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L'économiste | Maroc | 23/09/2020
L’épidémie, dans sa troisième phase, touche durement la Tunisie qui déplore déjà plus de 140 morts. Terrés chez eux, les habitants ont peur, et personne ne comprend pourquoi une contamination aussi élevée a frappé de plein fouet notre pays après qu’il a réussi à contenir la première phase de l’épidémie.
Le nombre de décès et de contaminés Covid-19 en Tunisie se poursuit sur une courbe ascendante après l’enregistrement d’une moyenne journalière de plus de 400 cas dans diverses régions de Tunisie. Le dernier bilan s’est établi à 8.570 cas confirmés. Il est à noter que pour la première fois, 144 malades atteints du Covid-19 sont hospitalisés dont 47 (0,77%) sont admis en soins intensifs et 13 placés sous respirateur artificiel.
Et l’on déplore déjà 133 décès par le coronavirus. Tous les gouvernorats ont été classés rouge en termes de propagation du coronavirus après avoir enregistré une moyenne de plus de 10 contaminations pour 100 mille habitants, a annoncé l’Observatoire national des maladies nouvelles et émergentes.
Et pour mieux noircir le tableau, près de cinq cents personnes parmi les médecins et les cadres paramédicaux ont chopé le virus à un moment où la Tunisie souffre d’un manque de plus de trois mille médecins pour faire face à cette crise sanitaire.
Ce qui a poussé le secrétaire général de la Fédération générale de la santé relevant de l’Union générale tunisienne du travail (Ugtt) à souligner la nécessité de réserver des espaces pour héberger les soignants chargés de la prise en charge des malades atteints de Covid-19 afin d’épargner leurs familles de la contamination.
En effet, la fédération a publié un communiqué dans lequel il appelle les soignants et agents de santé à ne plus prendre en charge les malades atteints de Covid-19 si le ministère de la Santé ne leur garantit pas un hébergement spécifique.
Et même si le ministre de la Santé, Mehdi Faouzi, se voulant rassurant, a affirmé que la Tunisie entame actuellement la 3e phase du Covid-19 avec un taux de décès qui n’a pas dépassé 1% et que la moyenne d’âge des cas de Covid-19 décédés est estimée à 75 ans, il a appelé les citoyens à accepter l’idée de vivre normalement avec le virus sans crainte, tout en respectant les consignes et les normes d’hygiène.
Cependant, le personnel des laboratoires de dépistage du coronavirus à l’Institut Pasteur de Tunis avoue être exposé à une forte pression en raison de l’accroissement de la demande. En effet, le directeur général de l’Institut Pasteur de Tunis, Hechmi Louzir Louzir, a reconnu l’état d’épuisement dans lequel se trouve le personnel des laboratoires de dépistage du coronavirus à l’Institut Pasteur de Tunis, des conditions qui les ont poussés à protester contre la forte pression à laquelle ils sont soumis en raison du nombre élevé d’analyses effectuées au profit des hôpitaux publics, de l’Observatoire national des maladies nouvelles et émergentes, ainsi que des particuliers qui se rendent à l’Institut sans prise de rendez-vous, selon le responsable.
A cet effet, le ministère de la Santé a attribué des licences aux laboratoires privés pour qu’ils effectuent des dépistages via la technique RT-PCR. Dans un communiqué publié, le ministère de la Santé a indiqué que, conformément à la décision du ministre chargé de la gestion des affaires courantes, en date du 28 août 2020, relative à l’approbation du cahier des charges régissant la participation des laboratoires privés aux analyses biomédicales pour le dépistage du coronavirus par la technique RT-PCR, le Comité technique de biologie médicale a autorisé certains laboratoires à procéder à ce type d’analyses.
Dans le même sillage, la direction générale de la santé a adressé une correspondance à toutes les structures sanitaires, les sollicitant de prendre en charge les cas porteurs du coronavirus, soulignant que cette décision vient annuler les décisions précédentes concernant l’orientation des patients vers les structures de santé. « Tous les hôpitaux de Tunisie sont désormais concernés par la prise en charge sanitaire des personnes contaminées par le coronavirus, sans qu’elles soient obligées de se rendre aux établissements hospitaliers dans d’autres régions », a déclaré le membre du comité scientifique de lutte contre le coronavirus, Habib Ghedira.
Illico presto, le ministère s’est également employé à la réhabilitation des circuits Covid-19 dans les hôpitaux publics et la mise à la disposition des personnes contaminées d’un espace spécialisé jusqu’à ce qu’elles soient soumises à des analyses de laboratoire.
Dans le même ordre d’idées, le ministère de la Santé a décidé de proscrire les visites des patients dans les hôpitaux, dans le cadre d’une mesure visant à prévenir la propagation du coronavirus, a déclaré le directeur général des structures de santé au ministère de la Santé, Mohamed Mokdad.
Cette décision vise à éviter l’encombrement et à prévenir le coronavirus, notant que cette mesure ne concerne pas les visites aux patients à besoins spécifiques et ceux dont l’état de santé nécessite des soins particuliers.
Il n’empêche que le ministre de la santé, Faouzi Mehdi, a souligné mercredi, lors de sa rencontre avec le président de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), Rached Ghannouchi, que le secteur de la santé a besoin actuellement de 3 mille cadres médicaux et paramédicaux pour faire face à la pandémie de coronavirus.
Il a indiqué qu’une stratégie nationale sera mise en place pour lutter contre le Covid-19, relevant que notre pays est passé à la phase 3 de la pandémie, où le virus circule largement et nécessite des mesures plus rigoureuses de prévention.
Bien qu’un relâchement ait été constaté chez les citoyens et qui serait derrière le rebond enregistré, des circuits Covid seront mis en place le plus rapidement possible dans tous les hôpitaux afin de pallier l’insuffisance des moyens de prévention et d’hygiène dans nombre d’établissements hospitaliers.
A cet effet, craignant une contamination à large échelle chez la population estudiantine, l’Union générale des étudiants de Tunisie (Uget) a appelé au report de la rentrée universitaire 2020-2021 à la seconde quinzaine d’octobre prochain et ce lors d’une réunion tenue entre une délégation de l’Union et des représentants du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Il n’empêche que la panique enfle au point que les citoyens revendiquent plus de protection sanitaire et des mesures concrètes pour limiter la propagation du virus. Mais maintenant que l’on sait que notre infrastructure sanitaire est loin de répondre aux besoins des personnes contaminées et que la Tunisie manque de tout (médecins, médicaments, lits de réanimation et cadres paramédicaux), la seule solution préconisée par les autorités scientifiques est de se résigner à vivre avec le Covid. Cela sous-entend que la science laisse la place à la sélection naturelle où seule la main divine opèrerait.
Faut-il pour autant préparer les corbillards pour le transport des dépouilles des personnes décédées à cause du virus, alors que l’épidémie connaît une vraie explosion dans notre pays ?
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