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Hespress | Maroc | 03/11/2020
Plusieurs experts estiment que les pandémies d’origine animales et touchant les humains peuvent être évitées en privilégiant l’approche One Health, ont-ils assuré lors d’une table ronde, mardi 3 novembre, organisée à l’occasion de la journée mondiale du One Health.
Invités à expliquer comment l’approche One Health doit être privilégiée pour faire face aux épidémies et pandémie comme le coronavirus – qui risquent de se multiplier les prochaines années -, plusieurs experts notamment de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), de l’Organisation de l’alimentation et de l’agriculture (FAO), ou encore de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) se sont réunis pour expliquer de l’importance de ce concept.
Ce concept adopté par plusieurs agences des Nations Unies trouve tout son intérêt dans le contexte de la pandémie actuelle étant donné qu’il estime qu’un lien existe entre la santé humaine, la santé animale et la santé des écosystèmes dans lesquels elles évoluent.
Par conséquent, les interactions entre l’Homme, les animaux et l’environnement favorisent l’augmentation de maladies zoonotiques transmissibles aux êtres humains.
En ce sens, sa pertinence s’explique par l’imbrication et l’effet de causalité de plusieurs paramètres. Tous, créent des répercutions les uns sur les autres mais surtout touchent in fine, à la santé humaine qui se retrouve menacée. Aujourd’hui, la conséquence c’est que 75% des nouvelles pathologiques qui touchent l’être humain sont des zoonoses, des maladies qui touchent les animaux.
Le coronavirus qui est également une zoonose, et qui constitue l’un des plus grands défis sanitaires de 2020, est le meilleur exemple de l’importance de l’approche One Health dans la considération de la santé humaine.
Arrivé au stade de pandémie contrairement à d’autres précédentes épidémies zoonotiques, le coronavirus s’est démarqué par une propagation rapide du fait de plusieurs facteurs déterminants, notamment la faiblesse de l’immunité de certaines personnes, la mondialisation, les mouvements humains, les conditions climatiques etc.
« L’approche One Health est une approche qui n’est pas nécessaire, elle est fondamentale, elle est cruciale, si on veut comprendre les phénomènes de santé », a estimé le professeur Jaafar Heikel, médecin spécialiste en maladies infectieuses, et président de la Société Marocaine de Nutrition, Santé et Environnement.
« On l’a vu à travers le monde, même les pays qui ont les moyens, un historique de force, de structuration, et une pérennité de leurs systèmes de santé, lorsqu’ils ne tiennent pas compte de tous les déterminants de santé, au sens le plus large du terme », ils sont eux aussi confrontés à épisodes épidémiologiques comme le coronavirus.
« Lorsqu’on est praticien, on doit avoir la modestie de comprendre qu’il y a beaucoup de phénomènes que l’on n'arrive pas à résoudre parce que nous n’avons pas suffisamment travaillé en amont », a-t-il ajouté.
Il a estimé à ce titre qu’il existe beaucoup de maladies qui peuvent être évitées en faisant de la prévention pré-primaire, pas seulement à l’échelle du contrôle des facteurs de risque pour éviter une maladie mais éviter l’origine de ces facteurs de risques.
Intervenant dans le cadre de la table ronde organisée par l’association One Health Maroc, Maryam Bigdeli, la représentante de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) au Maroc a également affirmé qu’il était nécessaire de « travailler en amont sur beaucoup de déterminants de la santé humaine » comme les déterminants de maladies, citant à ce titre, le diabète ou les maladies cardiovasculaires, qui trouvent leur sources entre autres dans l’alimentation et les systèmes alimentaires qui favorisent la consommation de certains aliments ou certains nutriments par rapport à d’autres.
L’environnement est également l’un des sujets centraux de l’approche One Health, puisqu’il intervient autant sur la santé humaine que sur la santé animale. Il s’agit de la pollution de l’air, des sols, de l’eau, la destruction de la couche d’ozone, et leur impact sur les maladies respiratoires chroniques et certains cancers tient à rappeler Maryam Bigdeli.
De plus, les changements climatiques provoquent des déplacements humains, les populations vont à la recherche de conditions climatiques plus favorables, et d’accès plus simple à l’eau et à l’alimentation.
La représentante de l’OMS est également revenue sur un facteur important et dangereux, celui de la résistance aux anti-microbiens et antibiotiques qui peut mettre à mal la mise en point de nouveaux médicaments.
« C’est l’un des grands défis de notre génération » a-t-elle souligné, étant donné que cette résistance est une menace pour la santé humaine, animale mais aussi l’agriculture et l’environnement qui se trouvent également impactés.
Dans le monde, plusieurs institutions internationales, et institutions des Nations Unies, travaillent de concert à aider à faire face aux défis de santé publique qui guettent ou menacent la santé humaine.
L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) qui n’a pas seulement vocation à régulariser les l’énergie nucléaire et éviter la menace de la bombe atomique, s’intéresse également à la santé et développe deux programmes en relation avec les composantes de l’approche One Health, a fait savoir professeure Najat Mokhtar, directrice générale adjointe chargée des sciences et des applications nucléaires au sein de l’AIEA.
« On a un programme commun avec la FAO de plus de 50 ans. Il considère l’aspect problématique de la sécurité alimentaire, de la santé animale, de tout le Spectrum. Ça va de la ferme à la table, et on a un programme qui prend en charge les zoonoses », a-t-elle déclaré.
« On soutient les Etats membres dans leur renforcement de capacités humaines et d’infrastructures pour faire face aux problèmes liés à la santé animale et plus particulièrement aux zoonoses. On a un réseau qui s’appelle Vetlab qui rassemble plus de 1500 laboratoires vétérinaires et qui sont structurés autour d’une plateforme qui aussi liée à la FAO », a-t-elle expliqué.
L’AIEA a également un autre programme qui renforce les capacités de recherche. « On sait bien que ces capacités de recherches ne sont pas très bien considérées surtout dans les pays en développement », a expliqué Najat Mokhtar.
C’est pour cela que ce programme aide à ce que ces laboratoires de recherches « ne soient plus passifs » et ne réagissent que lorsqu’il y a quelque chose qui se passe mais, qu’ils deviennent proactifs, en allant vers les zones rurales, détecter des pathogènes, des virus, qui peuvent aussi bien nuire à la santé animale que la santé humaine.
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