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Revue de presse

Le Gougerot-Sjögren : Une maladie qui s’attaque aux femmes dans plus de 90% des cas

Hespress | Maroc | 29/11/2020

L’épidémie du coronavirus ne doit pas nous faire oublier d’autres pathologies lourdes à porter comme le Gougerot-Sjögren, précise Dr. Khadija Moussayer, spécialiste en médecine interne et en Gériatrie et Présidente de l’association marocaine des maladies auto-immunes et systémiques (AMMAIS).

La maladie du Gougerot-Sjögren, qui s’attaque aux femmes dans plus de 90% des femmes, se caractérise par une sécheresse de la bouche et des yeux notamment et par des atteintes sur de nombreuses parties de l’organisme. Atteignant entre 0,1 à 0.2 % de la population, la maladie touche quelques dizaines de milliers de femmes au Maroc. Les conséquences sont parfois très sévères (Cancers, handicaps divers, invalidité, malformation du cœur d’un futur bébé…).

A l’heure actuelle, et selon la spécialiste, il n’est pas possible de guérir de cette pathologie mais on peut en amoindrir considérablement les conséquences les plus néfastes.
Une origine auto-immune

Le Gougerot-Sjögren fait partie des maladies auto-immunes dont la cause provient d’un dysfonctionnement du système immunitaire, explique à Hespress Fr Dr. Moussayer. Les cellules spécialisées de ce système comme les lymphocytes, et des substances (les anticorps) sont en effet censées normalement protéger nos organes, tissus et cellules des agressions extérieures provenant de différents virus, bactéries, champignons etc.

Pour des raisons encore non élucidées complètement, ces éléments se trompent d’ennemi lors d’une maladie auto-immune et se mettent à attaquer nos propres organes et cellules, précise-t-elle. Ces anticorps devenus nos ennemis s’appellent alors « auto-anticorps ».

Des manifestations aux conséquences potentiellement graves

Ainsi, la maladie résulte d’une inflammation des glandes lacrymales et salivaires ainsi que d’autres glandes de la peau, de l’estomac ou du pancréas. Cette atteinte fait partie des maladies auto-immunes au cours desquelles plusieurs organes sont touchés successivement ou simultanément, dites alors maladies auto-immunes « systémiques ». La spécialiste cite à titre d’exemple le lupus, la polyarthrite rhumatoïde ou la spondylarthrite ankylosante.
Le Gougerot est susceptible en effet d’affecter d’autres organes comme les articulations, le foie, les poumons, les reins et le système nerveux. Il provoque aussi des atteintes cancéreuses, les lymphomes, dans 8% des cas, ainsi qu’une possibilité d’altération du cœur du fœtus en cas de grossesse.

La sécheresse des yeux se manifeste par une rougeur et un inconfort avec parfois difficulté d’ouverture spontanée des yeux au réveil le matin et possibilité de gonflement des glandes lacrymales et d’ulcérations de la cornée. L’insuffisance de la salive donne des troubles de la mastication et de la déglutition avec des douleurs buccales, surtout la nuit, et le développement de mycoses et de caries dentaires.

Ces phénomènes de sécheresse peuvent aussi toucher les autres muqueuses et la peau avec un prurit et une éruption cutanée, explique la présidente de l’AMMAIS. En cas de sécheresse de la gorge et des bronches, la personne aura une toux, une difficulté à avaler, une sécheresse du pharynx et des démangeaisons, une sécheresse vaginale ou encore une fatigue intense est fréquente.

On peut observer en outre un changement de couleur des doigts (blanchissement) appelé « syndrome de Raynaud », des douleurs et inflammations des articulations et des muscles etc.
« Le Gougerot a cette particularité unique dans les maladies auto-immunes d’être soit isolé, « primaire », soit associé à une autre maladie auto-immune et donc secondaire à des pathologies telles que la polyarthrite rhumatoïde dans 30 % des cas, le lupus, l’hépatite chronique active, l’anémie hémolytique auto-immune… » indique notre interlocutrice.

Cependant, Dr. Moussayer souligne que la sécheresse de la bouche et des yeux n’est par contre pas exclusive à la maladie de Gougerot-Sjogren, et il faut des examens cliniques et biologiques pour la confirmer. Ces sécheresses peuvent en effet découler aussi de la prise de certains médicaments, de l’avancement dans l’âge, de radiothérapie faite au niveau des zones de la tête et du cou, ou à la suite d’infections virales par l’hépatite C ou le virus du SIDA.

Des traitements pour contrôler son évolution

Il n’existe pas de traitement radical de la maladie, mais la sécheresse des yeux peut être contrôlée à l’aide de substituts de larmes, tout en évitant les expositions au vent, à la vapeur et à la climatisation explique-t-elle. On peut aussi réduire la sécheresse de la bouche grâce à l’emploi de salives artificielles et le maintien d’une bonne hygiène buccale puisque les bactéries se multiplient davantage dans une bouche sèche.

Les dentifrices blanchissants sont à éviter car ils aggravent la sécheresse de la bouche recommande Dr. Moussayer tandis que l’inflammation de certains organes nécessite le recours à la cortisone et / ou à des immunosuppresseurs (qui réduisent l’hyperactivité pathologique du système immunitaire).

« Dans les cas les plus graves, on utilise les biothérapies. Ce sont un ensemble de thérapeutiques produites à l’aide de méthodes biotechnologiques et reposant sur l’emploi d’organismes vivants (tissus, cellules, certains microbes). Elles s’opposent ainsi aux médicaments traditionnels obtenus par synthèse chimique » explique la spécialiste.
En ciblant spécifiquement une molécule ou une cellule clé intervenant dans le processus de la maladie, les thérapies immunologiques ont révolutionné le traitement des maladies auto-immunes. Dr. Moussayer explique ainsi que le champ d’application est d’ores et déjà large et, dans un avenir proche, leur utilisation thérapeutique sera prédominante. « Le seul problème, et il est de taille, est que ces nouvelles molécules sont d’un coût élevé : 60 000 dhirams au minimum pour un traitement » se désole-t-elle.

La prise en charge de la maladie

Outre un médecin généraliste, la prise en charge de ces maladies est assurée par différents spécialistes en fonction des organes touchés (rhumatologue, gastroentérologue, cardiologue…) et / ou un spécialiste en médecine interne, encore appelé « interniste ». Une spécialité quelque peu méconnue au Maroc. L’interniste soigne notamment les patients qui présentent plusieurs organes malades, ou atteints simultanément de plusieurs maladies notamment les maladies auto-immunes qui sont au cœur de ses compétences.
D’ailleurs, Dr. Moussayer, qui est également interniste, avance que cette pathologie est au cœur des actions de l’association marocaine des maladies auto-immunes et systémiques (AMMAIS) qu’elle préside.
« Le Gougerot et AMMAIS sont une vraie histoire commune puisque cette dernière a été créée en 2010, à la suite d’une rencontre avec un groupe de marocaines atteintes de la maladie de Gougerot. AMMAIS organise d’ailleurs presque tous les ans une manifestation sur ce sujet, la rencontre sur le syndrome sec et la maladie de Gougerot-Sjögren » nous dit-elle.

Elle conclut ainsi qu’au sein de l’association, « Mme Madiha Esseffah, orthophoniste et trésorière d’AMMAIS assure le suivi de tout ce qui concerne le Gougerot au Maroc. Elle est en plus la référente de l’association au sein du réseau international des malades du Gougerot, « International Sjogren’s Network ».

Dr. Moussayer nous signale au final que la journée Mondiale du Sjögren a eu lieu, le 23 juillet dernier, dans un anonymat presque complet due à la pandémie actuelle. Elle commémore l’anniversaire du Dr Henrik Sjögren, ophtalmologue suédois qui a découvert cette maladie en 1933, conclut-elle.

Khadija KHETTOU

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