Le premier cas de la nouvelle variante du coronavirus a été détecté au Maroc. Ce virus mutant est plus contagieux mais n’est pas plus virulent. Il va mettre encore plus de pression sur notre système de santé fragile et davantage fragilisé par cette épidémie, en attendant la vaccination.

L’angoisse monte d’un cran. Appelée D614G, la nouvelle variante du virus corona apparu à Wuhan en Chine en décembre 2019, découverte en premier lieu en Grande-Bretagne, a été détectée lundi 18 janvier 2021 par les autorités sanitaires marocaines au Port Tanger-Med chez un Marocain arrivé d’Irlande à bord d’un bateau en provenance de Marseille. Selon le ministère de la Santé l’intéressé, asymptomatique, a été placé en isolement à Casablanca. Le patient et les personnes contacts sont traités conformément au protocole sanitaire en vigueur dans le Royaume.

Connu pour se propager à une vitesse rapide, plus de 70% de plus comparativement à sa variante initiale, ce virus mutant n’est ni plus mortel, ni plus grave, ni plus virulent, assurent et rassurent les experts. Mais au vu de la saturation des hôpitaux et de l’insuffisance avérée des lits de réanimation nécessaires pour la prise en charge des cas graves, cela inquiète. Du coup, les autorités compétentes ont pris la décision d’interdire, à titre préventif, l’accès au territoire national, à partir de ce mardi 19 janvier 2021 et jusqu’à nouvel ordre, des avions et des passagers en provenance de quatre nouveaux pays.

Dépistage précoce

Il s’agit en l’occurrence de l’Australie, du Brésil, de l’Irlande et de la Nouvelle-Zélande. Ces pays viennent s’ajouter à l’Afrique du Sud, au Danemark et au Royaume-Uni, déjà concernés par cette même mesure. Une batterie de mesures a été adoptée pour le dépistage précoce des cas de variants de Coronavirus. Cette souche s’est tellement répandue dans de nombreux pays notamment en Grande-Bretagne.
Malgré l’offre de santé sophistiquée et importante du pays, le nombre de morts dépasse les 1.000 par jour. En quelques jours seulement, elle s’est propagée non seulement dans des pays européens limitrophes, mais aussi dans des pays nord-américains notamment. Difficile donc de l’empêcher totalement d’arriver à nos frontières. De cette donne le ministère de la Santé en est parfaitement conscient.

Ce qu’il tente de faire, c’est de la freiner, autant que faire se peut, en attendant la vaccination. Et c’est là où le bât blesse. Un peu plus de deux mois après son annonce dans un communiqué du Cabinet royal, la campagne de vaccination massive anti-Covid- 19 peine à commencer. Pour cause, le retard de l’acheminement du vaccin, que ce soit celui chinois de Sinopharm ou celui britanno-suédois d’AstraZeneca.
Tout tend à croire que de nouvelles restrictions de déplacement vont être décrétées au cas où le nombre de cas de contaminations relatifs notamment à ce variant du coronavirus monte en flèche. Les mesures barrières sont plus que jamais de mise si le pays cherche à éviter un nouveau pic des contaminations et une hausse significative des victimes de ce virus mortel et sournois. Car s’il inquiète vraiment, c’est parce qu’il va mettre plus de pression sur notre système de santé déjà fragile et davantage fragilisé par cette épidémie mondiale.