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Revue de presse

Prise en charge Covid-19 : Le rude (et triste) périple d’un malade symptomatique

Hespress | Maroc | 09/11/2020

Le protocole de prise en charge d’un patient confirmé Covid-19 au Maroc fait l’objet de plusieurs défaillances. Si cette mesure doit prendre en considération plusieurs critères, dont le plus important est d’éviter la contamination d’autres personnes (famille, amis, proches …), son application sur le terrain est scandaleuse, selon le témoignage de A.L, un jeune homme de Témara opérant dans le domaine du digital, qui a conté à Hespress Fr son périple après avoir été testé positif.

Notre interlocuteur nous raconte qu’il a commencé à sentir des symptômes (courbatures, fièvres) à partir du jeudi 29 octobre. Il pensait qu’il s’agissait de son allergie qui se manifeste chaque début d’hiver. Il s’est donc rendu chez son médecin traitant qui lui a prescrit un traitement, le même que celui contre le Covid-19 (vitamine C, antibiotiques), au cas où il s’avère contaminé. 3 jours après, toujours pas d’amélioration de son état de santé. Il a même perdu l’odorat.

Ainsi, A.L a décidé de faire le test, samedi 31 octobre. Dimanche le verdict tombe : Il est positif. Son médecin traitant lui a fait savoir que pour faire un ECG et avoir le traitement à base de chloroquine, il faut se rendre dans l’un des centres mis en place par le ministère de la santé.

Notre jeune interlocuteur se rend alors au centre « Lahbabi » qui se trouve à Témara, et qui est à la base un centre culturel transformé pour recevoir les patients Covid-19. Ce centre comprend un espace pour les tests PCR, un espace pour l’ECG et un autre pour la prescription du traitement, mais le dénominateur commun est l’anarchie. A.L nous précise par ailleurs que la « cellule de veille » censée entrer en contact avec lui pour lui indiquer la procédure à suivre, ne s’est toujours pas manifestée.

Au sein du centre « Lahbabi » de Témara, le patient est livré à lui-même, au vu du manque d’organisation mais aussi de personnel. « Je me suis rendu au centre lundi 2 novembre à 11h. J’ai trouvé une queue interminable. J’ai appris qu’il y a des patients qui attendent leur tour depuis samedi et qui ne sont toujours pas pris en charge, vu qu’il y a un seul appareil pour ECG, qui est tombé en panne samedi. Ces patients sont donc passé en premier », nous dit-il.

Et de poursuivre : « Après, il y a eu une liste qui a été établie pour les nouveaux patients, et qui comptait plus de 100 personnes. Cette liste a été élaborée par les patients sur place, puisqu’il n’y avait personne sur les lieux pour s’occuper de l’organisation. Juste un médecin » .
Il souligne dans ce sens que « non seulement les gens sont malades, mais doivent s’organiser et trouver des solutions par eux-mêmes ».

Seize heures passées, à peine 30 personnes ont pu faire l’ECG et récupérer leur traitement. Et notre interlocuteur n’en faisait pas partie. Il est donc rentré chez lui, après 5 heures d’attente. Après ce petit périple, qui n’est qu’à son début, A.L a fini par contacter lui-même la cellule de veille. La personne au bout du fil lui a demandé de se rendre à l’hôpital Avicenne de Rabat pour faire un ECG. Au cas où ils n’accepteraient pas de le lui faire sous prétexte qu’il n’est pas de la même ville, l’agent lui a proposé de se rendre à l’hôpital de Témara, « Sid Lehsane ».
Mardi 3 novembre, A. L a suivi les instructions de l’agent de la pseudo « cellule de veille » et s’est rendu audit hôpital. Sur place, on lui a indiqué que la structure ne prend en charge que les patients provenant des quartiers alentour. Il s’est donc rendu au centre « Lahbabi », espérant faire sa radio et avoir son traitement.

Devant la porte du centre, A.L et une quarantaine d’autres patients attendaient l’ouverture de cet espace qui n’a eu lieu qu’à 11h, sous prétexte qu’il y avait une opération de désinfection des lieux. Ce n’est qu’à 15h de l’après-midi, soit 4 heures après, que notre interlocuteur a enfin faire pu son ECG.
« Il y avait un désordre effrayant. D’abord c’est les patients qui s’organisent pour noter les noms et les informations. En plus, c’est le médecin qui a la liste des patients qui fait entrer chacun au service adéquat (PCR, ECG ou prescription du traitement). Il n’y avait ni assistant(e), ni infirmier (e) ni même quelqu’un des autorités publiques (policier) », explique-t-il.

Au total, il doit y avoir 5 médecins au sein du centre précité. Un médecin qui répond aux questions et fait entrer les patients, trois autres qui ne quittent jamais la salle de l’ECG, et 2 autres médecins qui vérifient les listes et prescrivent le traitement, fait savoir A.L.
Après l’ECG mardi, notre interlocuteur devait ressortir de chez lui le lendemain pour se rendre encore une fois au centre « Lahbabi » pour récupérer son traitement, après des heures d’attente comme toujours.

Au lieu d’être confiné à domicile pour ne pas propager le virus autour de lui, A.L était obligé de faire des allers-retours entre les hôpitaux et les centres pour pouvoir faire un ECG et obtenir son traitement. Et c’est ses parents, assez âgés, qui faisaient le chauffeur tout au long de cette période.
« J’avais tellement peur pour eux. Mon père avait proposé d’aller me chercher le traitement, après avoir effectué l’ECG, mais après ce que j’ai vu dans ce centre, j’avais peur qu’il soit contaminé. En plus, si moi j’avais l’occasion de venir en voiture avec mon père, d’autres patients sur place venaient en taxi ou par bus, ce qui est encore pire. Je suis convaincu que toutes ces personnes ont dû transmettre le virus, involontairement, aux personnes qu’ils ont pu croiser dans les transports en commun », se désolé notre interlocuteur.

Ce qui est encore plus désolant, c’est qu’au niveau du centre « Lahbabi », aucun des médecins sur place n’a demandé à notre interlocuteur le document confirmant son infection au SARS-Cov2. Il suffisait seulement d’inscrire son nom dans la liste établie par les patients eux-mêmes, et la personne a droit à un ECG et un traitement. Et s’il n’était pas infecté ? Ce qui est triste également, est le fait que notre interlocuteur n’a pu se procurer son traitement que 3 jours après la confirmation de son infection. Et si sa situation s’était aggravée ?

Depuis un moment déjà, le gouvernement n’a pas cessé de pointer du doigt les citoyens quant à la situation épidémiologique désastreuse que traverse le pays et la hausse des cas confirmés ces derniers mois, sous prétexte qu’une partie des citoyens ne respectent pas les mesures de prévention sanitaire, mises en place par les autorités publiques.

Mais en aucun cas le gouvernement n’a remis en cause sa gestion de la pandémie, et en particulier le protocole de prise en charge d’un patient covid. Que font les directeurs régionaux relevant du ministère de la santé dans le suivi des centres dédiés aux patients Covid-19 ? Comment se fait-il qu’un patient symptomatique se retrouve à faire des procédures qui durent des jours, au lieu de se confiner chez lui et éviter tout contact comme ne cesse de le répéter le département de Khalid Ait Taleb ?

Autant de questions qui nécessitent une réponse claire et précise de la part du ministère de la santé.

Affaire à suivre …

Khadija KHETTOU

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