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Le matin | Maroc | 25/10/2020
Les pathologies traumatiques constituent le motif le plus fréquent des consultations aux urgences dans le milieu hospitalier qui enregistrent annuellement le passage de plus de 5 millions de patients, a indiqué Dr Armel Bouchra, spécialiste en médecine d’urgence et de catastrophes.
Participant à la thématique de la traumatologie dans le cadre des travaux de la première journée du quatrième Congrès international de la Société marocaine de médecine d’urgence (SMMU), la spécialiste a souligné que les services d’urgence en milieu hospitalier ont été « sur-sollicités » pendant la crise du coronavirus (Covid-19).
En effet, les cas d’infection à ce virus se sont additionnés à l’activité ordinaire de ces services qui connaissaient déjà l’affluence de patients souffrant de diverses pathologies, notamment la prise en charge des patients traumatisés. Pour l’experte, cette surcharge de consultations provoquée par cette situation exceptionnelle a fait sentir le besoin en termes de ressources humaines spécialisées en urgentologie, d’autant plus que plusieurs médecins sont à l’arrêt pour cause de leur infection au virus. Dr Armel a également mis en avant l’importance de cet événement scientifique de portée internationale qui représente une opportunité pour le corps médical marocain et les spécialistes étrangers de partager leurs expériences et bonnes pratiques dans un contexte marqué par la crise sanitaire.
Pour sa part, le réanimateur médical au CHU Ibn Sina à Rabat, Pr Tarek Dendane, qui est intervenu dans le cadre d’une présentation dédiée à la procalcitonine, a indiqué que cette pro-hormone constitue un marqueur biologique qui permet principalement, à la suite d’un prélèvement sanguin, d’aider au diagnostic précoce et spécifique d’une infection bactérienne et d’en prédire les évolutions. Particulièrement utilisée durant cette période de pandémie, la procalcitonine permet également aux spécialistes de s’orienter, non seulement vers une co-infection bactérienne chez le patient (présence à la fois d’un virus et d’une bactérie), mais surtout d’évaluer la gravité des cas, a fait savoir Pr Dendane, qui relève que « lorsque la procalcitonine est élevée, le diagnostic est malheureusement fatal ». S’agissant des enseignements tirés par les réanimateurs dans le cadre de la crise sanitaire, il a indiqué que « la médecine de réanimation manque terriblement de personnel spécialisé », ajoutant que « les systèmes de santé peuvent acheter des lits et des moniteurs médicaux et investir dans du matériel, mais l’assistance d’un spécialiste demeure indispensable ». « Cette pandémie a démontré que nous n’étions pas nombreux en tant que réanimateurs et que le système de santé devrait promouvoir cette spécialité qui demande beaucoup de travail, de sacrifices et de courage », a-t-il conclu. Deux jours durant, le quatrième Congrès international de la SMMU, tenu en format semi-présentiel, propose des conférences et des ateliers en faisant intervenir des spécialistes, aussi bien marocains qu’étrangers, sur des sujets relatifs au domaine des urgences dans tous ses aspects, la crise du Covid-19 et ses effets multiformes, ainsi que son retentissement sur le personnel soignant.
La pandémie a provoqué une prise de conscience de la dimension et l’importance des services d’urgence qui revêt un enjeu crucial pour l’avenir de la médecine au Maroc, a estimé Pr Ahmed Rhassane El Adib, anesthésiste-réanimateur et vice-président de la Société marocaine de la simulation médicale. Intervenant en marge du quatrième Congrès international de la SMMU, le spécialiste a indiqué que la pandémie a révélé un besoin accru en termes de personnel médical, notamment en ce qui concerne les urgentologues. Le personnel urgentiste, a-t-il souligné, est intervenu, outre mesure et en sous-effectif, dans cette crise sanitaire en milieu hospitalier et pré-hospitalier dans le triage, l’orientation et la prise en charge des patients atteints par le Coronavirus, ajoutant que la médecine d’urgence occupe une place importante au sein du système de santé. La crise sanitaire a également démontré que l’une des priorités pour le système de santé est de promouvoir la formation initiale et la formation continue, car « pour faire face à une épidémie de cette envergure, il faut que les professionnels de la santé soient formés aux techniques appropriées et aux compétences particulières en matière d’urgence et de soins intensifs », a souligné le Pr El Adib. Par ailleurs, Pr El Adib a présenté l’intérêt de la biologie délocalisée en médecine aiguë qui s’explique par l’utilisation d’appareils médicaux qui permettent des diagnostics rapides, particulièrement au niveau du service des urgences, pour établir rapidement le protocole de soins approprié et éviter l’engorgement au niveau des urgences hospitalières. « La biologie délocalisée va également venir en appui aux laboratoires d’analyses médicales qui demandent une étape analytique importante, en termes de rapidité et d’efficacité, ce qui aura un bénéfice énorme dans le traitement de certaines pathologie », a-t-il ajouté.
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