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L'économiste | Maroc | 08/07/2020
« Nous appelons la communauté médicale et les organismes nationaux et internationaux compétents à reconnaître le potentiel de transmission aérienne du Covid-19 », écrivent dans la revue Clinical Infectious Diseases d’Oxford deux scientifiques, Lidia Morawska de l’université de Queensland et Donald Milton de l’université du Maryland, dans un article auquel ont contribué ou que soutiennent 237 autres signataires déclarés à la fin.
« L’absence de preuve n’est pas une preuve d’absence »
A ce jour, l’OMS et d’autres autorités de santé estiment que le coronavirus responsable de la maladie du Covid-19 est principalement transmis par des gouttelettes projetées par la toux, l’éternuement et la parole directement sur le visage de personnes à proximité, ou présentes sur des surfaces où elles peuvent survivre des heures ou des jours.
Le message s’adresse directement à l’organisation onusienne, déjà critiquée pour avoir tardé à recommander les masques. « Il existe un potentiel important de risque d’inhalation de virus contenus dans des gouttelettes respiratoires microscopiques (microgouttelettes) à des distances courtes et moyennes (jusqu’à plusieurs mètres, de l’ordre de l’échelle d’une pièce), et nous prônons le recours à des mesures préventives pour empêcher cette voie de transmission aérienne », poursuivent les signataires.
Il n’y a pas de consensus scientifique que cette voie aérienne joue un rôle dans les contagions : mais Julian Tang, l’un des signataires, de l’université de Leicester, répond que l’OMS n’a pas prouvé l’inverse : « L’absence de preuve n’est pas une preuve d’absence ».
D’où l’urgence de mieux ventiler lieux de travail, écoles, hôpitaux, et d’installer des outils de lutte contre les infections tels que des filtres à air sophistiqués et des rayons ultraviolets spéciaux qui tuent les microbes dans les conduits d’aération. Certaines de ces consignes ne coûtent rien, comme ouvrir grand, portes et fenêtres.
Pour ce qui est de la climatisation, le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies a expliqué le 22 juin que la climatisation pouvait diluer le virus dans l’air et l’évacuer, mais qu’elle pouvait avoir l’effet inverse si le système de ventilation ne renouvelait pas l’air et le faisait recirculer dans les mêmes pièces. Une explication plausible à la multiplication de cas de super-contagions ou de clusters industriels.
A. Bo
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