsqu’on souffre d’une maladie rénale et que l’état de santé du patient a besoin de soins et d’attention constante.
C’est encore plus vrai, les patients atteints de maladie rénale chronique dépendant de la dialyse ou de la transplantation, qui ont besoin d’être accompagnés et soutenus particulièrement par ces temps difficiles. N’oublions pas que l’impact de la pandémie Covid-19 nécessite d’accentuer l’attention sur les patients avec MRC et en particulier ceux en dialyse. D’ailleurs, l’insuffisance rénale est apparue comme la maladie chronique la plus à risque de développer une forme sévère de la Covid-19.

Propos recueillis par Ouardirhi Abdelaziz

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