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Maroc Hebdo | Maroc | 05/02/2021
2.000 décès, 14.000 cas d’incapacité temporaire et 37.000 cas d’incapacité permanente par an, des salariés non couverts par l’assurance “Accident du travail”, seulement 1.400 médecins du travail… Le constat sur le monde du travail au Maroc est alarmant.
Le monde du travail est truffé de risques pour les employés au Maroc. Il est aussi source d’angoisse et d’anxiété. Ce constat n’est pas nouveau. Mais ce que révèle le Conseil économique, social et environnemental (CESE) est encore plus inquiétant. Jeudi 4 février 2021, son président, Ahmed Reda Chami, a divulgué les résultats d’une étude réalisée, dans le cadre d’une auto-saisine, portant sur la gestion de la santé et de la sécurité au travail dans les secteurs public et privé.
La pandémie a contribué à en dévoiler davantage les insuffisances et des défaillances. Et c’est ce qui a encouragé le CESE, présidé par Ahmed Reda Chami, à s’investir dans cette thématique.
Pour Reda Chami, il y a d’abord un constat général : tout le monde est exposé à différents dangers sur le lieu du travail, allant d’un accident de travail à une maladie professionnelle. Il se réfère au rapport 2019 de l’Organisation internationale du travail, pour dire que dans le monde, les accidents et maladies professionnels causent 2,78 millions de décès par an, dont 2,4 millions induits par des maladies professionnelles. Conséquence, les dommages inhérents aux problèmes de santé et de sécurité au travail coûtent entre 4 et 6% du PIB mondial.
Dispositions légales
Quid du Maroc ? Au Royaume, le constat est tout bonnement alarmant. On déplore annuellement 2.000 décès dus aux accidents de travail. A cause de ce bilan morbide, il occupe la première place dans la région MENA ! Dans son étude, le CESE souligne que « selon le ministère de l’Emploi et de l’Insertion professionnelle, en 2018, le nombre d’accidents de travail au Maroc a dépassé 50.000 cas, causant 756 décès, 13.208 cas d’incapacité temporaire et 36.561 cas d’incapacité permanente (…) ces chiffres ne rendent pas compte du bilan réel des accidents de travail au Maroc ».
Ahmed Reda Chami rappelle sur un ton amer que l’Institut national des conditions de la vie au travail (INCVT), créé en 2010 pour promouvoir la santé et la sécurité au travail, à travers la sensibilisation, la diffusion de la culture de la prévention contre les risques professionnels, entre autres, n’a pas pu mener à bien sa mission, à défaut de moyens humains, logistiques et financiers. Le président du CESE ne s’arrête pas à ce stade. Il a enchaîné par un effet d’annonce qui dure depuis 10 ans. Il s’agit en l’occurrence d’un projet de loi-cadre qui n’a jamais vu le jour.
Ce n’est pas tout. Trois autres postulats : D’abord, le nombre d’entreprises qui respectent les dispositions du Code du travail en rapport avec la mise en place de la commission de sécurité et de l’hygiène ne dépasse pas 17%. Ensuite, le nombre de salariés du privé couverts par l’assurance accident du travail ne représente que 25% de la population active (10 millions). Et, enfin, seules les grandes entreprises ont un médecin du travail.
Sur ce dernier point, leur nombre est faible. Seulement 1.400 médecins du travail exercent au Maroc. Ces risques pèsent lourdement sur la santé physique et psychique des salariés mais aussi sur le rendement des entreprises. Une réalité amère qui renseigne sur les relations employeur-employé souvent, tendues, et sur la cupidité d’une grande majorité d’opérateurs économiques, tous secteurs confondus, animés par le seul profit.
Marouane Kabbaj
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