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Libération | Maroc | 16/12/2020
Initialement, les prévisions annonçaient son lancement pour cette semaine ou la prochaine, mais ce n’est pas demain la veille que la campagne de vaccination anti-Covid-19 débutera. Dans l’hémicycle, le ministre de la Santé, Khalid Ait Taleb, a expliqué, avant-hier, à la commission des secteurs sociaux de la Chambre des représentants, que la date de démarrage de la campagne ne pourra être fixée sans avoir reçu au préalable les premières doses de vaccin. Enfin une intervention marquée par le sceau de la clarté. Il était temps.
D’autant qu’elle n’a pas uniquement concerné le calendrier de cette campagne, mais elle a également permis de répondre à une multitude de questions jusque-là ignorées par le ministère de la Santé. A commencer donc par le vaccin utilisé lors de la campagne de vaccination. Depuis des semaines, les autorités sanitaires n’avaient d’yeux que pour le vaccin développé par la firme chinoise CNBG Sinopharm. Aujourd’hui, la donne a changé. « Premier arrivé, premier utilisé », a déclaré Khaled Ait Taleb lors de son intervention. Une intrigante mini-volte-face qui s’explique certainement par les résultats encourageants du vaccin d’AstraZeneca, un des leaders mondiaux de l’industrie pharmaceutique. A l’instar de Sinopharm, le laboratoire anglo-suédois doit livrer des doses de son vaccin au Maroc.
Mais si les premières conclusions de la phase 3 des essais cliniques du vaccin d’AstraZeneca ont été récemment publiées, ce n’est pas le cas pour Sinopharm. Mais si l’on en croit Khalid Ait Taleb, c’est uniquement dû au fait que les essais cliniques « portent sur un grand nombre de volontaires. Il faut donc du temps pour analyser toutes les données collectées ». Puis d’ajouter : « La publication des résultats préliminaires d’un seul pays est impossible. Les premiers résultats porteront sur l’ensemble des Etats participants ». Cela dit, le ministre de la Santé se veut rassurant, en arguant que sur la base des premières conclusions, aucun effet secondaire grave n’a été observé, à la différence d’effets indésirables bénins. A savoir : des céphalées chez 22% des volontaires après réception de la première dose et chez 16% d’entre eux suite à la seconde. De plus, 15% des volontaires ont senti de la fatigue après la deuxième injection. Enfin, moins de 10% des patients ont développé de la nausée, des démangeaisons, de l’arthralgie et de la diarrhée. Sans oublier les états fiévreux observés auprès de 1,5% des volontaires après réception de la seconde dose.
Autre donnée importante, la réponse immunitaire serait de courte durée et l’efficacité du vaccin provisoire. Autrement dit, le vaccin développé par Sinopharm est caractérisé par une sécurité et une tolérance confirmées uniquement sur le court terme. Pour le long terme, va falloir attendre la conclusion de la phase 3 des essais cliniques dans un an. En somme, on peut dire que nous ne sommes pas plus avancés qu’avant. D’autant que la communication minimaliste des autorités sanitaires a non seulement créé le doute, mais elle a aussi fourni un nid douillet pour la prolifération des «fake news». Justement, au moment où Khalid Ait Taleb a déploré le pullulement des fausses informations sur les réseaux sociaux, la députée Usfpéiste, Ibtissam Merrass, a mis le doigt, à juste titre, sur la responsabilité du ministère de tutelle dans cette problématique. Puis de rappeler avec bon sens que la communication doit être destinée à l’opinion publique et non pas à une partie de la société marocaine. Mais il faut aussi souligner que ce n’est pas la première fois que la communication du ministère de la Santé est critiquée. En fait, c’est le cas depuis le début de l’épidémie, et pourtant, rien n’a changé. Du coup, on se retrouve dépendant du bon vouloir d’un ministère censé être au service du peuple. Mardi, face à la commission des secteurs sociaux de la Chambre des représentants, Khalid Ait Taleb était dos au mur et ne pouvait se terrer dans le silence plus longtemps. C’est certainement la raison pour laquelle nous avons eu droit à une surprenante et grande quantité d’informations.
Outre le fait que la vaccination sera étalée sur quatre semaines, dispatchée en quatre périodes avec une cadence de 150 à 200 actes vaccinaux par vaccinateur quotidiennement, on a également appris qu’environ 7.500 points de vaccination mobiles (sur 9.908 prévus) se déplaceront en zone rurale, alors que 2.867 stations de vaccination fixes seront mises en place dans le cadre de la campagne de vaccination anti-Covid. Au total, pas moins de 6.663 équipes de vaccination seront mobiles en allant dans les universités, les hôpitaux ou encore les usines. En tout, 4.053 médecins dont 1.430 en milieu rural et 10.468 infirmiers dont plus de la moitié en zone urbaine seront mobilisés lors de cette campagne de vaccination.
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