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Libération | Maroc | 15/01/2021
L’immunité collective contre la Covid-19 pourrait être atteinte début mai, sur la base d’un calendrier vaccinal de 12 semaines, a estimé le ministre de la Santé Khalid Aït Taleb. Dans un entretien accordé à BAB, le magazine mensuel de la MAP, le ministre de la santé a indiqué que sur la base d’un calendrier vaccinal de 12 semaines, "on pourrait éventuellement être en immunité collective début mai", expliquant qu’au vu des indicateurs scientifiques et épidémiologiques reconnus par l’OMS, il faudrait toucher plus de 60% de la population pour atteindre l’immunité collective. Le Royaume a fait le choix de cibler 80% de la population afin de sortir rapidement de cette pandémie l’ayant impacté socialement et économiquement, a souligné le ministre, précisant, cependant, que la réalisation de l’immunité collective prendra du temps.
A cet égard, il explique que la campagne se déroulera en période de pandémie et donc dans le strict respect des mesures barrières, ajoutant qu’il faudra attendre un délai de plus de 14 jours après avoir reçu la deuxième dose pour que chaque individu puisse atteindre un certain niveau d’immunité. Seul le temps révélera la durée sur laquelle le vaccin restera efficace contre la Covid-19 ou si à l’avenir, le virus deviendra saisonnier à l’instar du H1N1 qui est rentré dans le programme de vaccination antigrippale, relève le responsable gouvernemental. S’agissant de la date de lancement de la campagne de vaccination, M. Aït Taleb a affirmé qu’elle sera officiellement annoncée après la réception du vaccin.
A ce jour, il n’y a pas de date précise, mais les préparatifs sont là et le dispositif est mis en place, a-t-il affirmé, notant que le Maroc est prêt à entamer cette campagne de vaccination. Il s’agit d’une opération de grande envergure qui touchera tout le territoire national et qui nécessitera des moyens logistiques et humains très importants et une organisation sans faille, fait-il observer. Sur un autre volet, M. Aït Taleb reconnaît "une petite souffrance" dans la gestion des maladies non Covid-19 en général, expliquant "qu’il y avait une urgence sanitaire mondiale et que sa gestion était prioritaire". Cependant, le système de santé a réussi à dégager et identifier les structures dédiées à la Covid-19 qui fonctionnaient indépendamment des structures non-Covid, pour que les patients puissent continuer à avoir accès aux soins. Abordant la généralisation de l’AMO, le ministre a souligné que la couverture médicale doit s’inscrire, aujourd’hui, dans une approche de solidarité entre les différentes catégories de la population, poursuivant que le processus de généralisation doit commencer à se déployer dès l’année 2021. Le responsable gouvernemental n’a pas manqué de mettre en exergue la nécessité d’assurer la pérennité de ce dispositif de généralisation, notant que pour y parvenir, il est nécessaire "d’en finir avec le corporatisme et assurer une gestion de manière transversale et verticale afin de garantir la viabilité du système".
Le Centre africain de contrôle et de prévention des maladies (CDC Afrique) a révélé jeudi que cinq pays africains représentent actuellement environ 69% de tous les cas confirmés positifs signalés en Afrique, alors que la pandémie de Covid19 frappe de façon inégale à travers le continent. Les cinq pays les plus touchés sont l'Afrique du Sud avec 1.278.303 cas (41%), le Maroc avec 455.055 cas (14%), la Tunisie avec 168.568 cas (5%), l'Egypte avec 152.719 cas (5%) et l'Ethiopie avec 129.455 cas (4%). Le CDC Afrique a également indiqué qu'une vingtaine de pays africains avaient signalé des taux de létalité plus élevés que le taux moyen mondial de 2,2%. Parmi ces pays, on peut citer le Soudan avec 6,1%, l'Egypte avec 5,5%, le Liberia avec 4,5%, le Tchad avec 4% et le Mali avec 3,9%. Mercredi, le directeur adjoint du CDC Afrique, Ahmed Ogwell, a expliqué à l'agence de presse chinoise Xinhua que le continent africain jouait un rôle actif dans le développement mondial des vaccins contre la Covif-19 et les essais cliniques. "Nous sommes très impliqués dans les essais cliniques et c'est ainsi que nous prenons part au développement de vaccins", selon Ahmed Ogwell. "Par ailleurs, certaines institutions en Afrique ont déjà entamé le processus de développement d'un vaccin contre la Covid-19 pour le continent", a-t-il souligné.
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