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L'économiste | Maroc | 22/09/2020
65 tests/1.000 habitants contre 153/1.000 en France et 173/1.000 en Allemagne
La fiabilité n’est pas toujours au rendez-vous ?
De faux négatifs circulent parmi nous !
La barre des 100.000 cas vient d’être franchie au Maroc. Un chiffre qui inquiète certes, mais qui est loin de refléter la situation sur le terrain. Le taux de prévalence aujourd’hui est estimé à 10,8%. Mais, est-ce réaliste ? Avec une moyenne de 22.000 tests/jour, le Royaume figure parmi les pays qui dépistent le plus.
En effet, la moyenne est de 65 tests sur 1.000 habitants, contre 173/1.000 en Allemagne et 153/1.000 en France. Mais, ces tests sont-ils fiables à 100% ? Rien n’est moins sûr, selon les spécialistes. Le test PCR (real time polymerase chain reaction) requiert en effet une grande technicité. Plus on augmente le nombre de cycles, plus le test est fiable.
Or, cette condition n’est pas toujours respectée. D’autant plus que le staff suffisamment expérimenté en la matière ne court pas les rues. Le test PCR exige non seulement du matériel high-tech, mais aussi du personnel qualifié. Sinon, la marge d’erreur peut s’avérer très importante, avec des risques de biais.
De plus, un prélèvement mal opéré peut rater le virus, qui est logé profondément dans la gorge (et parfois absent des narines). Autrement dit : une grande part des cas dits négatifs ne le sont pas en réalité. Selon des estimations de professionnels, près d’un tiers de patients déclarés négatifs circulent parmi nous en propageant le virus !
« Il ne faut pas que la pandémie nous fasse oublier les défaillances de notre système de santé, on peut acheter du matériel, mais pas les RH qualifiées », commente Jaâfar Heikel, épidémiologiste. Autre défaillance et non des moindres : le manque de données fiables sur la santé. « Nous n’avons malheureusement pas un système sanitaire intégré, ni les chiffres précis sur certaines pathologies », poursuit le praticien.
En effet, les données sur un large pan du système sanitaire (le privé) font défaut. Résultat : des données partielles sur la prévalence de plusieurs pathologies dont le cancer, le diabète, les maladies cardiovasculaires, la tuberculose… « Il faut mettre en perspective le Covid par rapport à d’autres pathologies beaucoup plus graves, avec une mortalité plus importante », tempère Nacer Chraïbi, cardiologue.
A titre d’exemple, la prévalence des maladies cardiovasculaires au Maroc est de 32%, soit 180 décès/j, contre 9 décès/jour pour Covid-19. La pollution tue beaucoup plus (à peu près 45 personnes/j) et les accidents de la route (11/j) … Alors que la pandémie bat son plein, plusieurs malades chroniques meurent faute de prise en charge adéquate ou de capacité hospitalière.
D’ailleurs, l’hospitalisation systématique des malades Covid n’est plus nécessaire. Un patient Covid coûte cher. En moyenne, il faut compter 15.000/10 jours et 44.000 DH/ 14 jours pour les cas critiques (nécessitant un séjour en réanimation).
Mais contrairement à ce que l’on pourrait croire, le traitement n’est pas coûteux, c’est l’hébergement (et tout ce qui s’en suit comme alimentation, coût des combinaisons, literie, équipements divers …) qui nécessite le plus gros budget. Pour réduire les coûts, il suffit d’envoyer les patients chez eux avec un suivi à domicile adapté et régulier, précisent les professionnels.
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