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Albayane | Maroc | 07/06/2020
Confinement, déconfinement ? Pour le moment, c’est le sujet qui revient le plus dans toutes les discussions. Il est tout à fait normal de chercher à savoir ce qui se passe, surtout quand les décideurs n’ont aucun plan concernant le déconfinement, et que certaines informations laissent entendre qu’une troisième prolongation du confinement est à l’ordre du jour. Tout cela génère du stress, de l’anxiété car on ne sait plus quand tout ceci va réellement prendre fin. A force de vivre dans l’incertitude, de craindre pour sa santé et celle de ses proches, on finit par broyer du noir, ce qui induit des effets négatifs sur notre santé physique et mentale.
Voilà plus de deux mois que toute la population marocaine est confinée à cause de l’épidémie du nouveau coronavirus Covid-19. Un isolement décrété au Maroc depuis le 14 mars 2020, pour éviter la propagation du virus.
Deux mois de confinement, c’est énorme. Surtout quand on est obligé de rester chez soi, loin de ses parents, de ses amis et collègues du travail.
Si certaines personnes arrivent plus ou moins à bien gérer cette situation de distanciation sociale, eu égard à plusieurs éléments, qui ont une importance, tel l’espace dans lequel on évolue, les smartphones, les tablettes, les ordinateurs, qui permettent de rester en contact avec nos proches, de travailler à distance, de rester informés, de tuer l’ennui et d’occuper les enfants.
Pour d’autres moins chanceux, plus fragiles aussi, le confinement est mal supporté, synonyme de souffrance, de maux de santé divers, mais aussi de stress jusqu’à avoir des conséquences psychiques.
La crise sanitaire majeure à laquelle notre pays fait face, avec détermination et courage, a chamboulé notre mode de vie, bouleversé notre quotidien, et le confinement décidé par les autorités compétentes, a obligé tout le monde à rester enfermé chez soi depuis le 14 mars 2020.
Il est évident que lorsqu’on reste chez soi pendant un mois, deux mois voire plus comme c’est le cas, entraîne différents maux de santé.
Parmi les problèmes de santé les plus récurrents, il y a celui des jambes lourdes.
En effet, si on reste pendant de longues périodes, sans pouvoir circuler, ou si on se contente de faire quelques pas, ou de marcher trop peu ; cette situation va augmenter la sensation de pesanteur dans les jambes et les douleurs, y compris chez les personnes qui n’ont pas de problèmes circulatoires avérés.
La prise de poids, c’est un autre problème auquel sont aujourd’hui confrontés de nombreux citoyens qui sont confinés. Beaucoup de personnes ont pris du poids au cours de ces deux mois de confinement. Certains ont grossi, d’autres sont devenus obèses. La cause de ce changement de poids, le confinement qui incite au grignotage, par ennui, par sensation de fatigue que l’on pense combler en mangeant, ou parce que la privation de liberté pousse à combler ce manque par la nourriture.
Que peut-on faire dans ces conditions ? il faut rester mobile, il faut bouger, il faut faire des exercices physiques, même si l’on reste chez soi et si on a un espace réduit. La baisse du moral, c’est un grand problème dont souffrent de nombreux citoyens également pendant le confinement. C’est le constat que j’ai personnellement fait auprès de certains amis, voisins, collègues de travail.
Le confinement, l’isolement ont des effets négatifs sur le moral.
Rien d’étonnant, surtout lorsque l’on est habitué à côtoyer du monde, à sortir de chez soi, bref à profiter de la vie. Il faut garder le sourire.
La fatigue que l’on peut ressentir après deux mois de confinement est ressentie différemment par les uns et les autres durant cette période. Le problème réside dans le fait que cette fatigue n’est pas due à un épuisement ou un travail pénible. C’est tout le contraire, on ressent de la fatigue alors que nous sommes au repos.
Cette fatigue est surtout liée aux changements dans nos vies en ce moment précis, et risque d’être plus pénible à supporter si on prolonge le confinement.
Le confinement observé depuis plus de deux mois, le manque d’activité physique, les positions assises prolongées et les mauvaises habitudes alimentaires, finissent par entraîner des troubles de notre transit : une lenteur du transit intestinal. La constipation et les ballonnements du ventre sont très fréquents avec tout ce que cela représente comme effets pour l’organisme.
Tout au long du confinement, les sociétés savantes, toutes spécialités confondues ont organisé des webinaires dont les différents thèmes ont concerné la crise sanitaire. Les moyens de prévention de la covid-19 et les conséquences de l’isolement prolongé sur l’état de santé des individus.
Nous avons suivi ces différentes vidéoconférences, et on a pu relever que tous les médecins s’accordent à dire que le confinement est essentiel pour limiter le nombre de personnes infectées et de morts liés au Covid-19.
Nos médecins s’accordent également à reconnaître que la sédentarité liée à l’enfermement, l’angoisse liée à la maladie, à la mort, à l’incertitude, à l’isolement, à la perte de son activité professionnelle ou à la perte de revenus, la consommation immodérée des écrans de toutes sortes… posent des problèmes importants, grandissant avec le temps qui passe (plus de deux mois d’isolement, de confinement). Tous ces dérèglements qui rompent avec l’habitude, la perte des repères, conduisent à une altération de la qualité et de la quantité du sommeil, à des troubles psychiques pouvant provoquer une déprime passagère ou une dépression qu’il conviendra de ne pas négliger.
En effet, beaucoup de personnes ont des réactions de l’humeur, ils sont beaucoup plus angoissés, plus tendues. Surtout quand ils habitent dans des petits appartements, et qu’ils se retrouvent du jour au lendemain à devoir vivre dans un espace restreint avec plusieurs enfants.
Il est vrai que beaucoup de parents sont patients, et sont résilients avec leurs enfants, mais ce n’est pas une règle générale.
Le déconfinement était attendu le 24 mars 2020, mais face aux nombreux de cas enregistrés ici et là, les autorités compétentes ont décidé de prolonger le confinement jusqu’au 10 Juin 2020.
Une situation qui a eu des effets sur la santé mentale de nombreuses personnes, qui sont plus anxieuses, qui présentent des troubles de l’appareil digestif, des palpitations, des insomnies, nervosité, un constat qui a été fait par des praticiens, dont nous avons sollicité l’avis sur cette question.
On comprend dès lors mieux ce que peut engendrer comme problèmes de santé une extension du confinement. Celle-ci pourrait favoriser la survenue de pathologies psychiatriques.
La violence est aussi pointée du doigt au sein des couples, un comportement qui peut être exacerbé par un confinement prolongé. C’est encore plus vrai quand on sait que 54, 4% des marocaines ont subi une violence (physique, psychologique…) des résultats qui émanent d’une enquête nationale du ministère de la famille.
Ces violences qui, quand elles existaient auparavant, prenaient une dimension encore plus dramatique lorsque la victime avait le sentiment d’être prisonnière et de n’avoir ni refuge ni secours à appeler. Ces violences concernent le conjoint (homme ou femme) comme les enfants. C’est dire les effets de l’isolement prolongé sur la santé mentale des individus.
A titre d’exemple, aux États-Unis, où plus d’un tiers des Américains (36 %) disent que le coronavirus affecte sérieusement leur santé mentale, soulignait l’American psychiatric association (APA) dans une lettre adressée le 13 avril aux dirigeants du Congrès.
Même constat en Grande-Bretagne, où des spécialistes alertent sur les conséquences de la prolongation du confinement sur la santé mentale, et réclament notamment une surveillance renforcée des conséquences psychiatriques de l’épidémie.
Il est clair que nos décideurs se doivent de prendre en considération toutes les données et mesurer à sa juste valeur l’impact de la prolongation du confinement.
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