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Revue de presse

Coronavirus/Maroc: Révision du protocole de prise en charge des patients

Hespress | Maroc | 26/05/2020

Le bilan national des cas confirmés Covid-19 s’élève à ce jour à 7532 contaminations avérées, 4774 guérisons, 200 décès et 2558 cas sous traitement. Ainsi, et vu les changements constants de la situation épidémiologique au Maroc, le comité scientifique a recommandé au ministère de la Santé une révision du protocole de prise en charge des patients Covid-19.

Une recommandation qui a bien et bel été prise en compte par le département de Khalid Ait Taleb, comme l’indique une circulaire envoyée à toutes les directions du ministère ainsi que les délégations de la santé, et qui concerne un confinement à domicile pour les patients dont l’état clinique est favorable.

Joint par Hespress Fr, Mohamed Lyoubi, directeur de l’Epidémiologie au ministère de la Santé, nous explique qu’il y a eu, en effet, plusieurs révisions du protocole de prise en charge des patients confirmés Covid-19 depuis le début de pandémie au Maroc , compte tenu du développement de la situation épidémiologique, et de l’état d’avancement des connaissances sur le virus, sur la maladie, la documentation scientifique qui est régulièrement publiée, les réunions du comité scientifique qui se réunit quotidiennement et autres critères.

« Lors de la dernière réunion, le comité scientifique a recommandé au ministère de la santé, compte tenu de plusieurs critères biologiques, notamment la très bonne évolution clinique des patients ainsi que la négativité des tests cliniques, de revoir les critères de sortie de l’hôpital et d’en préconiser d’autres, à savoir une période de confinement à domicile. C’est tout à fait nécessaire », nous explique-t-il.

Le responsable nous fait savoir pareillement que, vu les conditions dans les structures tampons (soit les structures de prise en charge des patients), qui ne sont pas des structures hospitalières il a été constaté que «les conditions de distanciations physiques et des mesures barrières n’étaient pas du tout respectées ».

Cependant, Mohamed Lyoubi assure que la prise en charge initiale du patient confirmé Covid-19, est l’hôpital, soulignant que « cette règle n’a pas changé ». De plus, il précise que le patient est pris en charge dès la suspicion, avant même la confirmation par le laboratoire, rappelant à cette occasion le nombre important de laboratoires qui réalisent les tests après la décision de passer de 3.000 à 10.000 tests par jour. Un objectif atteint il y a 3 ou 4 jours, nous indique Lyoubi, avec la condition que chaque laboratoire rende les résultats en moins de 24h.

« Avec l’augmentation du nombre de tests, on prend en charge tous les cas suspects comme d’habitude. Si le résultat est négatif, on laisse la personne s’en aller, si c’est positif, on la prend en charge à l’hôpital au niveau des structures dédiées » explique-t-il notant que « le passage par l’hôpital pour une période de dix jours est obligatoire, puisque le traitement du Covid-19 dure 10 jours ».

« Ce qu’on faisait, pendant les 10 jours, une fois qu’il y a une amélioration clinique et même si le résultat est négatif, on garde le patient, parce qu’il nous faut deux résultats négatifs successifs. Or, cela, et d’après les données scientifiques, s’est avéré pas très justifié. Et donc, on s’est dit qu’après 10 jours, s’il y a amélioration clinique et un test négatif, d’autant plus que nos malades actuellement nous viennent dans la quasi-totalité dans un stade asymptomatique carrément, le patient peut repartir chez lui », explique-t-il.

Cela dit, il faut que le patient remplisse les conditions d’un confinement à domicile, mise à part l’amélioration clinique et le test négatif. Selon Lyoubi, dans le domicile du patient, il faut qu’il y ait les conditions de distanciation physique et les gestes barrières ainsi qu’une chambre à lui seul et qu’elle soit aérée. Si les conditions ne sont pas respectées, à savoir une petite maison avec plusieurs membres de la famille ou encore l’indisponibilité d’une chambre à lui seul ou mal aérée, le patient est gardé à l’hôpital, nous révèle Lyoubi.

Par ailleurs, la question qui se pose est de savoir si la décision de revoir le protocole de prise en charge des patients Covid-19, revient au coût élevé de la prise en charge justement (traitement, alimentation…) ?

En réponse à cette question, le responsable au ministère de la Santé nous assure qu’à leur niveau, en tant que département de la santé, il ne prennent pas en considération le côté financier.

« On prend en considération ce qui est, médicalement parlant, le mieux pour la santé publique et pour éviter la propagation du virus. Donc, 10 jours de traitement, amélioration clinique (le malade a de faibles chances de propager la maladie), on se donne 14 jours supplémentaires à domicile si les conditions sont remplies », dit-il.

D’autre part, Mohamed Lyoubi nous indique qu’il y a des patients qui demandent à être confinés et isolés à domicile. « Quand un patient voit que son état s’améliore, il demande à être confiné chez lui vu qu’il a une grande chambre à part et aérée etc. Et malgré ça, on les retenait. Et à ce moment-là, on risque d’être confronté à des troubles d’autres sortes, notamment d’ordre psychique, et c’est ce qu’on ne souhaite pas. Du coup, on a préféré répondre à une requête de nos patients ». Mais, insiste-t-il, « le patient doit absolument répondre aux conditions d’isolement et de confinement nécessaire ».

Une équipe de santé publique au niveau provincial étudie ainsi les conditions de confinement pour voir si elles sont réunies ou pas au domicile de patient, poursuit Lyoubi. Si ce n’est pas le cas, le patient reste dans une structure non hospitalière pendant 14 jours supplémentaires après la guérison, soit une période de sécurité supplémentaire.

Khadija KHETTOU

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