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Revue de presse

Covid-19/ Maroc : Variant anglais ou le spectre d’un reconfinement

Hespress | Maroc | 25/02/2021

Depuis l’annonce par le ministère de la Santé de la découverte de 24 cas de contamination au variant anglais, le spectre du confinement refait surface. Sur les réseaux sociaux, les internautes ne parlent que de ça, craignant une seconde mise sous cloche qui réduirait encore plus leur liberté de circulation, plus qu’elle ne l’est aujourd’hui avec le couvre-feu.

Connu pour sa forte contagiosité, le variant Britannique fait grimper le nombre de contaminations à des chiffres exponentiels dans la plupart des pays où il est apparu. L’Angleterre s’est d’ailleurs retrouvée dans l’obligation de reconfier suite à une importante hausse des cas, malgré les nombreuses réclamations des citoyens. Mais cela a fini par donner ses fruits, et la situation s’est plutôt stabilisée. Qu’en est-il donc pour le Maroc, qui en est à ses premiers cas du nouveau variant B117 ?

Joint par Hespress Fr, le directeur du laboratoire de biotechnologie relevant de la faculté médecine et de pharmacie de Rabat, Pr. Azzedine Ibrahimi nous assure que les deux vaccins choisis par le Royaume, Sinopharm et Astrazeneca, sont efficaces contre le variant anglais, mais pas contre le brésilien et le Sud-africain. Raison pour laquelle, le spécialiste préconise d’augmenter le rythme de la vaccination de masse pour protéger les personnes à risque et vulnérables.

Tout en insistant sur le fait que le variant britannique est plus contagieux et peut rapidement attaquer les personnes vulnérables, Pr Ibrahimi recommande de se protéger et ne pas laisser tomber les gestes barrières pour une raison très simple.

« C’est que les virus vont se multiplier. Et si la multiplication est très rapide, cela entrainera l’apparition des mutations du virus. Ces mutations concernent les caractéristiques différentes du virus original. On commence à parler de variant. Et ces variants peuvent toucher le diagnostic, la pathogénicité, c’est-à-dire la sévérité de la maladie, et la circulation. Et bien sûr tout ce qui est vaccination », explique-t-il.

Pour le moment, les vaccins choisis par le Maroc sont efficaces contre ce variant anglais, rappelle le scientifique qui souligne toutefois qu’on n’est pas à l’abri. « Si le virus continue de se multiplier, on pourrait assister à l’apparition de variants plus dangereux, comme le Brésilien et le Sud-africain. D’ailleurs, le Brésilien, qui est le P1, touche la pathogénicité donc la maladie devient plus sévère. Pour le variant Sud-africain, tous les vaccins qui ont été développés jusqu’à présent, peuvent voir leur efficacité diminuée contre ce variant et c’est quelque chose qu’on ne veut pas dans notre pays », fait valoir Pr Ibrahimi.

Afin de surmonter cette épreuve et éviter une flambée de cas et des décès à cause de ce nouveau variant britannique, Pr Ibrahimi estime que cette étape a besoin de l’implication de tous.

Il s’agit d’un pacte contractuel entre l’État et les citoyens. L’État va essayer de ramener plus de vaccins et accélérer le rythme de vaccination et ainsi atteindre les 80% de personnes vaccinées pour arriver à l’immunité collective, tandis que les citoyens doivent respecter les gestes barrières qui sont très très simples (port de masque, distanciation …) et éviter ainsi d’être dans l’obligation de reconfier tout le pays.

« En Angleterre, la circulation du virus a atteint 25 à 30% depuis l’apparition du nouveau variant B117. Ils étaient donc obligés de reconfier, ce qu’on ne veut pas pour le Maroc. On souhaite que tout le monde s’implique pour y faire face, État et citoyens. Parce qu’en fin de compte, nous d’un point de vue scientifique, arrivés à un certain point, on va donner les données scientifiques ».

Il met ainsi en garde : « On ne va pas se retrouver dans la situation où on explique que le variant est arrivé à un tel stade et si ça continue on va atteindre un stade dangereux, et les décès vont augmenter, etc. Et en se basant sur les données scientifiques, l’État doit prendre les décisions nécessaires. Des décisions connues par le grand public, à savoir le confinement ou le confinement partiel. Et nous ne voulons pas en arriver-là. Mais le risque existe en cas d’absence d’une implication générale ».

Khadija KHETTOU

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