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Hespress | Maroc | 07/12/2020
Alors que le nombre de cas confirmés Covid-19 ne cesse d’augmenter à travers le monde, le Maroc enregistre une baisse significative de cas de contamination ces derniers jours. Le nombre est passé de 5.000 cas début novembre, à 1.500 cas en ce début de mois de décembre.
Ces dernières 24H, le Maroc a enregistré 1.531 cas confirmés coronavirus contre 2.919 un jour avant. Comment expliquer donc cette baisse. Est-ce dû aux mesures restrictives prises par les autorités publiques au niveau de plusieurs villes du Royaume, notamment Casablanca qui connait une grande densité de population, ou encore au respect des mesures barrières par les citoyens.
Joint par Hespress Fr à ce sujet, Dr. Abdelafattah Chakib, spécialiste des maladies infectieuses au CHU Ibn Rochd de Casablanca nous confie qu’il n’a pas d’explication scientifique par rapport à cette baisse, mais il souligne en revanche plusieurs facteurs qui peuvent l’expliquer, notamment la baisse des tests PCR. Le spécialiste écarte également l’hypothèse que ce soit lié aux mesures restrictives prises au niveau de plusieurs villes du Royaume.
En effet, alors que le Maroc était classé deuxième au niveau du continent africain en termes de tests PCR en juin (20.000 tests par jour), le pays observe depuis quelques mois une baisse de ces tests, passant de 17.000 tests par jour, puis 15.000 pour atteindre ce lundi 7 décembre 10.000 tests.
Autre facteur soulevé par le spécialiste, c’est la compréhension de la maladie par les citoyens. « On a l’impression, je dis bien l’impression puisqu’il n’y a pas eu d’études qui prouve cela, que les gens ont compris la maladie et connaissent les symptômes du coronavirus. Ils ne font donc plus de tests PCR. Ils se traitent directement et individuellement en prenant du Zinc, de la vitamine C etc. Je pense que les Marocains ont compris ce que c’est que le coronavirus. Ça veut dire avoir un bon taux d’oxygène. Le reste c’est des détails. En tout cas dans l’esprit marocain » , estime Dr. Chakib.
Est-ce une mauvaise ou bonne chose de se faire traiter chez soi sans faire de test ni d’analyses, une fois détection des symptômes ? Pour Dr. Chakib, « ça peut être une bonne chose si la personne était en contact avec un malade infecté, et qu’i*elle commence le traitement rapidement. Maintenant, il faut voir l’état de santé de la personne. Ça dépend de chaque individu. Pour les personnes qui n’ont pas de maladies chroniques et qui ne sont pas âgées, c’est une très bonne chose. Ça diminue la pression sur les hôpitaux, ça permet à la personne de se faire traiter rapidement au départ et ça permet aussi la diminution du nombre de personnes qui arrivent en réanimation » .
Cela dit, ce processus reste « compliqué » pour les personnes ayant des maladies chroniques ou encore les personnes âgées alerte le spécialiste. Pourquoi ?
« Ce qui arrive à cette catégorie de personnes, c’est qu’elles commencent le traitement chez elles à domicile. Et quand elles se rendent compte qu’elles n’ont plus la capacité de se procurer l’oxygène qui leur faut, (la saturation de l’oxygène atteint 80 ou 85) elles commencent à ce moment-là à chercher une place en réanimation. Et ça, c’est très dangereux. Parce qu’en cherchant une place pendant 24h, la personne risque de mourir » , explique-t-il.
On déduit donc que pour les personnes âgées ou celles ayant des maladies chroniques, se faire tester et se faire suivre par les services compétents une fois détection des symptômes, est une nécessité.
« En effet, il faut aller voir un hôpital ou un centre de santé une fois détection de symptômes pour ces personnes-là, et prendre de la chloroquine. C’est-à-dire prendre le protocole thérapeutique du ministère de la santé et faire un suivi correct ce qui est très important. Mais pour les sujets jeunes n’ayant aucune maladie, et qui ont perdu l’odorat ou le goût ou qui observent d’autres symptômes ou carrément asymptomatiques, à la limite, ils peuvent se faire traiter à la maison » , explique Dr. Chakib.
Concernant la chloroquine, il y a toujours eu des doutes au niveau national et international quant à son efficacité ou encore de ce qu’elle peut provoquer comme effets. Plusieurs témoins ayant étaient contaminés et qui se sont confiés à Hespress Fr, ont affirmé ne pas l’avoir prise par crainte des effets indésirables qu’elle peut provoquer à long terme.
Mais pour les sujets à risque, qui peuvent présenter des complications après la contamination, la chloroquine est indispensable estiment plusieurs experts, notamment Dr. Chakib. Ce dernier évoque ainsi un facteur qui est devenu récurrent récemment et qui peut être dangereux.
« Aujourd’hui, il y a beaucoup de personnes qui vont dans des cabinets privés. Et, malheureusement ou heureusement, beaucoup de médecins prescrivent un protocole sans la chloroquine, disant aux patients prenez tel ou tel médicament. Pour une personne asymptomatique, jeune, en bonne santé et qui n’a pas de maladies chroniques ça peut marcher. Mais s’il s’agit d’une personne qui a une maladie chronique, essentiellement le diabète et âgée, il faut faire très attention« , conclut le spécialiste des maladies infectieuses.
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