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Le matin | Maroc | 23/01/2021
Le médicament anakinra, initialement destiné à des maladies rhumatismales, n'améliore pas l'état des patients atteints d'une pneumonie « moyenne ou modérée » liée au Covid-19, selon les résultats d'un essai clinique français publiés samedi.
« Des études ultérieures sont nécessaires pour étudier l'efficacité de l'anakinra dans des groupes de patients avec une infection Covid-19 plus sévère », a indiqué dans un communiqué l'AP-HP (Assistance publique - Hôpitaux de Paris), où cet essai a été piloté.
L'essai, dont les résultats ont été publiés dans la revue médicale The Lancet Respiratory Medicine, a porté sur 116 patients venant de 16 centres hospitaliers français.
Le critère était qu'ils soient « hospitalisés avec une pneumonie Covid-19 moyenne ou modérée » avec administration d'oxygène, mais sans « assistance ventilatoire ».
Parmi ces patients 59 ont reçu l'anakinra en plus du traitement usuel, et 57 ne l'ont pas reçu.
Au bout de quatre jours, «21 (36%) des 59 patients du groupe anakinra s'étaient aggravés, contre 21 (38%) des 55 patients du groupe avec un traitement usuel ».
Au bout de 14 jours, «28 (47%) patients sur 59 dans le groupe anakinra et 28 (51%) patients sur 55 dans le groupe traitement usuel ont eu besoin de ventilation non invasive ou mécanique, ou sont morts ».
Au bout de 90 jours, «16 (27%) patients dans le groupe anakinra et 15 (25%) patients dans le groupe traitement usuel étaient morts ».
« Ces résultats montrent que l'anakinra n'a pas amélioré l'évolution des patients avec pneumonie Covid-19 moyenne ou modérée », souligne l'AP-HP.
En outre, « l'essai s'est terminé de façon prématurée conformément aux recommandations du Comité de surveillance et de suivi des données », l'instance mise en place lors de chaque essai clinique pour superviser sa bonne marche.
Fin octobre, l'Agence française du médicament (ANSM) avait indiqué qu'un autre essai clinique évaluant l'anakinra avait été suspendu, en raison d'une surmortalité inexpliquée parmi les patients traités selon des données préliminaires.
En décembre, l'ANSM avait toutefois indiqué que ce risque n'était « pas confirmé » après l'analyse de données plus poussées et la suspension avait été levée.
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