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Hespress | Maroc | 05/07/2020
Les données et informations sur le nouveau coronavirus (Covid-19), changent au quotidien. De même, une grande partie de la population ignore beaucoup d’informations importantes sur le virus ce qui l’amène à s’y prendre, parfois, de la mauvaise manière.
Sur la question de la contagiosité par exemple, les avis ont différé au début de la pandémie dans le monde et au Maroc. Dans un article bien détaillé et appuyé par des études internationales, intitulé « Contagiosité du Coronavirus : Elle est maximale juste avant et après le début des symptômes », Dr. Khadija Moussayer, spécialiste en médecine interne et en gériatrie, assure que la meilleure connaissance actuelle de la période de contamination détermine la stratégie collective et individuelle du déconfinement.
Dans un premier temps, la spécialité aborde une question primordiale qui est « quand et combien de temps est contagieux de façon précise un malade du Covid-19 (…) pour juger de la période adéquate d’isolement et pour apprécier avec réalisme quelles personnes ont pu être infectées à son contact et la façon d’agir avec le patient », notant que répondre à cette question permet enfin d’ajuster les comportements de chacun dans l’espace public et le lieux de travail.
À travers cet article, la présidente de l’association marocaine des maladies auto-immunes et systémiques (AMMAIS) veut attirer l’attention justement sur les dernières études les plus éclairantes à ce sujet qui convergent, pour démontrer que la période de contagiosité est plus réduite que beaucoup continuent à le penser (et donc plaide en faveur d’une baisse du nombre de jours d’isolement), soulignant ainsi que cette contagiosité est très forte avant les premiers symptômes et qu’elle doit donc inciter à la prudence dans les mesures de déconfinement.
Ainsi, Dr. Moussayer se base sur son article sur plusieurs données plus complètes et plus déterminantes, notamment celles fournies par une étude venue de Taïwan début mai et relayée par la revue française « Que Choisir Santé », d’où il ressort que la contagiosité est maximale dans les 5 jours qui suivent le début des symptômes ainsi que dans les 4 jours qui les précèdent.
Pour procéder à cette étude, les chercheurs ont identifié les 100 premiers malades du pays et plus de 2 761 personnes qui ont été en contact avec eux. Ils ont testé tous ces cas-contact s’ils présentaient des symptômes, poursuit Dr. Moussayer, ou s’ils vivaient sous le même toit que le malade.
Le taux d’infection s’élevait à 1 % dans les 5 jours après la survenue des symptômes (le malade contaminait une autre personne sur 100). Cela dit, il était par contre pratiquement inexistant après le 6e jour. « Ces résultats écartent la crainte que les malades puissent être contagieux très longtemps et certainement pas après les 14 jours d’isolement requis (sauf quelques cas rarissimes). L’étude montre par contre aussi une presque aussi forte contagiosité (0,7 %) avant l’apparition des premiers symptômes », indique la spécialiste.
Pour appuyer sa thèse, Dr. Moussayer aborde une autre étude menée au Canada par l’université de Manitoba (et publiée fin mai) et qui montre également que la contagiosité est la plus forte de 3 à 5 jours après les premiers symptômes du Covid-19, mais qu’elle peut s’étendre jusqu’au 8éme jour, (et cela à partir de tests PCR réalisés quotidiennement pour mesurer la charge virale et sa capacité à contaminer).
Mais pas que ! La spécialiste aborde une troisième étude de l’Académie nationale de médecine et le Centre national des maladies infectieuses de Singapour qui vont dans le même sens que les deux premières études ainsi que d’autres études dans plusieurs pays, on recommandant fin mai de réduire à 11 jours la période d’isolement.
« Bien que certains patients puissent encore être testés positifs après deux semaines voire un mois, les fragments du virus ne sont en effet plus suffisants pour propager l’infection », assure Dr. Moussayer.
La transmission forte par les personnes « présymptomatiques » est en revanche particulièrement problématique, souligne-t-elle, car elles sont par nature les sujets les plus susceptibles de faire renaître des foyers infectieux.
La spécialiste conclut ainsi que cette donnée est en faveur d’une continuation stricte de la distanciation sociale (distances de sécurité, port du masque…), et justifie à elle seule la prudence avec laquelle est menée au Maroc, comme dans d’autres pays, une stratégie de déconfinement progressif et strictement encadré.
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