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Revue de presse

La varicelle revient, gare aux boutons

Le matin | Maroc | 03/04/2007

L'épidémie fait sa réapparition en cette période de l'année et devrait s'étaler jusqu'à fin mai. La varicelle est une maladie éruptive et contagieuse due au virus «varicelle –zona ou VZV, qui appartient au groupe des virus herpès». C'est une maladie infantile très fréquente, dont la seule prévention est la vaccination. Comment la reconnaître ? Quels en sont les traitements ? Et quels conseils donner aux parents ?

Le virus responsable de la varicelle se transmet dans l'air, il se propage d'un individu à un autre dès la période d'incubation. De ce fait, la plupart des enfants attrapent cette maladie dans la période d'épidémie, et n'arrivent pas à l'éviter. Une fois atteints, ces enfants sont protégés contre la maladie durant toute leur vie, car leur organisme commence à fabriquer des anticorps qui vont lutter contre le virus.

D'autres enfants échappent à la varicelle, mais ils peuvent l'attraper à l'âge adulte, tant qu'ils n'y sont pas immunisés. Le seul moyen pour y parvenir, c'est d'être vacciné.

L'année dernière seulement, Zostavax, le premier vaccin contre le zona, a été commercialisé en Europe. Ce vaccin vise à prévenir les infections de l'adulte par le virus de la varicelle. Avant, il n'existait aucun moyen de se protéger.

Le comité technique des vaccinations recommande ce vaccin uniquement pour les enfants, sans antécédent de varicelle et dont la sérologie est négative, devant avoir une greffe d'organe dans les six mois, les adultes de plus de 18 ans sans antécédent de varicelle ayant été en contact avec une personne qui souffre d'une éruption dans les trois derniers jours et les étudiants à l'entrée en première année d'études médicales ou paramédicales, sans antécédent de varicelle et dont la sérologie est négative.

Généralement bénigne, la varicelle peut se révéler quelquefois dangereuse chez les enfants et engendrer de graves complications. Des traitements et des mesures s'imposent.

Chez l'enfant atteint de varicelle, cette maladie ne doit jamais être traitée avec des anti-inflammatoires. Le pédiatre Abdelkrim, Tsouli Benjdayen nous explique «qu'il faut surtout suivre un traitement au paracétamol».

Précisant que «le traitement de la varicelle comporte des applications locales antiseptiques pour désinfecter les lésions et éviter les surinfections bactériennes. Si l'enfant a tendance à se gratter, des médicaments antihistaminiques calmeront les démangeaisons. En cas de surinfection, des antibiotiques pourront être prescrits»

De ce fait, «les anti-inflammatoires non stéroïdiens sont fortement contre-indiqués chez les moins de 15 ans. Les remèdes classiques de la fièvre sont alors irremplaçables, paracétamol, déshabillage de l'enfant et hydratation régulière…»Toutefois, il faut rester prudent quant à l'utilisation de l'aspirine. Elle ne doit jamais être administrée sans avis médical.

Elle peut en effet provoquer un syndrome de Reye, une maladie rare, mais extrêmement grave. Seul le médecin, pourra évaluer les risques de complications en fonction des antécédents de santé de votre enfant.

La varicelle n'est pas toujours une maladie anodine et il est très difficile de déchiffrer les symptômes d'une contamination. En effet, la période d'incubation du virus de la varicelle peut durer jusqu'à 21 jours. Pendant ce temps, aucun symptôme, ne permet de soupçonner que le patient est porteur du virus de la varicelle. Souvent, ces manifestations ressemblent à celle d'un rhume banal. Généralement, une fièvre peu élevée, un écoulement nasal et une fatigue persistante constituent des signes annonciateurs qui précèdent les premiers signes visibles.

Toutefois, le docteur Benjdayen nous rappelle que «d'autres symptômes accompagnent la manifestation de cette maladie, tels des maux de tête et de gorge, des douleurs articulaires et musculaires ainsi qu'une perte d'appétit. Mais là encore, lorsque l'enfant est trop petit pour s'exprimer, il reste difficile de reconnaître ces signes». Cependant, il faut absolument garder l'œil sur l'enfant et ne pas hésiter à consulter le médecin traitant.

Parmi ces signes indicateurs, les boutons. appelés vésicules, petites taches roses de 2 à 3 mm de diamètre, qui se transformeront rapidement en de minuscules cloques remplies d'un liquide transparent, parfois entourées d'un léger cercle rouge. Ces boutons apparaissent généralement par poussées successives.

Peu nombreux au départ, ils peuvent en quelques jours recouvrir tout le corps, une telle invasion peut parfois se révéler très impressionnante. Docteur Benjdayen nous affirme que «les premiers apparaissent généralement sur le thorax ou à la racine des cheveux, pour ensuite s'étendre sur le buste, les jambes et les bras. Le visage reste généralement moins touché.

Quant aux paumes des mains et plantes des pieds, elles ne sont, le plus souvent, pas touchées». Ces boutons passent par plusieurs stades. Au début, les vésicules sèchent en 48 heures, ensuite, une petite croûte se forme au centre et s'étend avant de tomber au bout d'une semaine. Elle sera remplacée par une petite cicatrice rouge puis blanche qui s'atténuera peu à peu. Dans la mesure où l'éruption évolue par poussées, des boutons sont déjà secs alors que d'autres apparaissent encore.

Si cette maladie infantile est généralement bénigne, elle peut néanmoins entraîner des complications graves, notamment, la surinfection cutanée. Deux bactéries en sont responsables, le staphylocoque et le streptocoque.

Dans les cas les plus sévères, elles entraînent une défaillance circulatoire mortelle. Les troubles neurologiques et les complications pulmonaires figurent aussi parmi les complications de cette maladie. De ce fait, le virus peut en effet entraîner des encéphalites et des pneumonies.

Les pratiques traditionnelles

Ayant fait leurs preuves ou non, les soins traditionnels sont restés depuis la nuit des temps des pratiques évidentes contre plusieurs maladies. C'est le cas de la varicelle.

En effet, parmi les célèbres soins ancestraux contre la varicelle, figurent les soins à base de l'huile d'argan. Le sujet atteint de la maladie, se fait oindre d'huile d'argan. Dans d'autres cultures occidentales et asiatiques, les patients procèdent au mélange d'une mesurette de pétrole avec trois mesurettes d'huile de palme, puis ils enduisent le corps avec le mélange obtenu une fois par jour, jusqu'à la guérison.

Un autre soin à base de manioc est souvent utilisé. Après avoir cueilli une espèce de feuille de manioc vert foncé, le guérisseur, la pile et la mélange avec du sel de cuisine. Puis ils recouvrent le malade avec la matière obtenue.

Rajaa Kantaoui

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